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Dans le froid mordant d'une soirée d'avril, alors que l'orage gronde et que la pluie martèle les escaliers en métal de mon immeuble délabré, j'ai la certitude qu'il n'est pas nécessaire que je fasse un rappel de tout le bordel qu'il se trouve en ce moment dans mon crâne. Peur, colère, tristesse, craintes, anxiété, fureur, animosité, du chagrin. C'est un tourbillon de sentiments tumultueux qui me hante, se mêlent et s'ancrent dans ma peau. Pourtant, dans cet instant, j'ai une impression suivit de questions. En regardant Kacchan, face à moi, devant mon appartement, ici, dans mon piteux quartier, à me fixer avec le dégoût que je lui inspire habituellement, je me demande si je ne me suis pas évanoui et que je suis en plein rêve lucide.
Ou bien, si mon cœur a enfin écouté mes prières et qu'il m'a lâché à l'instant où mon portable avait vibré cette alerte maudite.
— Qu'est-c'que tu fais là ? Je demande à Kacchan, sur mes gardes.
Non, mon cœur ne s'est finalement pas arrêté.
Et non, je ne trouverais décidément pas la paix ce soir, ni les autres jours qui succéderont ce fameux jour où l'on m'a dérobé Kohachan. Où la moitié de mon cœur s'est définitivement arraché, à une distance et une durée que je ne peux estimer.
— Yukki est chez moi, il balance de but en blanc, ne réagissant cependant pas davantage à mon ton absolument pas accueillant.
Pourquoi je le serais ? Il est la dernière personne que je m'attendais à voir ce soir. Mais surtout, que je voulais voir. Sa réponse me laisse tout à fait indifférent, comme si c'était mon problème ou que je devrais en avoir quelque chose à foutre. Kohachan me manque.
