P2 / Chapitre 16 : Réalité

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Le centre-ville de New Austin fourmillait d'activité, avec ses néons clignotants et ses rues bondées. William et moi nous retrouvâmes dans un coin discret, dissimulés dans l'ombre des immeubles. La nuit avançait, apportant avec elle une atmosphère électrique, propice aux discussions confidentielles.

"Harry s'est fait attraper par la police, Mark. On dirait que la chance nous sourit", déclara William d'un ton assuré.

Je masquai mon malaise derrière un sourire, feignant l'enthousiasme pour la cause commune. La disparition d'Harry pouvait sembler une opportunité pour nos projets criminels, mais je portais le poids de la vérité sur mes épaules.

"Parfait. On doit rester concentrés sur notre objectif. Les autres sont-ils au courant ?", demandai-je, espérant que la nouvelle n'engendrerait pas de questions embarrassantes.

"J'ai informé Maxime, Johan et Ludwig. Ils sont prêts à passer à l'action dès que nous aurons le signal. On ne peut pas laisser cette chance nous échapper", répondit William.

Nous poursuivîmes la planification de notre prochain braquage, détaillant chaque étape avec une minutie calculée. La communication avec nos complices à New York était cruciale pour assurer le succès de l'opération. Cependant, au fond de moi, une voix murmurait que je trahissais Aurélie en continuant sur cette voie dangereuse.

Après notre rencontre, en quittant William, une lourde culpabilité m'étreignit. Aurélie ignorait tout de mes activités criminelles. Elle croyait que nous avions laissé ce passé derrière nous, cherchant un avenir meilleur pour Arthur. Mes pensées oscillaient entre la loyauté envers ma famille et l'engagement envers le gang.

La soirée s'étira, le poids de ma double vie s'alourdissait à chaque instant. Je devais maintenir l'équilibre précaire entre la vie que je m'efforçais de construire avec Aurélie et celle que je menais dans l'ombre avec le gang. C'était une danse périlleuse entre deux mondes antagonistes.

Dans un moment de faiblesse, la tentation me poussa à rechercher une échappatoire. Je me dirigeai vers les quartiers mal famés de la ville, où des prostituées offraient leurs services dans l'ombre des néons défaillants. La honte m'étreignit alors que je succombais à mes démons intérieurs.

La nuit s'égrena dans une série d'actes que je regretterais au matin. La culpabilité m'envahit, accentuée par la sensation de trahir Aurélie. Je me demandai si j'étais capable de mener la vie que je prétendais vouloir.

De retour chez moi, la pénombre de l'appartement semblait refléter l'obscurité grandissante qui s'installait en moi. Aurélie et Arthur étaient endormis, innocents dans leur inconscience de mes dérives. Je m'effondrai sur le canapé, dévoré par la honte et la détresse.

La vérité m'étreignit comme un étau : je devais trouver un moyen de concilier ces deux facettes de ma vie, ou risquer de tout perdre. Ma dépendance au monde criminel, ma culpabilité grandissante, tout cela menaçait de faire voler en éclats l'harmonie fragile que nous avions réussi à construire. La question restait : jusqu'où étais-je prêt à aller pour protéger ceux que j'aimais ?

Lorsque je franchis la porte de l'appartement, la tension dans l'air était palpable. Aurélie était là, assise sur le canapé, son regard chargé d'interrogations. Le silence pesant s'installa, seulement brisé par le léger murmure du vent à travers les rideaux.

"Aurélie," commençai-je, mais elle leva la main pour me couper.

"Où étais-tu cette nuit, Mark ?" demanda-t-elle d'une voix calme mais ferme.

Mon cœur tambourinait dans ma poitrine, et je savais que le moment de vérité était arrivé. La culpabilité pesait sur mes épaules, et il était temps de confronter les conséquences de mes actes.

"Je... je suis désolé, Aurélie," balbutiai-je, luttant pour trouver les mots justes.

Elle ne répondit pas immédiatement, fixant ses yeux dans les miens avec une intensité qui semblait sonder mon âme. J'avais trahi sa confiance, et l'éclat de déception dans son regard était déchirant.

"Fais-moi confiance, Mark. Dis-moi la vérité, peu importe ce que c'est," insista-t-elle, sa voix empreinte d'une détresse contenue.

Inspirant profondément, je lui racontai la vérité sur ma nuit. Les rencontres avec William, la planification du prochain braquage, la tentation qui m'avait poussé dans les quartiers mal famés, tout. Je révélai chaque aspect sombre de cette nuit, avouant mes faiblesses et mes erreurs.

À mesure que les mots sortaient de ma bouche, le poids de la culpabilité semblait s'alléger, mais le regard d'Aurélie restait empreint d'une tristesse profonde. Elle écouta en silence, absorbant chaque détail de ma confession.

"Mark, je croyais que nous avions laissé ce monde derrière nous. Que nous construisions quelque chose de meilleur pour nous et pour Arthur," dit-elle d'une voix brisée.

Je m'agenouillai devant elle, prenant ses mains dans les miennes. "Je sais que j'ai merdé, Aurélie. Je ne voulais pas te faire de mal. J'ai tellement de choses à perdre maintenant, et je ne veux pas te perdre toi et Arthur."

Ses yeux reflétaient un mélange d'émotions, entre la colère et la douleur. Elle se leva sans dire un mot, me laissant là, à genoux, confrontant le gouffre que j'avais creusé entre nous. Aurélie s'éloigna dans la pièce, laissant le poids de mes erreurs planer dans l'air. Les conséquences de cette nuit tumultueuse devaient maintenant être affrontées, et je savais que le chemin vers la rédemption serait semé d'obstacles.

Mark & AurélieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant