7 - Après lui.

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« Un infini de passions peut tenir dans une minute.. »














Crowthorne.


Quelque chose ne va pas.

J'avance à tâtons dans le noir en essayant de repérer l'interrupteur. Rubben ne répond pas, et je me sens épier dans le noir, comme si je n'étais pas seul. Mon pouls se met à accélérer de manière incontrôlée et je n'ose même pas faire demi-tour pour m'enfuir au courant.

-Qui est-

En l'espace d'une seconde, je suis projeté en arrière. Une main inconnue m'empêche de crier.

Puis deux grands yeux noirs se placent devant moi.

C'est...

Lui ?!

-          Si tu cris, je te bute.

Sa voix résonne dans toute la pièce.

Je n'avais pas l'intention de crier de toute manière. Lorsqu'il se rend compte que je n'en ferai rien, sa main s'abaisse lentement, j'en profite pour respirer à nouveaux.

Il marche à reculons jusque la fenêtre de mon salon et ferme les rideaux. Je devine qu'il est en train de guetter l'arrivée de la police.

-          Qu'est- qu'est-ce que tu fais là ?! Et comment tu es entré ?! Où est mon chien ?

Sa présence ici me pétrifie. Je me sens violée dans mon intimité. Et par-dessus tout, vulnérable sans les murs de Broadmoor pour me protéger de lui.

-          Une question à la fois. J'ai dû l'enfermer dans le dressing de ta chambre. Il me cassait sérieusement les couilles à couiner.

Je me précipite pour libérer Rubben. Visiblement, il s'est recroquevillé en boule et s'est endormis.

-          Tu parles d'un chien de garde... me soufflé-je à moi-même.

Je retourne dans le salon, cette fois, il est en train de regarder dans mes placards de cuisine.

-          Tu ne manges rien ?

-          Qu-quoi ?

Il souffle lourdement. Je rêve ou... il trouve cette situation des plus normales ?

-          Peux-tu  me dire ce que tu fais ici ? La police te cherche, ils vont forcément ratisser le village.

Ses sourcils se froncent. L'espace d'un instant, il semble perdu dans ses pensées. Il referme le placard qu'il vient d'ouvrir et s'approche de moi. Sa main glisse sur l'interrupteur, nous plongeant une fois de plus dans l'obscurité. La faible lueur du lampadaire dehors nous éclaire à peine, tous mes sens se mettent en alerte à mesure qu'il réduit la distance entre nous.

Comme l'autre fois, le temps semble s'arrêter autour de moi. Je ne vois plus que les ténèbres dans ses yeux, qu'il me force à ne pas quitter du regard.

Et je me sens toute petite quand ses mains se posent de part et d'autre de mon visage.

L'impression de déjà-vu me donne le vertige. J'ai peur de sombrer à nouveau dans l'effet que ça m'a fait cette nuit-là. Et toutes les nuits qui ont suivi d'ailleurs...

-          Najim...soufflé-je

Une lueur passe dans ses yeux.

-          Je t'ai manqué ?

-          Qu-quoi ? Pas du tout !

Je remercie 5 fois le ciel que nous nous trouvions dans le noir, car mes joues viennent de virer au rouge.

P4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant