01, Origins

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Je relevai la tête en crachant la fumée et la poussière qui s'était immiscé dans mes poumons. Notre labo n'avait pas survécu à l'explosion et seules quelques machines explosées -littéralement- restaient debouts.

— Bruce ? marmonnais-je en papillonnant des yeux.

Mon champs de vision était obscurcie et flou. La partie basse de mon corps était encore enterrée sous les décombres, mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser en priorité à mon collègue.

Une toux vint à ma droite et je soupirais de soulagement.

— Alexia ? s'étouffât Bruce.

— Je suis là. Tout va bien, déclarais-je d'une voix tremblante.

Je n'arrivais pas à le voir mais je pouvais l'entendre se mouvoir dans les débris. Il ne sembla pas avoir de difficulté pour se sortir de là contrairement à moi.

— Alexia, il m'appela essoufflé. Tu as mal quelque part ?

Sa voix était proche, à quelques centimètres de moi, et pourtant je ne le voyais pas. L'explosion avait dû couper l'électricité du quartier entier.
Je levais une main pour estimer sa position.

— Où es-tu, je ne vois rien.

Ma main rencontra un de ses flans et je sentis qu'il essayait de dégager mes jambes des briques qui m'étaient tombés dessus.

— Rien du tout ? il s'enquit d'une voix étrange.

Je ne répondis pas et il accéléra ses mouvements autour de moi. Le bruit étouffé des débris manipulés par Bruce résonnaient dans l'air.

— Je suis vraiment désolé Alexia.

Ses bras passèrent sous mes aisselles et je me relevai avec son aide malgré mes mouvements incertains. Le manque de clarté ne jouant bien évidemment pas en ma faveur.

Je balayais la gravité de la situation d'un haussement d'épaule en rentrant un sourire.

— On s'en sortira, murmurais-je.

Guidée par sa voix et ses gestes, je sentais la texture des décombres sous mes doigts, mais l'image du monde qui m'entourait demeurait insaisissable. Le manque de luminosité m'angoissait de plus en plus.

— Alexia, on doit sortir d'ici, dit Bruce avec une urgence voilée.

Près de nous les murs continuaient de s'effondrer dans un bruit sourd.

— Suis-moi, reprit-il, sa main guidant la mienne à travers le labyrinthe des débris.

Mon cœur battait la chamade, non seulement à cause de la panique qui montait, mais aussi à cause de l'obscurité persistante qui amplifiait chaque craquement et chaque bruit inquiétant.

— On est presque dehors, murmura Bruce et son ton apaisait un peu la tension qui étreignait mon esprit.

Mes pas étaient hasardeux et trébuchant, je manquai de tomber à plusieurs reprises. Puis l'air extérieur ne tarda pas à caresser mon visage, apportant un soulagement momentané.  Je serrai Bruce dans mes bras.

— On devrait se mettre à l'abri, il me souffla à l'oreille. La ville entière pourrait être affectée.

— Tu as raison.
[...]

Abrités dans un bâtiment sécurisé, Bruce et moi avions fuit momentanément. Parce que notre opération était illégale et parce que nous ne savons toujours pas quels dégâts avaient fait les rayons gamma.

— Comment te sens-tu, vraiment ? demanda Bruce, son ton révélateur d'une préoccupation sincère.

Nous étions assis sur le canapé d'un hôtel moyen assez loin de nos labos.

SHEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant