Point de vue : Derek
Je traînais encore dans les rues du Bronx, les yeux dans le vide, fixés sur l'air invisible, protecteur, chaleureux. Marcher était une des seules joies qu'il me restait. Vivre avec ce vieux pédophile et cette incapable mère de famille d'accueil n'était guère de tout repos. Éviter le viol par ce vieux Jack , esquiver les gifles de cette conne de Maria, rentrer des cours, m'enfermer dans ma chambre, descendre pour manger à l'heure du dîner, remonter prendre ma douche, faire mes devoirs, me coucher. Une routine s'était installée dans ma vie plus que misérable. Mais je ne me plaignais jamais, et subissait les problèmes sans chercher de solution. Car ça ne servait à rien.
Je continuais de marcher jusqu'à ce vieux parc désaffecté, mon refuge. Je m'y sentais bien. Il me rappelait mon enfance. Ou en tout cas ma privation d'enfance. Endeuillée, triste, sèche et froide.
Je m'assis sur une des balançoires encore accrochées au portique, et réfléchit à cette question, pour l'instant insoluble, de ce devoir de physique à rendre 3 jours plus tard. Je l'avais quasiment fini, hormis cette question de réflexion et de calculs. Mêler anglais et inconnues ne m'a jamais transporté, mais je me débrouillais.
Je commençais à réfléchir sur comment fractionner le problème, le découper pour mieux l'analyser, quand un pachyderme haut d'un mètre soixante-dix pesant dans les quatre vingts dix kilos m'interpella :-Oh, mais c'est encore le Derekounet O'Connor, le petit orphelin tout triste !
Sans lever les yeux, je savais qui c'était :
-Shaun, ta voix est tellement grasse qu'on pourrait beurrer les bords de ta baignoire avec afin que tu restes pas coincé.
-Me parle pas comme ça, petit con ! Tu veux que je te fasse manger tes dents ou quoi ?
Je ne répondais pas. Il s'approcha, me prit par le col, me porta d'une seule main et vint me plaquer contre le mur sur la droite. Je n'avais pas peur, c'était une habitude.
Au début, il me traumatisait vraiment, mais j'avais dix ans, j'étais naïf et soumis. Bon, à ce moment là, j'en avais onze. Mais je n'étais plus naïf. Cependant, j'étais resté soumis, et je m'en veux encore aujourd'hui.-Alors comme ça on insulte tonton Shaun ? Mais c'est pas bon pour ton cas ça, pas bon du tout. Ce serait dommage que ton deuxième oeil devienne aussi noir et gonflé que le premier, tu penses pas ?
-Oui, c'est vrai. Tu défigurerais un ange.
-Ta gueule !
Je me la fermais.
-Oh bah maintenant on se tait hein, on dit plus rien parce qu'on a peur. Derek l'orphelin a peur.
J'entendis des rires derrière lui. En plus, ce gros porc était venu avec toute sa bande. Et ça se disait courageux ...
-Mais nous, Derek, on sait pourquoi t'es orphelin. Tes parents voulaient plus de toi, ta mère était une salope dépressive prête à baiser n'importe quel homme pour un peu d'argent. C'est ça hein ? Et ton père était un vieil alcoolique qui se tapait toutes les putes qu'il croisait, y compris ta mère. En fait, t'es un bâtard, t'es un gosse bâtard. Tu m'étonnes que ta mère t'a abandonné. Ton père a dû la violer et tu la dégoûtais, car tu étais le résultat de cette agression.
Il avait raison. Et la colère montait. Je sentais le feu dans mon estomac prêt à exploser, j'avais envie de lui massacrer le visage, de lui arracher les oreilles, de lui sortir les yeux des cavités oculaires, de lui péter les dents et de lui broyer ce qui lui servait de couilles.
-Quelle abomination tu fais...
-Ta gueule Shaun...
-Les gens voulaient même pas t'adopter !
-Arrête ça tout de suite...
-Car t'es un fils de pute !
Et ma rage explosa.
Comment ? Je ne sais pas. Un vide de 3 secondes s'empara de mon esprit, et quand je remontais à la surface, le gros tas n'était plus face à moi. Je vis cependant ses potes me regarder avec peur. Oui. Avec peur. J'étais choqué. De plus, un d'eux regardait à mes pieds. Je baissai donc le regard et vis un tas gris poussiéreux.
Des cendres.________________________________________________________________________________________________
Bonjour !
Premier chapitre de ma première fiction !
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Héros contre son gré
Fanfic"-Et qu'a fait mon père pendant ces 2 ans ? -Il t'a transformé. -Comment ça ? -Derek, tu es Optimisé. -Qu... Quoi ? -Comme les jumeaux Maximoff." Lorsque Derek, orphelin depuis son vingt quatrième mois, tue par inadvertance un de ses camarades de c...