Chapitre II : « Pour ma défense, j'ai été laissé sans. »

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Un choix égoïste, c'est ce que j'avais fait.

J'avais beau prétendre que mon passé était resté sur l'arche, une partie importante de celui-ci était de retour. Sur ces terres.

Lincoln avait signalé son retour, et faussé ma compagnie dans sa maison, pour ce soir.
Il avait décidé de rester chez lui, auprès de son ami, Nyko.
Il le soignait tant bien qu'il pouvait, mais mon ami avait la tête dure.

Si il avait surmonté la torture, il pouvait laisser la douleur laisser s'estomper. Par elle-même et son sang-froid.

J'avais rangé ce plan, lorsque j'avais compris que le bunker se trouvait devant moi.

J'étais parvenu à passer discrètement ma tête derrière cette sorte de porte, après une grande inspiration, remarquant une faible lueur parvenant de l'intérieur.

Des bougies. Je les voyais sur le sol.

Et si c'était un piège, qu'Octavia avait cette mission des plus grands ?

Pourtant, un homme se tenant de dos me prouvait le contraire.

-Qu'est-ce qu'elle voulait que je voie ... Un soupir lui échappait.

Sa carrure était bien plus imposante que dans mes souvenirs, et juste de l'avoir vu dans cette même pièce, m'avait tétanisé.

Il était juste là, face à moi, sans le savoir.
Je ne peux pas ...

Reculant mon pied, désorienté, j'avais fait un peu trop de bruit. Je présume.

Dégainant son arme, le canon s'était retrouvé dans ma direction.
Avant de tomber à terre, dans un bruit sourd.

Ses yeux, ils n'étaient même pas surpris.
Mais sous le choc.

Ma respiration me jouait des tours.
Ses cheveux avaient poussé, tombant sur son visage tracé, plus qu'auparavant.

Sa main crispée va précédemment sur l'arme, tombait le long de sa cuisse, mollement, lentement.

Ses lèvres s'entre-ouvraient, prêtes à prononcer ce mot, mais pour réponse, seul son visage bougeait de droite à gauche. Dans un rythme irrégulier, très lentement.

Ses yeux ne quittaient pas les miens, comme si, lorsque l'on se lâcherait du regard, l'un de nous disparaîtrait.

Pourtant, j'avais rompu ce contact, et mes jambes avaient été plus réactives.
J'avais fui, quitté ce bunker à toute vitesse, et à peine avais-je réussi à toucher l'herbe fraîche, que lui aussi.

Ma course n'avait duré que de très légères secondes, avant qu'il ne se stoppe devant moi.

Son souffle était rapide, et j'avais reculé d'un pas, ouvrant de grands yeux, quand ma lame avait été dégainée si vite qu'elle s'était, elle aussi, retrouvée devant son coeur.

Le brun ne bougeait pas d'un cil, il m'observait, attendant que je me calme. Que je revienne à moi.

Et quand une goutte de pluie, puis deux, me tombait dessus, je commençais à sortir de ma transe.
Baissant mon couteau.

Il n'avait pas eu peur, pas une seule fois.

Je l'avais prédit, le ciel allait nous jouer des tours, cette nuit encore.

Bientôt, il nous versait des tonnes de gouttes dessus. Et ses cheveux venaient goutter sur son visage, là où la pluie glissait déjà.

Sans réfléchir, et ayant rangé mon arme, je m'avançais d'un pas.

Du bout des doigts, je pouvais sentir sa peau chaude sous mon contact.
Ils décollaient ses cheveux de son front, glissant jusqu'à ses lèvres, que je touchais de mon index et majeur. Elles étaient douces.

Ares || BELLAMY BLAKEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant