La Dune Écarlate { Genshin impact ,CYNO X TIGHNARI }

{5} La charge du destin

C'était une nuit sans lune, une nuit sans sommeil, une nuit privée de toute sérénité. C'était un théâtre d'incertitudes, une comédie odieuse, une scène abritant le tumulte d'une tragédie intérieure. Les ombres de l'angoisse le privaient d'un repos bien mérité, se faisant bourreau muet, témoin d'une agonie silencieuse.

Le son de ses pas se perdait dans le silence des longs couloirs du Palais, sa silhouette se fondait dans l'obscurité feutrée. Il n'était plus qu'une ombre fugitive...

Le jeune monarque, ressentant l'appel des sables et de la nuit comme une voie libératrice. Il se laissait séduire par l'idée d'une errance introspective, voguant çà et là sur une mer de sables endormis, comme un rituel sacré où le vent solitaire lui murmurerait des réponses aux questions qui hantaient son esprit. Ces escapades nocturnes n'étaient pas seulement des déambulations solitaires, mais plutôt une tentative de s'affranchir du fardeau des craintes et des doutes qui pesaient sur ses épaules.

Les sables ardents du désert conservaient les cicatrices indélébiles du passé de Cyno. Chaque grain réveillait une histoire de douleur, de perte, de responsabilités. Le fardeau inexorable de la couronne, forgée dans l'or et les promesses brisées, pesait sur lui, le comprimant dans une étreinte implacable.

Si pour beaucoup le désert était une force impitoyable, il était à ses yeux une seconde mère, une entité vers laquelle il se tournait en quête de réconfort, en quête d'éclaircissement. L'enfant qu'il avait été n'avait jamais été insensible au son de sa voix. Et peut-être était-ce de cette connexion profonde qu'il tenait son savoir sur l'ensemble du désert ? Ou peut-être que cette connaissance émanait naturellement de Deshret lui-même, de tout l'héritage légué par sa réincarnation ? Il ne pouvait en être totalement certain. C'était une énième énigme, une quête où le mystère demeurait, éternel et insaisissable, tant que tout ne lui paraissait pas plus clair avec le temps.

Au-delà de cette cartographie mentale, il possédait une acuité visuelle et auditive remarquable. Ses sens, constamment en éveil, lui permirent de s'orienter au cœur des ténèbres du désert, gelé en l'absence d'un soleil généreux, jusqu'à le guider aux abords d'une oasis où il put savourer un moment de répit. Notamment pour ses pieds éprouvés.

Dans ce silence omniprésent, seuls résonnaient à présent les échos de ses pensées. Les enseignements de maître Cyrus, les réflexions des sages et des petites gens, les paroles de sa mère, tous portaient des visions divergentes sur ce que représentait Deshret. Un illustre roi, un homme fort ambitieux, un sauveur.

Un despote, une chimère du passé, un souverain rebelle et zélé, ainsi le concevaient les Grands de Suméru. Même à des lieues du Grand Sable Rouge, leur influence perdurait, un pouvoir solidement établi sur l'ensemble de Suméru, dissimulé derrière une façade cauteleuse. Leur arrogance démesurée laissait résonner leurs dires comme parole de vérités absolues tant qu'ils imposaient leur autorité comme étant la seule face à laquelle couber l'échine . Cette présence oppressante était un poids lourd à porter pour les habitants du désert considéré comme un peuple servile, des bêtes de somme exploitables pour un faible coût. Cyno grandit dans l'ombre de cette atmosphère oppressante, jeune certes, mais doté d'une conscience aiguisée lui permettant de discerner la servitude qui l'enserrait.

Il détenait désormais le pouvoir de créer un changement considérable. Pourtant, les doutes l'assaillaient, susurrant que ses compétences ne seraient jamais suffisantes, et qu'assumer un rôle aussi éminent que celui de Roi le condamnerait à être la risée de son peuple. Confronté à des enjeux aussi colossaux, il sentait ses forces fléchir. Sans compter le fait d'être partagé entre les aspirations des siens : d'un côté, le désir de prendre une revanche sur l'oppresseur, et de l'autre, la volonté de construire une coalition, loin de tout conflit. Ces deux intentions divergentes créaient premièrement des tensions internes à canaliser.