Il était une fois un petit garçon et une petite fille, un frère et une sœur. Ils vivaient dans une vieille bâtisse qui appartenait à leur famille depuis des générations. Elle se trouvait à l'orée d'une vaste, immense, interminable forêt, où personne n'osait s'aventurer trop longtemps. On en avait pourtant besoin, de cette forêt, mais trop de mauvaises choses s'y étaient produites, trop de bizarreries, et, donc, lorsque l'on s'y promenait, on n'osait pas s'y aventurer trop profondément.
Le petit garçon s'appelait Boule. Son vrai nom, tout le monde l'avait oublié. Et si on l'appelait Boule, ce n'était pas parce qu'il était rond, mais parce qu'il avait un nez vraiment tout rond, rond comme personne n'en avait jamais vu. Et, peu à peu, on s'était mis à l'appeler Boule.
Boule avait une petite sœur, Ludivine, qui avait la particularité d'être minuscule. Et à tel point que lorsque sa mère avait été enceinte d'elle, son ventre était à peine bombé, et l'on avait du mal à croire qu'elle le soit. A l'accouchement, Ludivine était si petite que l'accoucheuse pouvait la tenir au creux de ses mains.
Par une belle journée, Boule et Ludivine s'en allèrent cueillir des champignons. Leur mère en avait grand besoin pour la soupe du soir, à l'occasion d'un banquet en l'honneur de la nouvelle saison, où l'on attendait la populace des villages environnants. Elle dit à ses enfants : "Mes petits, faites bien attention à ne pas trop vous enfoncer dans les bois, comme je vous l'ai appris. Car vous savez que souvent, malheureusement, des gens y disparaissent. Je serai fort triste que mes deux petits soient engloutis par cette vilaine forêt pour une simple cueillette de champignons ! Faites bien attention à vous." Elle leur donna un grand panier en osier, les baisa sur le front, puis Boule et Ludivine se dirigèrent vers les bois.
Ils étaient de fort bonne humeur, en cette journée ensoleillée, ravis de cette tâche confiée par leur mère. Ludivine se mit à chantonner : "Cham-cham-cham... pi-pi-pi... gnon-gnon-gnon !" Boule, rapidement, renchérit, beaucoup plus fort : "CHAM ! CHAM ! CHAM ! PI ! PI ! PI ! GNON ! GNON ! GNON !" Et, ainsi, tout à leur bonne humeur, après avoir traversé l'orée des bois, ils y entrèrent.
Rapidement, à peine avaient-ils parcouru quelques dizaines de mètres, que l'obscurité se fit. La frondaison des arbres, si haute qu'on pouvait à peine la distinguer, laissait passer très peu de lumière, juste assez pour que le noir ne fut pas complet. Cela ne les gêna pas vraiment, car les deux enfants avaient l'habitude de se promener à l'entrée des bois. En quête de champignons, pris par une concentration aussi habituelle qu'intense, ils ne quittaient pas le sol des yeux, quelque peu voûtés, furetant parfois de-ci de-là avec leurs petites mains agiles.
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Boule, Ludivine, le champignon parleur et la créature des bois
FantasyUn frère et une soeur, deux enfants Leur mère La forêt Le champignon parleur Un petit garçon étrangement inquiétant