4: Stars and Raindrops

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"𝚂𝚘𝚖𝚎 𝚙𝚊𝚛𝚝 𝚘𝚏 𝚖𝚎 𝚏𝚎𝚎𝚕𝚜 𝚊 𝚕𝚒𝚝𝚝𝚕𝚎 𝚋𝚒𝚝 𝚗𝚊𝚔𝚎𝚍 𝚊𝚗𝚍 𝚎𝚖𝚙𝚝𝚢

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"𝚂𝚘𝚖𝚎 𝚙𝚊𝚛𝚝 𝚘𝚏 𝚖𝚎 𝚏𝚎𝚎𝚕𝚜 𝚊 𝚕𝚒𝚝𝚝𝚕𝚎 𝚋𝚒𝚝 𝚗𝚊𝚔𝚎𝚍 𝚊𝚗𝚍 𝚎𝚖𝚙𝚝𝚢

𝙸'𝚖 𝚜𝚝𝚞𝚌𝚔 𝚞𝚗𝚍𝚎𝚛𝚗𝚎𝚊𝚝𝚑 𝚊 𝚏𝚎𝚠 𝚍𝚒𝚛𝚝𝚢 𝚘𝚕𝚍 𝚋𝚕𝚊𝚗𝚔𝚎𝚝𝚜 𝚝𝚘 𝚌𝚘𝚖𝚏𝚘𝚛𝚝 𝚖𝚎"

Staying Up - The Neighborhood 

|🎧 |  

Le calme fut interrompu par le bruit d'une notification sur le téléphone du jeune homme. Ce dernier lut rapidement le message tandis qu'Avery s'occupait d'éteindre sa cigarette dans le sable. 

- Je crois que la réalité m'appelle, il est l'heure pour moi de rentrer. Prononça alors doucement le blond avec un sourire pincé, et la jeune femme n'aurait su déchiffrer la nature de l'émotion sur son visage. 

- C'est vrai qu'il est bientôt cinq heure...Soupira Avery en regardant l'heure qu'affichait l'écran du blond. 

Elle remarqua alors un selfie prit avec une autre femme sur son fond d'écran juste avant que l'écran ne redevienne noir et elle détourna vite le regard, ne voulant pas paraître impolie ou trop curieuse. Les deux jeunes adultes se levèrent et le blond secoua la serviette afin de la ranger dans un sac à dos qu'Avery n'avait pas remarqué. 

- Eh bien ce fut un plaisir de discuter avec vous, la photographe mélancolique. Annonça-t-il en replaçant correctement sa capuche sur sa tête et fourrant ses mains dans les poches de son sweat. 

- Moi de même, l'insomniaque. 

Ils se regardèrent un instant en souriant. C'était léger, presque intime. La situation était surréaliste et les deux ne savaient visiblement pas quoi dire d'autre. Et puis le jeune homme hocha la tête et tourna les talons pour partir de son côté, son sac déposé sur une de ses épaules. 

- Alors...Au revoir, peut-être ? Lança Avery comme une promesse incertaine. 

Promesse à laquelle le jeune homme répondit par un simple salut de la main et un coup d'œil par dessus son épaule. Sans plus de cérémonie, et sans savoir quoi faire d'autre, Avery se retourna à son tour pour rejoindre l'endroit par lequel elle était arrivé. 

Et juste comme ça, c'était tout. Aussi éphémère qu'une pluie d'été. Ils retourneraient chacun à leur vie sans rien emporter avec eux de plus que des maigres souvenirs. Cette nuit là sur la plage, à quatre heure du matin. Une flamme partagée, des bribes de conversations inachevées et des secrets avoués à demi-mot. Rien de solide et pourtant si fort. Honnête, vulnérable, vrai. Trop peu pour signifier quelque chose mais déjà bien plus qu'une simple rencontre. 

Sur le chemin du retour à son appartement, la discussion qu'ils avaient partagé tournait en boucle dans l'esprit d'Avery. Le peu d'information qu'ils s'étaient échangé. Ils ne connaissaient pas leurs noms ni leurs âges et encore moins leurs carrières et pourtant, c'était comme s'ils avaient bien plus apprit à se connaître qu'avec les formules de bases. 

Et finalement, Avery se dit que c'était mieux ainsi, que cette rencontre se termine sur un "adieu" plutôt qu'un "au revoir". Afin de préserver la beauté des mots et des regards qu'ils s'étaient échangés. Des milliers de "et si", des centaines de questions en suspend. Et puis, il y avait la femme sur son téléphone et même si elle ne cherchait pas forcément à continuer sur une relation romantique, Avery eut le sentiment qu'aucune place ne l'attendait auprès de lui. 

Et avant d'entrer dans la vie de quelqu'un, il fallait peut-être qu'elle fasse du ménage dans la sienne. Avery n'arrivait jamais à faire durer de longues relations amicales ou amoureuse car à chaque fois, ses démons la rattrapait, l'étouffait. Ils prenaient toute la place et finissaient par effrayer la personne avec laquelle elle essayait tant bien que mal d'aller de l'avant. Et pourtant elle essayait. Désespérément. Avec le temps, elle avait fini par se dire que le problème de toutes ces relations infructueuses venait de là et elle avait cessé d'espérer. Elle avait bien quelques amis mais elle savait que c'était dur aussi pour eux, de la voir toujours mal sans vraiment pouvoir l'aider sur le long terme. Tout ce qu'elle touchait finissait toujours par se briser d'une façon ou d'une autre. Elle ne voulait plus faire souffrir les autres, elle ne voulait plus être un fardeau. Etre toujours la personne qui ne savait pas comment être heureuse. 

Les mots de l'inconnu lui avait fait réaliser ça. Malgré tout ce qu'elle faisait pour essayer d'aller bien, ou du moins de s'en convaincre, elle ne faisait que se mentir à elle même. Et ce soir-là, au milieu de la rue, sous la lumière des lampadaires et des étoiles qui l'accompagnait, elle se mit à pleurer. Des larmes salées, semblables à des gouttes de pluie qu'elle n'avait pas laissé couler depuis un long moment. Elle était seule et elle avait froid. Son esprit et ses sentiments semblaient avoir été complètement renversé par cette rencontre imprévue. La tempête grondait en elle si violemment qu'elle tangua et eut besoin de s'asseoir sur les marches de son immeuble. Son corps était secoué de violents sanglots. Des sanglots silencieux qui lui serrait la gorge et lui donnait des migraines. Elle porta une main à sa bouche pour les étouffer. 

Ses démons étaient là, ils la regardaient et lui chuchotaient des insultes par dessus son épaule. Durant certaines périodes, elle arrivait à s'en défaire, mais ils ne restaient jamais bien longtemps à l'écart. Ils étaient affamés, se nourrissaient de son mal-être à chaque fois qu'elle flanchait, l'assaillant de cauchemars ou pire encore, de souvenirs. 

Avery ne savait pas pourquoi cette rencontre hasardeuse l'avait autant chamboulé, mais elle savait qu'elle recommençait à sombrer, elle le sentait. Et au fond d'elle même, une petite voix la suppliait de tenir encore, cette voix, c'était la lueur d'espoir qu'elle trouvait si beau chez les gens qu'elle photographiait. C'était ironique mais elle n'avait plus la force d'en rire. 

Les mains tremblantes et le visage baigné de larmes, elle attrapa son téléphone et tenta de rentrer un message sur l'un des seuls contacts en qui elle avait confiance. Elle avait besoin de quelqu'un auprès d'elle. Elle appelait à l'aide, comme toujours, et elle détestait ça. Ses doigts tremblaient trop et ses yeux embués de larmes l'empêchaient de voir correctement ce qu'elle écrivait mais elle finit par envoyer le message avec précipitation. 

Sans réfléchir, Avery appuya sur l'icone d'appel juste après. Elle savait qu'il ne dormait jamais à cette heure-ci. Elle se mordit les ongles nerveusement en portant le portable à son oreille, suppliant pour que son ami réponde. Elle était désespérée d'entendre une voix humaine, une voix familière qui fasse taire les monstres qui résidaient en elle. 

Mais c'est la voix monotone du répondeur qu'elle entendit et elle se sentit sombrer, engloutie par ses songes les plus sombres et les plus douloureux. 

The Beach | Bang Chan |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant