Chapitre 26

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C'est Maccini ! J'en suis sûre ! Je sens même Daryl se tendre lorsque celui-ci nous fait face, assis posément dans son fauteuil.

L'homme termine de taper dans ses mains, puis se lève tranquillement de son siège. Ses yeux nous scrutent, et un sourire carnassier orne ses lèvres. Il contourne alors son imposant bureau et s'avance vers nous d'une démarche tranquille et fluide, sans jamais nous lâcher du regard. Son costard blanc, griffé d'une marche haute couture, contraste avec celui de ses hommes. Probablement taillé sur mesure, il a dû lui coûter un paquet d'argent. Dans le genre cliché à mort, il a tapé dans le mille ! L'habit ne fait pas le moine. C'est une véritable absolue !

Lorsqu'il est tout près, je réalise qu'il est très loin du portrait que je m'étais fait de lui. Mais là, c'est tout le contraire ! Maccini est jeune, svelte et plutôt beau gosse. A vue d'œil, il doit avoir entre 30 et 35 ans, pas plus. Typiquement méditerranéen, il a la peau mate et de beaux traits. Sa mâchoire est aussi prononcée que son nez droit. L'Italien par excellence ! Ses yeux noirs comme de l'ébène ont une intensité incroyable. Si bien que lorsqu'il pose son regard sur moi, je crois frémir. Mouais. Il est pas mal, c'est vrai. Mais j'ai déjà vu pire comme mauvais gars. Les taulards entassés dans une cellule à Guantanamo. Ça, c'est flippant ! Bon OK. Je ne suis jamais allée à Guantanamo, mais j'ai vu ça dans des reportages ! Alors lui et sa belle gueule peuvent aller se rhabiller !

Daryl : "Giorgio..."

Maccini : "Ortega ! Quel plaisir, mon ami ! Quel bon vent t'amène par ici ?"

Son ami ? J'imagine que c'est le terme qu'il emploie avec tous les types qui veulent faire affaire... Jusqu'à ce qu'il les refroidisse sans scrupule.

Daryl : "En parlant du vent qui m'amène, je te présente une amie à moi..."

D'un mouvement de la main, Daryl me désigne. J'écarquille les yeux d'aberration. Est-ce qu'il vient vraiment de me qualifier de « vent » ? Je regarde de travers mon acolyte avant de me concentrer sur Maccini. Lorsque le mafieux pose ses prunelles inquisitrices sur moi, je me raidis aussitôt.

Daryl : "Une amie... proche..."

Le regard d'oiseau de proie revient illico sur Daryl. J'ignore dans quel but il l'a fait, mais je suis surprise qu'il ait donné cette précision... Daryl veut sans doute me protéger de Giorgio. Il pense peut-être que, en lui disant qu'on est proches, ça va changer la donne ! Mon œil, ouais !

La demande de Daryl me revient soudain en tête. Il faut que je distraie ce connard de Maccini pour qu'il négocie le délai. J'admets que le fait qu'il soit beau m'aide dans mon opération « séduction ». Mais je garde quand même à l'esprit que ce mec est dangereux.

J'esquisse un sourire forcé et avance en direction du mafieux, exhibant une posture de pimbêche. Mon Dieu que j'ai honte. Si mes parents me voyaient faire ça, ils me renieraient aussi à coup sûr !

Maccini me reluque lentement de la tête aux pieds, avec un regard que je qualifierais de tranchant. J'espère qu'il me trouve à son goût... Dans le cas contraire, je pourrai dire au revoir à l'octroi d'un délai supplémentaire et embrasser la case départ sans encaisser de chèque.

Maccini : "Voyez-vous ça... Et qu'est-ce que je peux faire pour ton... amie ?"

Daryl : "Elle a comme un léger problème, tu vois. Et il semblerait que tu en sois la cause..."

Le regard acéré revient me détailler, s'attardant très nettement sur mes courbes avant de plonger dans mon décolleté.

Maccini : "Je ne vois pas de quoi tu parles, Ortega. Je ne cherche jamais les problèmes. A vrai dire, ce sont plutôt les gens qui m'en cherchent en temps normal."

IS IT LOVE ? - DARYL : Pacte sous les NéonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant