5. Excuses (2/2) 🔥

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Il passe une main dans ses cheveux et se racle la gorge avant d'enchainer comme si de rien n'était.

— C'est top ça ! Quel genre ?

— Un peu de science-fiction, de la fantasy surtout, et de la romance. Je ne pense pas que ce soit très intéressant mais je prends beaucoup de plaisir à écrire.

— C'est le principal. Et bravo en tout cas ! J'espère que tu me feras lire bientôt.

Je rigole et arrête vite quand je surprends une grimace blessée sur son visage.

— Je plaisante pas, affirme-t-il, les lèvres pincées. Je sais lire, je t'assure.

— Je n'en ai jamais douté, Rob.

L'expression de ses yeux se radoucit.

— J'adore ça. Donc j'aimerais vraiment découvrir tes histoires et en parler avec toi.

Mon estomac se comprime car cela signifie qu'il compte bien me revoir ou au moins rester en contact avec moi. J'essaie de garder un ton égal pour ma réplique suivante.

— Ok merci, je peux t'envoyer mon pseudo sur la plateforme Wattpad. Et toi, mécanicien, ça te plaît ?

— Assez, oui. J'aime bien me salir les mains, au sens littéral en tout cas, répond-il avec un rictus. Quand j'arrive à réparer un truc cassé, la sensation est assez agréable. De toute façon, c'est pas comme si des dizaines d'options m'attendaient, hein...

Un pli amer retrouve sa place sur sa jolie bouche. Je me sens à nouveau désolée pour lui, et surtout démunie quant aux paroles réconfortantes que je pourrais prononcer. Je choisis donc de ne pas relever sa dernière phrase.

— Tant mieux si ça te plaît. Et j'espère que tu vas vite trouver un nouveau garage.

— Ouais, j'espère aussi, acquiesce-t-il dans un soupir. Enfin, je ne voulais pas plomber la soirée...

— Pas de souci, t'inquiète.

Il me sourit alors et plonge son regard dans le mien. Je ne me détourne pas, et quelque chose commence à s'embraser à l'intérieur de moi. Personne ne m'a jamais contemplée ainsi. Et je n'ai jamais rien ressenti de tel.

Alors que je cherche quelque chose à dire pour faire retomber la tension, les premiers accords d'une chanson de Muse résonnent dans le bar, assez calme par ailleurs. Je remercie le dieu Deezer et celui de la programmation aléatoire.

— J'adore cette chanson, je commente après avoir pris une gorgée de mon deuxième verre de vin.

— Moi aussi. J'aime tout ce qu'ils font.

— Oui, je me doute que tu n'appréciais pas seulement le design de leurs t-shirts.

— Ah, je le savais ! Tu as reluqué mon t-shirt mardi soir ! Ou tu as imaginé ce qu'il y a en dessous, en tout cas...

Son clin d'œil déclenche à nouveau l'explosion de deux ou trois bulles dans ma poitrine.

— N'importe quoi, Robbie ! C'est l'un de mes groupes préférés, donc bien sûr j'ai remarqué ton t-shirt ce jour-là.

— Ok, ok, réplique-t-il avec un geste apaisant des mains. Tu aimes quoi d'autre ?

— Beaucoup de rock, pop ou hard, du punk, un poil de métal, un peu de ska, tant que ça bouge, ça me va. J'écoute peu de musique récente, je suis un peu restée bloquée dans les années 90 et au début des années 2000.

— Tu étais à peine née, pourtant.

— Mes parents écoutaient du rock et du hard rock à la maison, ça vient peut-être de là, je ne sais pas.

L'ExplosionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant