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Il fait un froid glacial. Le vent d'Avril me mord les joues, si bien que j'enfonce ma tête sous ma capuche. Il est tôt, trop tôt. Je me demande pourquoi All Might tenait à me voir aussi rapidement, bien que j'ai ma petite idée. Il m'a prévenu précipitamment hier soir, aux alentours de la même heure à laquelle est survenue l'alerte qui hante mes tympans.
Kacchan dormait à point fermé lorsque je suis parti, je n'ai pas mangé, je n'ai pas faim. Une heure après lui, je crois bien que je me suis endormi, manette en main. Je n'ai pas franchement d'inquiétude de savoir si ma mère et lui vont finir par se croiser dans l'appartement, je m'en fous en réalité, c'est tellement un problème superflu que si Kacchan venait à partir de chez moi en laissant la porte d'entrée grande ouverte, ça me ferait ni chaud ni froid. J'ai les mêmes vêtements sur mon dos depuis deux jours, c'est un détail qui m'importe peu à présent. Kohachan me manque.
Dans les rues, les roues de mon skate grattent le gravier sous mes pieds, notre point de rendez-vous n'est pas loin et l'ironie du sort veut que ça soit là-bas. J'entends les morceaux de mon cœur tomber dans ma cage thoracique au fur et à mesure que je m'approche de l'endroit.
Du parc, en l'absence de la petite fille au bord de la mer. « — Kohachan ! Attention à toi, je voudrais pas que tu te fasses mal, parle ce petit garçon aux cheveux verts, l'inquiétude de voir sa meilleure amie tomber de son skate avant d'arriver au parc. — Rohhh ! T'inquiète Izuku ! J'ai appris du meilleur, alors rien ne peut m'arriver ! »
Je finis par devancer les silhouettes fantômes reflétant mon passé, leurs rires d'enfants maintenant loin dans mon dos. Arrivé à destination, j'arrête mon skate et le récupère d'une pression du pied dans ma main, je le coince sous mon aisselle, enfouissant les poings dans les poches ventral de mon sweat à capuche. Après avoir ouvert le portail en métal, il grince dans le silence et se ferme de lui-même.
