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𝒬uelques semaines se sont écoulées depuis les préfectorales, nous rapprochant alors de plus en plus des régionales. Pendant ce temps, nous nous sommes entrainés intensément avec le club de natation d'Iwatobi.
Sous les encouragements de Madame Amakata, nous avons été durement supervisés par le coach Goro, mon père et Gô qui nous concoctèrent de nouveaux entrainements spéciaux chaque jour. Le degré de difficulté allait de pair.
En dehors, des entrainements je prenais soin d'accompagner mon petit frère à la piscine, chaque week-end. On pouvait dire que ces derniers temps je passai plus de temps dans l'eau que sur la terre ferme.
Mais ce n'était rien à côté du temps que je passai à nager avec Sosuke. Plusieurs fois par semaine, après notre journée de cours et nos entrainements quotidiens dans nos clubs respectifs, nous avions toujours un petit reste d'énergie pour courser ensemble.
Au fur et à mesure des soirées, nous avions adopté un petit rituel. En fin de journée, nous nous retrouvions devant le centre de natation d'Iwatobi. Entre deux-trois courses, nous faisions une pause pour récupérer. Surtout pour parler.
A chaque séance, l'un de nous achetait une boisson, ou n'importe quel remontant, à l'autre. Et lorsque le soleil finissait par se coucher, il arrivait qu'il me raccompagne chez moi ou que je le dépose à la gare. Tout dépendait de l'heure à laquelle nous terminions et si nous ne nous attardions pas sur nos chamailleries habituelles.
Le parfum de l'eau chlorée me chatouilla les narines lorsque je regagnai les bassins. J'éternuai bruyamment puis me redressai, l'air de rien. La paille, de ma briquette de lait fruité, retrouva aussitôt ma bouche.
Mes yeux se posèrent sur le dos de Sosuke, qui avait décidé de faire encore quelques longueurs avant d'y aller. De mon côté, j'avais préféré arrêter plus tôt pour partir me changer. Je me sentais si bien dans mon sweat de sport large et mon jogging ample.
En sirotant toujours succinctement ma boisson, je partis m'asseoir sur la chaise en plastic au centre, qu'occupait généralement le coach Goro. La fatigue avait endolori chaque muscle de mon corps. Aujourd'hui, je n'avais pas été productive comme je voulais et j'avais perdu toute mes courses contre Sosuke. Mais ce n'était pas grave. Il arrivait que des journées soient bien moins concluantes que d'autres. Il suffisait que je ne fasse pas le même coup pour les régionales.
Pendant ce moment de détente, j'observai Sosuke effectuer ses derniers mètres. Chacun de ces mouvements était un plaisir à regarder. Surtout pour une fan de bras et de dos comme moi. Si Gô était avec moi, elle aurait approuvé.
