Chapitre 27

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Le temps d'une fraction de seconde, le clic du percuteur tinte dans la pièce.

Daryl : "BORDEL DE MERDE !"

Des éclats de voix me parviennent au loin, sans que je puisse distinguer le sens de ce qui est dit. Probablement Daryl et l'un des molosses. Je suis figée sur place, prisonnière de mon propre corps, dans un état second.

Soudain, ma bulle éclate, me propulsant dans la réalité. Le percuteur a tiré dans le vide. L'arme n'est pas chargée. Maccini se tient toujours près de moi. Son révolver n'a pas quitté ma tempe. Je déglutis péniblement, sans cesser de le fixer.

Maccini : "Il semblerait que je sois d'humeur miséricordieuse ce soir. Tu as de la chance."

Il a dit ces mots comme s'il pouvait contrôler la terre entière. J'entrouvre les lèvres, mais aucun son ne sort de ma bouche. Je me contente de soutenir son regard plus noir qu'un abîme, ne bougeant sous aucun prétexte.

Lorsque le flingue s'éloigne brusquement de ma tête, mon cœur se met à cogner contre ma poitrine. Je suis en train de réaliser ce qui vient de se passer. Maccini me regarde avec dégoût, avant de siffler entre ses dents.

Maccini : "Dé-gage !"

Je sursaute et recule précipitamment pour m'éloigner de lui, pendant qu'il range son gun à la ceinture. J'ai du mal à me dire qu'il y a quelques instants j'aurais pu perdre la vie. Qu'est-ce qui a bien pu passer par la tête de Maccini pour qu'il m'épargne ?

Lorsque je jette un coup d'œil aux alentours, j'intercepte le regarde de Daryl. Il est plaqué contre le mur, maintenu par l'un des gardes du corps du mafieux.

Maccini : "C'est bon, relâche-le."

L'homme de main s'exécute. Il relâche Daryl sans ménagement, puis reprend place sur un côté de la pièce. Quant à Daryl, il se met à jurer violemment avant de s'adresser au type qui le maintenait un instant plus tôt.

Daryl : "La prochaine fois que tu me touches, je te démolis le portrait. Tu as compris ?"

Maccini : "Du calme, Ortega. Il ne fait que son job... Celle-là par contre..."

Il me désigne d'un geste dédaigneux, avant d'échanger un regard avec mon acolyte de la soirée. Mon regard vrille sur les hommes en noir, postés de part et d'autre de la pièce. Ils sont froids et sans états d'âme. Leurs armes en main, ils me scrutent bien sagement, attendant le moindre signal de leur boss pour me trouer la peau. Contrairement à Maccini, ces hommes n'ont pas l'air très intelligents. Ils se contentent de faire leur job sans se poser de questions. C'est hyper glauque comme boulot. Je me demande si je pourrais faire ça. Tuer de sang-froid quelqu'un parce qu'il t'a soi-disant « manqué de respect »... ou alors sur commande. Tout ça, juste parce que ton patron te paie et que t'es dans l'obligation d'exécuter ses ordres.

Après être restée un court instant à observer ces malfrats, j'entends un raclement de gorge derrière moi. C'est Daryl. Je meurs d'envie de le rejoindre, mais je n'ose pas bouger d'un centimètre. Et s'il leur prenait l'envie de ressortir leurs joujoux, à ces dingues ?

Je coule un regard discret à mon sulfureux partenaire, qui me fait signe d'avancer lentement. Lorsque j'arrive près de Daryl, je me serre contre lui. Nous échangeons immédiatement un regard qui veut dire que j'aurais dû me taire. Je me retiens de rire nerveusement, mais il a raison. Je n'ai pas assuré sur ce coup-là. Daryl soupire et cesse de me contempler pour apostropher Maccini.

Daryl : "Je l'ai fait venir pour que tu voies ce que tu fais. Tu t'en prends à un gamin qui ne peut même pas se payer une épave."

Maccini : "Ce n'est pas mon problème. Il m'a volé."

IS IT LOVE ? - DARYL : Pacte sous les NéonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant