L'audacieuse lionne

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Il ne fallut pas longtemps à Hermione pour trouver la chambre de son époux, juxtaposée à celle de leur nuit de noce, dans laquelle ses robes avaient été rangées. Cela ne se faisait probablement pas, elle l'avouait volontiers, mais elle avait profité de l'absence de Severus pour regarder dans les quelques affaires à lui qui avait été rangées dans son armoire. Sans surprise... il n'y avait que des tenues chics, mais noires ! En même temps, les seules couleurs qu'il arborait étaient celles de sa famille et il portait actuellement le kilt officiel de celle-ci.

Tout en se demandant à quoi pouvait ressembler sa chambre au manoir, elle s'installa devant le bureau de son mari. Peut-être qu'elle était aussi simpliste que celle-ci, dans la maison Londonienne... ou alors colorée et fleurie si c'était Polaris qui la lui avait décorée. Secouant la tête, Hermione préféra ne pas penser à elle et regarda ce qui était sur l'office de son époux, toujours aussi curieuse de tout.

Il y avait beaucoup de courriers pour parler de contrats d'éditions, de diverses taxes et même des factures. Dans le lot, elle vit aussi certaines propositions d'achats exubérantes pour certains de leurs chevaux ailés. Elle n'aurait jamais imaginé qu'une seule créature pouvait valoir ce prix... mais en même temps, Severus se donnait tant de mal pour qu'elles aient de bonnes conditions de vie dans leur élevage. Hermione avait pu le constater quand elle se fut retrouvée seule à gérer le manoir.

Bien sûr, Severus avait continué de gérer depuis la France les choses importantes, mais elle avait été amenée plus d'une fois à se rendre au pré pour gérer quelques soucis de bases. Même si les palefreniers savaient s'occuper de la majorité des urgences, ils avaient été reconnaissants de ne pas être laissés totalement seuls, ne fusse que pour les rendez-vous avec les vétérimages ou pour les achats de matériaux nécessaires. Hermione étant sur place, elle avait pu valider des soins et des achats sans qu'ils n'aient pas à attendre une réponse de Severus ou d'Eileen, le courrier ayant ce défaut de prendre du temps à être envoyé et traité, avant que la réponse ne reprenne le même chemin en retour.

Se souvenant avec nostalgie de cette période aussi difficile qu'épanouissante, elle remarqua un livre qui la fit rire légèrement. Visiblement, Severus lisait actuellement un ouvrage d'Oscar Wild, une pièce digne de ce que l'auteur savait faire de mieux, une satire de la société victorienne : « un mari idéal ». Avait-il espéré y trouver des conseils pour s'améliorer dans son rôle ?

Hermione se serait bien amusée plus longtemps de son propre humour, mais elle entendit quelqu'un toquer à une porte, apparemment celle de sa propre chambre. Elle se demanda qui pouvait venir la chercher de la sorte, mais ne pouvait, bien évidemment, pas ouvrir pour vérifier alors qu'elle n'était pas dans cette pièce en question. Après un autre essai, l'intrus abandonna puis la lionne comprit qui avait cherché à la voir. Quelques secondes après le dernier coup à sa porte, ce fut celle de la chambre de son époux qui s'ouvrit sur un Severus à l'air las et peut-être même triste.

Quand il remarqua que sa femme était assise à son bureau, il cessa de marcher et l'observa avec circonspection. Ne lui laissant pas le temps de se plaindre, elle ferma la porte avec la magie manuelle et regarda son Lord avec un sourire moqueur :

- Je ne comprends pas l'intérêt d'avoir un livre sur le mari idéal alors que tu es déjà censé l'être !

Severus garda le silence un court instant, le temps de bien comprendre ce qui se tramait, puis répondit sans réelle conviction :

- Est-ce à ce moment-là que je suis censé rire ? Où dois-je menacer de hurler ?

- Dans les deux cas, personne ne t'entendrait, répondit Hermione en haussant les épaules puis en se levant.

1890Où les histoires vivent. Découvrez maintenant