5: Hands and Streetlight

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"𝙸𝚝'𝚜 𝚗𝚘𝚝 𝚕𝚒𝚔𝚎 𝚝𝚑𝚎 𝚍𝚊𝚢𝚜 𝚑𝚊𝚟𝚎 𝚗𝚎𝚟𝚎𝚛 𝚏𝚎𝚕𝚝 𝚜𝚘 𝚜𝚑𝚘𝚛𝚝

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"𝙸𝚝'𝚜 𝚗𝚘𝚝 𝚕𝚒𝚔𝚎 𝚝𝚑𝚎 𝚍𝚊𝚢𝚜 𝚑𝚊𝚟𝚎 𝚗𝚎𝚟𝚎𝚛 𝚏𝚎𝚕𝚝 𝚜𝚘 𝚜𝚑𝚘𝚛𝚝

𝙼𝚢 𝚗𝚎𝚛𝚟𝚎𝚜, 𝚝𝚑𝚎𝚢 𝚐𝚒𝚟𝚎 𝚖𝚎 𝚊 𝚜𝚒𝚐𝚗

𝚃𝚎𝚕𝚕 𝚖𝚎 𝙸'𝚖 𝚗𝚘𝚝 𝚏𝚒𝚗𝚎, 𝚖𝚑𝚖"

Nervous - The Nighborhood

La pierre était froide et dure. La lumière des lampadaires trop éblouissante. Les battements du cœur d'Avery qui résonnaient jusque dans ses tempes se faisaient assourdissants, sa respiration saccadé. Les sanglots qui la parcourait lui causait de violents frissons dans tout le corps. L'odeur de sa cigarette lui brûlait les sinus mais c'était la seule chose qui lui permettait de rester sur terre. 

Des cheveux s'étaient collés à ses joues et à son front à cause des larmes et de la sueur. Elle ne faisait que couiner et renifler de temps en temps, la tempe collée contre le mur. Elle était misérable, une petite fille tremblante, recroquevillée devant la porte de son immeuble, comme un animal errant et terrifié. 

Que penserait-on d'elle si on la voyait dans un état pareil ? Que penserait l'insomniaque de la plage ? Elle n'arrivait plus à réfléchir à rien, elle avait mal partout. 

Et puis des jambes entrèrent dans son champ de vision à travers le rideau de ses cheveux. Des converses noires usées, des gribouillis au feutre noir sur la semelle blanche. Des bêtises innocentes indélébiles qui, à cette époque, ne faisait de mal à personne. Et puis une voix lointaine qui l'appelait, elle avait l'impression d'être sous l'eau, ou bien d'avoir les oreilles bouchées. Avery tenta de redresser sa tête mais l'effort lui demanda une force considérable. Elle écarta maladroitement les cheveux de son champ de vision. 

Et puis le jeune homme face à elle s'agenouilla mais elle voyait flou. Il l'appela de nouveau et cette fois elle l'entendit un peu mieux. 

- Sky ! Sky, est-ce que tu m'entend ? 

Sky. Il n'y avait qu'une seule personne qui la surnommait ainsi. Il avait donc reçu son message. Elle aurait voulu sourire mais ses lèvres étaient engourdies. Sa vue s'acclimata un peu et les contours du visage de son meilleur ami lui parurent plus clairs. Ses yeux noisettes étaient rivés sur elle, inquiets. Ses cheveux brun étaient emmêlés et pour une fois, il ne les avait pas plaqué sous une casquette. 

- Sky, hoche la tête si tu m'entends, s'il te plaît. 

La jeune femme s'exécuta avec difficulté. 

- Ok, est-ce que je peux te toucher ? Continua le brun d'une voix posée reflétant sa nervosité. 

Au lieu de parler, Avery tendit la main et il l'attrapa avec douceur. Ce simple contact de leurs peaux la rassura, elle commença à effectuer les exercices de respirations qu'ils avaient répétés ensemble maintes fois. Elle suivait le mouvement du pouce du garçon qui caressait délicatement ses phalanges tout en lui répétant d'inspirer et d'expirer doucement, lui indiquant de se caler sur sa respiration à lui. Et ça marchait. 

La jeune femme émit un énième sanglot qui lui secoua tout le corps mais le brun ne bougea pas. Elle rencontra ses yeux calme, ses yeux qu'elle connaissait par cœur depuis le lycée et qui brillaient toujours de son éternelle bonne humeur, mais pas ce soir ; il était nerveux et inquiet pour elle. 

- Tu es venu. Finit-elle par marmonner en un souffle, les yeux vitreux. 

- Tu m'as appelé. Répondit-il simplement. 

Et ça leur suffisait.  

Puis son regard glissa vers ses cigarettes et son briquet à côté d'elle et fronça les yeux. 

- Sky, tu as recommencé à fumer ? 

- Juste des simples, je suis clean. 

Sans lâcher sa main de la sienne, il éteignit alors la clope qui fumait encore sur le rebord de la marche et rangea la paquet et le briquet dans sa propre poche. 

- J'ai mal au crâne...Soupira Avery en passant une main sur ses yeux. 

- Tu te sens de te lever pour monter chez toi ? 

Elle hocha doucement la tête et il la tira pour l'aider à se relever. Elle tangua un peu mais elle finit bien vite par s'appuyer sur l'épaule de son meilleur ami qui n'avait pas lâcher sa main. Il n'aimait pas l'odeur de la cigarette mais il ne sembla pas en tenir compte alors que le jeune femme lui soufflait son haleine dessus. Il effectua alors le code de l'immeuble qu'il connaissait par cœur et ils traversèrent le hall d'entrée pour rejoindre l'ascenseur. Les quelques minutes qui passèrent parurent durer une éternité pour Avery mais elle savait qu'elle pouvait compter sur le jeune homme. 

Il se permit de récupérer les clés de l'appartement de sa meilleure amie directement dans sa poche et l'ouvrit sans plus de cérémonie. Il n'alluma pas les lumières pour éviter d'agresser la vue d'Avery et l'accompagna jusqu'au canapé afin qu'elle puisse s'y asseoir. Cette dernière s'y allongea de tout son long et posa sa tête contre l'accoudoir, reniflant encore à certains moments. Le jeune homme se dirigea ensuite vers la cuisine afin d'y récupérer un verre d'eau et fouilla dans une petite panière qui contenait tous les médicaments de la jeune femme. Il la rejoint quelque secondes plus tard et s'assit sur la table basse face à elle. 

Il écarta une mèche de cheveux et la coinça derrière son oreille avec douceur puis la laissa se redresser afin d'avaler son anxiolytique avec plusieurs gorgées. Il reposa ensuite le verre derrière lui et observa son amie les doigts croisés, les coudes posés sur ses genoux. Avery avait reprit une respiration régulière et ses pleurs avaient cessés mais son corps était toujours parcourus de frissons. Il se retourna alors pour attraper un plaid gris et la recouvrir soigneusement.  

- Tu veux en parler ? Demanda alors le jeune homme à voix basse. 

Avery n'avait pas assez de force pour parler mais si elle avait pu, elle se serait confondu en excuses et en remerciements. Elle n'aimait pas que les gens la voit dans un état pareil mais elle ne pouvait nier qu'elle était reconnaissante que son meilleur ami soit toujours présent dans ses pires moments. Elle avait surtout honte de réagir ainsi pour une petite discussion qui lui paraissait pourtant anodine.

Sentant la fatigue la submerger, elle secoua la tête et le brun ne chercha pas à insister. Il se leva cependant et quitta son champ de vision. 

- Jisung. Réussit-elle à articuler avec faiblesse.

- Je reste avec toi, t'en fait pas. Je ne pars pas. Répondit-il immédiatement. 

Elle entendit le cliquetis des clés lui indiquant qu'il était simplement partit refermer la porte d'entrée puis il revint face à elle. Il rapprocha le fauteuil et y prit place avant de lui offrir un sourire rassurant. Dans la pénombre de l'appartement, seules les lumières des lampadaires à l'extérieur éclairait un peu la pièce et Avery s'autorisa à fermer les yeux après avoir échanger un dernier regard avec son meilleur ami. Et puis, se sentant en sécurité, elle s'endormit facilement pour la première fois depuis plusieurs jours. Elle ne rêva pas cette nuit-là. 

The Beach | Bang Chan |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant