Mon éden douceâtre

II

Après cette charmante discussion au café, Luther rentra chez lui, avec cette étrange sensation au ventre.

« Je dois appeler mes parents… » Songeait Luther.

Il n’était pas le genre de personnes à appeler de lui-même contacter les gens de sa propre initiative, pas qu’il n’en n’avait rien à faire, seulement il ne parvenait jamais à y penser et ses parents l’appelaient fréquemment, même si cela faisait un long moment qu’il ne l’avait pas rappelé.

Luther maintenant dans son appartement, il fonça dans sa chambre, sortit son téléphone et appela sur le numéro de sa mère…

…
…
…

Finalement après un moment d’attente, un bruit annonça que quelqu’un avait décroché… Suivit d’une voix grinçante et glaçante…

« Pourquoi… 

- Maman ?...  Demanda Luther sur un ton inquiet.

- Pourquoi tu nous appelle ?! » Hurla soudain la voix de l’autre côté du téléphone qui semblait être sa mère… Qui semblait, oui…

-Maman c’est moi, Luther, t’es malade ?... Ta voix…
Il n’eût pas le temps de finir que sa mère recommença à gronder.

-Tait-toi espèce d’insolent, Tu nous mets en danger… Bientôt… Bientôt… Tu verras le monde sous le jour qui lui convient le mieux…

-Mais qu’est c’que tu racontes!? T’es pas drôle ! »

Puis sa mère continua de déblatérer des choses que le jeune garçon tentait vainement de comprendre…

Tout à coup un bip sonore résonna : Sa mère avait raccroché…
Plusieurs tentatives de la rappeler s’aboutirent sur un échec.
Et puis il poireauta devant son écran…

Les minutes passèrent, puis les heures, puis les jours …
Luther décida quelque jours plus tard de passer à l’église, il n’était pas religieux, seulement il venait chercher le calme et la paix.

Une fois de plus, les rues étaient fraîches, peu accueillantes…
Luther les parcourait, plongé dans un malaise écrasant alors qu’il tentait d’éviter les manifestations quelques rues plus loin…
Il aperçut au bout de la rue, l’église qu’il souhaitait rejoindre, l’enseigne au-dessus indiquait : « église des 6 Fleurs saintes »

Enfin arrivé, il semblait que l’église dégageait une atmosphère différente… Comme si quelque chose avait changé entre-temps…
Le garçon, malgré ce sentiment étrange, poussa les lourdes et imposantes portes du bâtiment, et à sa grande surprise, rien n’avait changé, hormis l’étrange vide que l’église abritait… Pas un croyant, pas une seule de ces personnes venant habituellement se recueillir ici…

Le prêtre était absent de son pupitre lui-aussi, cependant Luther entendait du bruit venir des salles à l’arrière du bâtiment, il décida donc d’aller y jeter un œil espérant y trouver le responsable de l’église et en effet, il le trouva farfouillant dans le bric-à-brac des antiquités de la réserve.

« Excusez-moi.. ? Demanda faiblement Luther, puis le prêtre se retourna, surpris que quelqu’un soit enfin venu raviver l’ambiance de l’église.

-Ah, Luther ! Je ne m’attendais pas à ce que quelqu’un vienne enfin profiter de la paix de notre cher établissement ! Dit le prêtre rassuré de constater la présence de Luther.

-Salut m’sieur, pourquoi y’a personne aujourd’hui ? Pendant un moment j’ai cru qu’l’église était fermée…

-Ah… Depuis plusieurs jours… Plus personne ne vient se recueillir ici, mon enfant… Et je crains que cela n’ait de rapport avec cette… chose… Ce mal dont on entend parler si souvent, ces temps-ci… Avoua le prêtre, toujours en fouillant da le bric-à-brac, Luther, mon enfant… Un marché se déroulera bientôt dans une ville voisine, je fais le tri des antiquités qui prennent la poussière ici, aides moi, veux-tu ?
-Oh, ok, pas de souci… Alors… Je dois faire quoi exactement… ? »