Contre-jour

9 2 2
                                    

Assis en tailleurs sur mon matelas taché de cendre, un pull qui sent la cigarette et la transpiration, une roulée coincés entre les lèvres.

J'aspire cette fumée toxique, elle me brule les poumons, j'ai la tête qui tourne, je me lève avec paresse, je pars remplir une bouteille d'eau, puis je reviens dans ma chambre. 

Pièce plongée toute la journée dans l'obscurité, ambiance paisible et sentiments meurtriers.

Bienvenue dans ma vie.

La journée, mes mains moites sur une manette de PS4, jouant, fumant sans aucuns intérêts, juste pour passer le temps.

Un repas très peu équilibré, les sorties et les conversations désirées se font de plus en plus rares.

Puis vers une heure du matin, je retourne m'enfermer dans mon mystérieux royaume. Peut-être que cet endroit si réconfortant, est devenu avec le temps, ma prison.

Je ne me sens plus chez moi, j'étouffe. 

Maman, Papa si vous saviez combien j'étouffe.

La peau sur mes os ne m'appartient pas. Mes entrailles ne me sont plus attribués.

La fumée me trouble la vue. 

Les larmes ne coulent plus. 

Mes oreilles se sont habitués au volume assourdissant du casque sur mes oreilles. 

Mes doigts parcourent les touches du clavier de mon ordinateur, ou de mon cellulaire.

Je vis à contre-jour, je vis dans ma propre ombre. 

Je suis né pour vivre ainsi.

Personne ne veut d'une ombre après tout.

Je suis l'ombre de la lune, la partie qui lui rends toute sa beauté mais qu'on ne prends pas en compte, je suis la photo ratée à cause du soleil à contre-jour, je suis une reflet, une silhouette mal dessinée et avec peu d'importance.

Je suis une ombre.

Je vis à contre-jour du monde.



Aeden.

Mon putain d'exutoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant