Perdu.

534 57 5
                                    

Corbeaux du brouillard,
Il est déjà trop tard.
La nuit d'une mort,
A déjà bouffé son corps.

Corbeaux de la nuit,
Celle qui l'a englouti.
Pour cesser ses pleurs,
Elle lui a arraché le cœur.

Corbeaux des nuages,
Aviez-vous vu son visage ?
Il était si pâle et si blanc,
Il était triste tout le temps.

Corbeaux des nuits blanches,
Aviez-vous relevé ses manches ?
C'était rouge et c'était laid,
Elle avait griffé ses poignets.

Corbeaux de la peur,
Noyés dans la noirceur.
Vous avez perdu une amie,
Et vous êtes morts, depuis.

Corbeaux aux jolis yeux,
Relevez-les un peu.
Ses seuls vrais amis,
Étaient des corbeaux meurtris !

Corbeaux des mauvais sorts,
La nuit lui a offert la mort.
Sauf qu'il était trop tard,
Elle mourait dans le brouillard.

Corbeaux du toujours,
Il fallait bien un jour,
Mettre fin à sa tristesse,
Elle avait perdu l'adresse.

Corbeaux bien mauvais,
J'ai un petit secret;
Ce n'est pas la faute de la nuit,
Mais bien celle de votre amie.

Corbeaux du grand rien,
Elle a mis elle-même fin,
À sa vie et à sa douleur,
Au mal que portait son coeur.

Corbeaux du brouillard,
Il est déjà trop tard,
Pour sauver son corps nu,
D'où il a été pendu.

Étoile.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant