0.1- Le commencement

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27 août 2042 (2ans avant le drame)

Il faisait sombre. Il n'y avait aucun bruit si ce n'était la respiration posée de la jeune fille qui dormait. Son sommeil avait pourtant l'air troublé par un cauchemar. Elle se réveilla en sursaut, de la sueur sur le front et les cheveux en bataille. Elle regarda son réveil, 4h20, se frotta les yeux, puis se mit à pleurer en silence. Pourquoi n'arrivait-elle pas à l'oublier ? Lui qui l'avait détruite? Pourquoi devait-elle subir encore et encore les mêmes scènes sans pouvoir les modifier? Pourquoi même après tant de temps, rien ne changeait? Pourquoi était-elle encore tétanisée comme une enfant qui avait peur de l'orage? Comme une biche devant les phares d'une voiture? Elle avait pourtant tout essayé. Sports de combat, de self-défense, d'art martiaux, sensation forte, de la danse, de la gym. Rien n'avait réussi à lui faire oublier. Au début, cela avait marché, pendant une ou deux heures seulement.

Elle prit dans ses bras sa peluche, qui était un lapin blanc usé par le temps, avant de se recoucher. Elle avait peut-être 19ans, mais cette peluche avait le don de la calmer. C'était l'une de ses premières peluches, que sa mère avait rapporté de voyage. Avec celle-ci, elle avait l'impression que sa famille était à côté d'elle, présente pour la soutenir et non dans un autre pays pendant 1an pour des affaires importantes et urgentes. Dire qu'elle avait menti. En disant à sa famille que tout irait bien, qu'elle allait mieux, pour qu'ils partent sans s'inquiéter. Elle ne voulait pas être un poids pour eux...elle en était déjà un pour elle-même. Bien qu'hésitants, ils lui avaient fait confiance, en lui faisant promettre d'appeler au premier souci, premier doute, premier problème. Elle détestait cette version d'elle-même, cette version obligée de mentir sur son bien-être, sur sa santé mentale. Être normale était donc si compliqué ? Le bonheur semblait frapper à toutes les portes sauf la sienne. Elle soupira en pensant à sa nouvelle année dans une faculté, ou elle ne connaîtrai personne et où personne ne la connaîtrai. Elle pourrait enfin repartir de zéro et se reconstruire.  Elle avait même cet espoir de réussir à se libérer des poids qui lui pesaient, des chaînes qui l'empêchaient d'avancer. Elle voulait se projeter dans le présent et plus dans le passé.

Quand l'amour s'en mêleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant