Chapitre 3 : Andréa.
Quelques semaines plus tard.
Lorsque je passe la porte de mon petit appartement londonien, j'ai le sourire aux lèvres. Dieu que cela faisait longtemps que je n'avais pas été si heureux. Je suis à deux doigts de pousser la chansonnette ou de rire aux éclats. Serait-ce le goût sucré de la liberté que je sens sur ma langue ? A n'en pas douter, c'est le cas. Et c'est salvateur à tous les égards.
— Oh ouiiii... Continu, honey, c'est trop bon..., entends-je gémir depuis le fond de notre appartement.
Nina, ma colocataire et meilleure amie, n'arrivera pas à faire s'effacer l'air vigoureux que je traîne depuis cet entretien dans le bureau de mon paternel.
Malgré les circonstances assez peu conventionnelles de notre rencontre, je l'adore. C'est la seule femme de ma vie et j'en suis heureux.
Par contre, je le suis nettement moins lorsque je finis par constater que le son sourd d'un sommier claquant contre un mur provient de ma chambre, et non de la sienne.
Fuck, aucun son aussi aigu et strident ne devrait jamais s'échapper de mon antre. Comment peut-elle produire ce genre de bruit quasi-ultrasonique ? Et pourquoi, diable, les produit-elle dans ma chambre alors que la sienne est au bout du couloir ?
Ma porte, déjà entrouverte, s'ouvre en grand quand je la pousse du pied. Je m'appuie au chambranle de la porte, non pas pour mater le spectacle qui ne me donne vraiment pas envie, mais plutôt pour attendre que l'une de ces deux charmantes personnes me remarque.
La situation est cocasse... Le mec que je fourrais encore pas plus tard que ce matin est allongé sur mon lit, les mains sur les hanches d'une Nina qui lui saute littéralement sur la queue. Voir ses mamelles rebondir à chaque mouvement me tire une grimace dégoûtée. Mais comment peut-il bander devant cette image cauchemardesque ? J'aurais aimé que fermer les yeux me permettent non seulement de ne plus les voir mais aussi de ne plus les entendre quand je perçois le gémissement le moins sexy que je n'ai jamais entendu provenir de la gorge de ma douce coloc'. C'est que le bougre n'a l'air de ne pas s'y prendre trop mal en plus...
— Tu m'expliques ce que ton cul de lesbienne fait à se tortiller sur la queue d'un mec dans mon pieu ? lui demandé-je, les bras croisés sur ma poitrine, un sourcil haussé malgré que mes paupières soient toujours résolument baisées, refusant catégoriquement de s'infliger ce genre de visions.
— Honey... Ton invité s'ennuyait, et moi, fallait que je me prenne une bite avant mes 25 ans, c'est dans ma to-do-list, répond-elle.
Un souffle d'exaspération m'échappe alors que je crois entendre par-dessus la respiration encore hachée de Lee des froissements de draps suivi du sifflement du peignoir en satin que je sais que Nina doit enfiler.
Tout doucement, je me décide alors à ouvrir de nouveau les yeux, encore inquiet de me bruler les rétines. Cependant, ce que je distingue étalé sur mon lit défait est loin de me déplaire. Seul le mec que j'ai ramené la veille au soir subsiste là. Étendu sur les draps, il n'a pas l'air de se préoccuper ni de sa nudité ni de sa trique, délaissée et maintenant, très apparente.
Elle est encore violacée d'envie et perlante de sperme. Et quand il enlève le préservatif vide, j'en ai l'eau à la bouche rien que de la regarder.
— Ça ne te dérange pas de passer derrière moi ? En plus ça ne me dit pas pourquoi tu expérimentes dans mon lit, à moi, et non dans le tien ! Va falloir que je brûle mes draps, Nina, c'est crade.
— Oh... je ne suis pas passée derrière toi. Il m'a dit que c'était toi qui l'avait pris hier soir et ce matin. J'aurais pas pris un truc en moi s'il avait déjà été en toi..., dit-elle alors que je la distingue vaguement afficher une grimace de dégoût dans ma vision périphérique.
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La Flamme dans ses yeux
RomanceLa descente aux enfers d'Ange semble n'avoir de limites que les profondeurs de son âme écorchée. Artiste, peintre, sculpteur, toujours un brin rêveur, Ange Duvale essaie, tant bien que mal, de subsister dans cette réalité où Andréa n'est plus à ses...