Chapitre 24

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Daryl s'empare de mes hanches et m'incite à continuer.

Daryl : "Non, ne t'arrête pas. Viens."

Je résiste un peu pour la forme, mais la musique de Joe m'a comme envoûtée. Je finis par céder. Lentement, il initie un pas dans ma direction. Et en suivant le rythme un peu dingue et percutant de la musique, il m'entraîne à me déhancher. Je suis le mouvement.

Daryl : "Dis donc, furie..."

Ses mains sur mes hanches me brûlent au travers du tissu de ma robe. Je relève la tête et croise ses yeux sombres, presque fiévreux posés sur moi. Il me contemple avec un truc que je n'arrive pas à saisir. De la surprise ? De la passion ? En tout cas, rien de railleur.

Daryl : "Tu as un sacré déhanché..."

Est-ce que je dois prendre ça comme un compliment ? Peu importe, je me contente de lui sourire et de profiter de cet instant entre nous. Il ôte alors ses mains de mon corps et je retiens un râle de désapprobation. Très vite, il s'écarte de moi et m'invite d'un geste explicite des mains. J'avance de quelques pas et me rapproche de lui.

Lorsque la musique de Joe aborde un tempo plus bestial, plus primaire, j'ai envie de me lâcher un peu plus. Mais j'ai cette voix, dans un coin de ma tête, qui me dit de garder le contrôle et de ne pas oublier le jaguar que j'ai en face de moi. D'un autre côté, le tambour qui accompagne la percussion est particulièrement prenant. Et je finis par arrêter de penser. Alors je me déhanche en me laissant emporter par ce tourbillon de sensations. C'est sauvage, sensuel. J'agite mon corps et ondule du bassin.

Je remarque que Daryl m'observe. J'aimerais pouvoir lire en lui à cet instant. Son regard est intriguant et insondable. J'esquisse un sourire. Pour la première fois depuis des jours, je me sens bien. Je suis moi-même. Une femme épanouie qui aime qu'un homme tel que lui la regarde de cette façon.

Daryl m'a rejointe. Je sens son corps à quelques centimètres de moi. Je frissonne une fraction de seconde, puis... je le repousse sans brusquerie, m'écarte de deux pas. Insensiblement, les mots de Joe prennent de l'ampleur sur le tempo. Tout devient plus métallique, plus rude, plus brutal. Ça scande, ça arrache, ça prend aux tripes. Ma danse s'en ressent. Celle de Daryl aussi. Je me tourne, dos à lui, et nous voici au corps à corps, à presque lutter l'un contre l'autre. Son torse collé à mon dos, ses mains sur mes hanches. Je le sens contre moi, à me frôler, à m'enlacer. Il épouse mes mouvements tandis que les paroles de Joe gravitent autour de nous.

Il n'y a plus rien d'autre. Nous, la musique. Et c'est tout.

Je profite d'un subtil changement de tonalité dans le son pour me retourner et lui faire face. Je me heurte à son torse puissant. Daryl semble soudain pris par ses pulsions et me retient contre lui en m'enserrant de ses mains. Je cherche à me dégager. Je n'aime pas trop être enfermée comme ça, même si c'est dans les bras d'un séduisant jeune homme. Mais Daryl s'oppose à ce que je m'écarte et m'enlace plus étroitement. Son parfum, mélange de fragrances viriles est et boisées, me parvient. Ça m'enivre instantanément. Et tandis que ses mains viennent se poser de chaque côté de mon bassin pour me faire évoluer, je cherche ses yeux. Nos regards se croisent, brûlants, enfiévrés. Quelque chose d'indéniable se passe. Une connexion inexplicable et perturbante. Nos bassins se frôlent, se cherchent, se rapprochent et se repoussent. Peu à peu, notre danse prend une autre tournure. Une tournure un peu plus intime, plus passionnée. Clairement, je suis gênée. A la base je voulais juste écouter la musique de Joe et me détendre un peu.

J'entrevois dans le regard de Daryl une étincelle, tandis qu'il s'amuse à me provoquer avec un rentre-dedans plutôt expressif. OK. Ça va trop loin ! Le charme est rompu. Certes, ce mec me déroute, il me surprend et me pousse sans cesse dans mes retranchements. Certes, je ne suis pas indifférente à ses yeux sombres et à son corps gaulé comme pas permis, mais ça ne doit pas se passer comme ça ! A la base, je voulais juste aider mon frère. Et puis tout s'est enchaîné. Je l'ai allumé en pensant que c'était le seul moyen de parvenir à mes fins... Si j'avais su que ça se passerait comme ça, j'aurais fait les choses autrement. Daryl me plaît, c'est vrai... Mais là, d'un coup, tandis que le rap de Joe résonne autour de nous, je prends conscience de ce que je suis en train de faire et... ça va trop vite, c'est trop ambigu, trop incertain.

IS IT LOVE ? - DARYL : Pacte sous les NéonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant