Chapitre 7

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COLLEEN

Les gars descendent, certains rigolent, d'autres ont la mine grave. Mon oncle et mon frère sont perdus dans leurs pensées. Rodney me prend directement dans ses bras, pendant que Trevor se dirige vers moi.

Trevor : Colleen, tu pourrais venir dans mon bureau après le repas ? Me demande-t-il doucement.
Colleen : Bien sûr, je suppose que c'est en rapport à l'autre abruti d'agent immobilier.
Trevor : En partie, mais on en discutera après d'accord ?

Il serre gentiment mon avant-bras avant de rejoindre Izzie et de l'embrasser tendrement. Nous nous installons tous à table pour déguster le merveilleux repas que Julia nous a préparé, comme d'habitude, elle s'est surpassée. Dans nos assiettes se trouve du poulet frit, du riz rouge avec des haricots beurre. En dessert, elle nous a préparé deux apple pie, servie avec de la glace vanille faite maison. Elle pourrait largement ouvrir son propre restaurant tellement que c'est bon.
Après avoir préparé un chocolat chaud pour moi, et pris six bières, je rejoins Trevor et ses acolytes dans son bureau. Ayant laissé la porte ouverte, je lui demande si je peux rentrer, il acquiesce tout en souriant en voyant mes mains chargées.

Trevor : Prend place s'il te plaît Colleen, et merci pour les bières.
Colleen : De rien, souriais-je. Bon si je suis appelée dans ton bureau avec tout le monde, c'est que tu as un gros tas de merde à m'annoncer ou j'ai fait une connerie.
Joë : Non ma puce, tu n'as rien fait de mal. Nous avons discuté entre nous et je préfère que tu sois au courant d'une partie, comme ça tu feras plus attention que si tu ne sais rien. Il en va de ta sécurité.
Trevor : Moon à raison, ce Winston n'est pas net du tout, il traîne dans des affaires peu glorieuses, je ne te donnerais pas plus de détails, mais retiens bien que ta sécurité est ce qui nous préoccupe le plus. Nous avons besoin que tu sois vigilante à cent pour cent hors des murs du club.
Colleen : D'accord. Est-ce que je peux vous aider en quelque chose ?
Keith : Oui, j'ai quelque chose à te demander.

Il me regarde sérieusement et je sens que cela ne va pas me plaire.

Keith : Je sais que quand nous étions chez notre père, tu avais trouvé une boîte avec des lettres, des photos et des souvenirs de maman. Te rappelles-tu où tu l'as mise ? Et as-tu des souvenirs d'avoir entendu des discussions qui t'ont semblé bizarres entre lui et l'autre ?

Je fronce des sourcils en alternant mon regard entre mon oncle et mon frère.

Colleen : La boîte de maman, je l'avais cachée dans une boîte à chaussure sous mon lit et j'y avais ajouté des photos avec notre père, tonton et le club. Pour les discussions, tu sais très bien que j'ai les oreilles qui traînent partout quand on est là-bas. Mais tu sais aussi ce que ça m'a coûté. L'autre folle s'en est assez prise à moi.
Joë : Comment ça ? Pourquoi tu ne m'as rien dit ?
Colleen : C'était avant qu'on vienne habiter ici, définitivement. D'après toi, pourquoi on passait tout notre temps ici tonton ?
Keith : Colleen ne voulait pas t'en parler, car elle avait peur que tu la grondes au départ, et ensuite que tu aies des problèmes. De plus, l'autre conne aurait tout fait pour qu'on ne puisse plus te voir. Vous voir.
Rodney : Si tu le veux bien, tu nous expliques un peu plus ?

Je regarde Mike et à travers son regard, je vois qu'il comprend en partie. Il grogne sous le regard intrigué des autres. Je baisse les yeux et les larmes commencent à mouiller mon visage. Je sens une main sur mon épaule et je sais que c'est mon frère et mon oncle qui s'accroupissent devant moi et cherchent mon regard que je finis par leur accorder.

Mike : Elle t'a frappé à quel point Colleen ? Grogne-t-il.
Colleen : À me casser le poignet, répondis-je dans un murmure.
Grayson : Mais tu avais huit ans de mémoire et ton père nous avait dit que tu étais tombée de vélo. Dit-il en fronçant les sourcils.
Keith : Car c'est la version que l'autre lui a donnée et papa n'a jamais voulu me croire quand je lui ai dit que ce n'était pas la vérité. Il savait déjà qu'à l'époque, je ne supportais pas l'autre merde. Donc il l'a cru, car elle en a fait trois tonnes en disant que je ne l'aimais pas et tout le tralala qui va avec. Et il n'y a pas que ça. Colleen, c'est le moment de tout dire, tu ne crois pas ?
Colleen : Si tu es en paix et en accord avec ça, on peut y aller. De toute façon un jour ou l'autre ça aurait été su.
Keith: C'est vrai, mais tu sais aussi que j'aurai tout dit à tonton bien plutôt, me dit-il gentiment. Si tu veux, je commence et tu complètes, car je vais sûrement oublier quelques trucs.

The Sound Of Silence M.COù les histoires vivent. Découvrez maintenant