Corrupted To The Roots

Chapitre #-16

POV: - Jun Hideo

Il est 17 heures, quand je regarde l'heure à mon réveil, Ai doit avoir tout juste fini les cours. On est le vendredi 7 Mai 3020. Je me lève de la chaise bancale de mon bureau, je met un gilet, sors de ma chambre, dévale les escaliers de notre maison, et je sors pour aller la chercher au collège.

Sur le chemin, Il croise quelques personnes qu'il connait dont Mingzé, son meilleur ami.

Le soleil était en train de se coucher et tout était jaunâtre dans la ville, Mingzé et moi parlions du dernier jeu auquel nous avons joué ensemble, comme quoi il fallait recommencer un de ces quatre.

"Tu va chercher ta sœur?" Demanda-t-il, en replaçant ses cheveux noirs. "Ouais." j'ai répondu.

Nous sommes finalement arrivés devant le collège de Ai, et elle nous attendait, enfin, moi oui.

"Ah bah il est là lui?" A-t-elle dit en foudroyant Mingzé du regard, ses cheveux châtains presque roux prenaient une couleur rousse splendide avec le soleil qui se couchait, et je savais que Mingzé en pinçait pour elle, alors je me suis retenu de rire lorsqu'il la regardait, sans trop savoir quoi répondre. "Oui, je l'ai croisé en chemin, j'allais pas le laisser vagabonder seul dehors!" J'ai répondu, ce a quoi ma sœur a répondu en croisant les bras, tout en se mettant a bouder. "Et pourquoi ne pas rentrer chez lui seul comme un grand?" Mingzé s'est crispé légèrement. "Ai. Tu sais pourquoi il reste souvent hors de chez lui." Je lui ai dit, sur un ton un peu trop sec, je m'en suis directement voulu. "Vous disputez pas pour ça, la prochaine fois je te laisserai." fit le concerné. "Non! Restes. Je voulais juste rester avec Jun, c'est tout... Mais j'ai tout le temps qu'il faut à la maison." fit ma sœur. Je souris, elle était gentille, Mingzé le savait. 

On est vite rentré chez nous, et avec un pincement au cœur, j'ai regardé Mingzé rentrer chez lui, sachant ce qu'il allait lui arriver... Il nous a dit au revoir d'un petit signe de la main, un grand sourire aux lèvres. Je déteste ce sourire. C'est comme si on me poignardait dans le cœur. Comment peut-il sourire alors qu'il fonce vers l'enfer sur terre?! Ai ne le sait pas, mais il ne montre jamais son vrai visage devant elle. Je hais profondément son père. Mingzé est un chic type, pourquoi cet abruti lui faisait tant de mal?! 

Le jour suivant.

Ce matin j'ai vu Mingzé dormir sur le pas de sa porte, des bleus partout. J'en ai eu la nausée. Cet homme est répugnant, j'ai couru hors de chez moi et ai réveillé le pauvre garçon amoché. "Mingzé, c'est plus possible là, tu t'en rends compte quand même?! -Oui. -Mais putain, fais quelque chose! -Je ne peux rien, c'est mon père. -Bordel, je vais l'étrangler un jour.. - Dis pas ça, sinon il va peut-être t'entendre. -Pardon, allez. Tu peux te lever? -Oui." On est parti dans la cabane a outils au fond de mon jardin  pour que Mingzé se cache, j'ai prévenu mes parents, on a essayé de faire le minimum de soins mais il n'y avait pas grand chose a faire. On a ensuite mangé a trois chez moi, Ai le dévisageait avec peine. "Tu vas vraiment mieux?" Demanda-t-elle, peu convaincue, "Oui, t'en fais pas, j'ai l'habitude." Aïe. J'ai senti mon cœur se resserrer.

"D'ailleurs, Ai, je pourrai te parler en privé plus tard?" A-t-il dit. Je savais ce qu'il voulait lui demander. Je n'ai rien dit. Même si le moment était mal choisi et que Ai était influençable, je sais que les pensée de Mingzé étaient plus focalisées sur le fait qu'il se sentait prêt a lui avouer ses sentiments.

Quelques semaines ont passé.

Mingzé et Ai se sont mis ensemble, et même si je suis très sur les nerfs en ce moment, je pense que Mingzé est un copain correct pour le moment. Même si au collège il a des mauvaises fréquentations... Je lui fait confiance, après tout, qu'est-ce qui pourrait arriver? "Ah, Jun! Je vais chez Mingzé pour l'aider avec ses devoirs, on fera rien de bizarre, mais je compte en profiter pour le persuader d'arrêter de trainer avec les frères Cheng." Je souris, elle lui voulait tellement de bien, Ai est d'une gentillesse qui me dépasse parfois. "Fais de ton mieux, fais gaffe a son père, on sait jamais." Ai-je répondu, ce a quoi elle hocha la tête.

C'est la dernière chose que je lui ai dite.

20 heures, Et elle n'est pas encore rentrée... Me suis-je dit. J'ai demandé a mes parents s'ils savaient quand est-ce qu'elle rentrai ils m'ont répondu qu'ils ne savaient même pas qu'elle était sortie. A ce moment j'ai senti la peur me frapper de plein fouet, je sors en courant, et je vois les deux tourtereaux. J'avais tellement peur que je les ai suivis. Quand ils ont débarqué devant chez Mingzé, j'ai directement couru me planquer derrière une poubelle. Ne serait-ce que cinq minutes après j'entend Mingzé crier, de peur: "Vite, sors, vite Ai! Punaise, c'est pas possible... -SAC A FOUTRE QU'EST-CE QUE TU FOUS, C'EST QUI CETTE GRELUCHE QU'EST-CE QU'ELLE FICHE CHEZ MOI?!" J'ai ressenti tellement de choses à la fois que j'ai failli gerber. "CONNERIE DE MOME DE MERDE! SORS DE CHEZ MOI AVANT QUE JE VOUS BUTE TOUT LES DEUX!" J'étais paralysé. "VIRE LA D'ICI!- Un verre se brise parterre, et j'entend un gémissement de douleur de la part de Mingzé. ARRÊTES DE CHIALER!" Il était devant eux, tesson de bouteille à la main, la jambe de Mingzé était en sang, il faisait reculer ma sœur doucement vers la route, il n'y avait aucun espoir dans ses yeux, c'était pas la même personne. "Casse toi Ai. -Non! Je te laisse pas tout seul! -PUTAIN! TU N'Y POURRA RIEN!" Mingzé la poussa violement sur la route et une voiture approchait a toute vitesse, le temps qu'elle reprenne son équilibre, la voiture l'avait percutée de plein fouet, j'ai hurlé de toutes mes forces "AI!" Pendant que Mingzé la fixait, les yeux grands ouvert, visiblement sous le choc. Même son père s'était arrêté. "SALE CON! QU'EST-CE QUE T'AS FOUTU?!" Je me suis précipité vers lui, l'ai giflé, puis son père a beuglé. "VIRES TOI DE CHEZ MOI, GAMIN! CETTE GAMINE A EU CE QU'ELLE MERITAIT!" J'ai viré au rouge. Je me suis levé, et je suis parti appeler les secours.

Elle était déjà surement morte. Si j'avais bougé plus tôt, si je les avait aidé... Peut-être que... Non, tout est se sa faute.