5: Le cadeau de hagar et de sa detresse

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Abraham à Canaan et en Égypte

Abraham demeura plusieurs années au pays de Canaan, allant de ville en ville inviter les gens à croire en Dieu et prêcher le message divin et ce, jusqu’à ce qu’une famine les force, Sarah et lui, à émigrer en Égypte. Il y avait là-bas un pharaon tyrannique qui faisait une fixation sur les femmes mariées, qu’il voulait toutes à lui.[1] Cette version islamique est totalement différente de la version judéo-chrétienne, selon laquelle Abraham dut prétendre que Sarah[2] était sa sœur afin de se sauver du pharaon[3]. Le pharaon aurait ensuite fait entrer Sarah dans son harem et aurait honoré Abraham pour cela; mais lorsqu’il se vit assailli de multiples calamités, il découvrit qu’elle était l’épouse d’Abraham; il le châtia alors et l’expulsa d’Égypte.[4]

Selon l’islam, Abraham, sachant que Sarah attirerait l’attention du pharaon, lui conseilla, si le pharaon le lui demandait, de dire qu’elle était sa sœur (à Abraham). Lorsqu’ils entrèrent dans le royaume du pharaon, celui-ci, tel que prévu, l’interrogea sur le lien qui l’unissait à Sarah; Abraham répondit qu’elle était sa sœur. Bien que cette réponse fit diminuer son intérêt envers elle, le pharaon en fit tout de même sa captive. Mais la protection du Tout-Puissant la sauva de ses sombres desseins. Quand le pharaon appela Sarah à lui, elle se tourna vers Dieu en prière. À l’instant même où le pharaon s’approcha de Sarah, son corps se raidit. Totalement affolé, il supplia Sarah de l’aider, lui promettant de la relâcher si elle priait Dieu de le sortir de sa fâcheuse position. Elle pria Dieu de le libérer de sa souffrance, mais ce n’est qu’à la troisième supplication que le pharaon réussit à bouger à nouveau. Comprenant qu’il avait affaire à des gens très particuliers, il la libéra et la laissa retourner auprès de celui qu’il croyait être son frère.

Lorsqu’elle revint auprès d’Abraham, celui-ci était en train de prier. Elle ramenait avec elle divers cadeaux du pharaon, de même que la fille de ce dernier, Hagar, qui allait devenir leur servante (selon la tradition judéo-chrétienne)[5]. Sarah venait de livrer un puissant message au pharaon et aux Égyptiens païens.

De retour en Palestine, Sarah et Abraham étaient toujours sans enfant, malgré la promesse que Dieu avait faite à Abraham. Comme le don d’une servante à son mari par une épouse infertile dans un but de procréation était une norme, à cette époque, Sarah suggéra à Abraham de prendre Hagar comme concubine[6]. Certains chrétiens affirment qu’il l’aurait en fait épousée[7]. Mais peu importe, car dans la tradition juive et babylonienne, tout enfant né d’une concubine était pris en charge par la maîtresse de la concubine et traité exactement comme son enfant[8], jusqu’à hériter d’elle. C’est en Palestine que Hagar donna naissance à un garçon, Ismaël.

Abraham à la Mecque

Alors qu’Ismaël était toujours au sein, Dieu mit la foi d’Abraham à l’épreuve en lui ordonnant d’amener Hagar et Ismaël dans la vallée désertique de Bakka (plus tard appelée Mecca), à plus de 1000 kilomètres au sud-est d’Hébron. Ce fut une épreuve très difficile; lui et sa famille avaient attendu longtemps pour avoir un enfant et juste au moment où leurs yeux brillaient de bonheur à la vue de leur fils, Dieu leur ordonnait de s’exiler dans une contrée lointaine, connue pour son climat hostile.

Alors que le Coran affirme que ce fut là une nouvelle épreuve pour Abraham, au moment où son fils était encore nourrisson, la Bible et la tradition judéo-chrétienne affirment qu’ils fuyaient Sarah qui, enragée, aurait exigé d’Abraham qu’il chasse Hagar et son fils, lequel se serait « moqué »[9] d’Isaac[10] après son sevrage. Comme l’âge typique du sevrage, dans la tradition juive, est de trois ans[11], cela voudrait dire qu’Ismaël aurait eu près de 17 ans lors de cet incident[12]. Cela est logiquement impossible, car on dit que Hagar aurait « porté » le jeune homme sur ses épaules sur plusieurs centaines de kilomètres jusqu’à Paran, où elle l’aurait enfin déposé, comme le raconte la Bible, sous un buisson.[13] Dans ces versets, Ismaël est décrit en des termes différents de ceux utilisés lors de l’incident mentionné plus haut. Ces termes font référence à un très jeune garçon, possiblement à un bébé, plutôt qu’à un jeune garçon.

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