Chapitre 7

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Ivella se réveilla au son d'un cor. Elle dévisagea le lieu où elle se trouvait, puis se rappela qu'elle était dans la maison qui lui était destinée, chez les Stiobel. Elle sortit de la maisonnette et partit chercher Livar. Ivella la trouva, non loin de là, avec un groupe de soldats, bien alignées. La lieutenante se dégagea la voix, et parla assez fortement pour que tout le monde l'entende:
" Bienvenue à toutes les apprenties soldats de ce peuple. J'ai l'honneur de vous annoncer que notre Meneuse, Ivella, fera partie elle aussi, de notre session d'entraînement. Cette dernière durera deux semaines, et testera votre force physique, votre agilité, et votre intelligence. J'espère que...

-On ne pourra jamais être à la hauteur! Coupa une jeune Stiobel.
Ivella la regarda, elle était plus jeune que les autres soldats, ses cheveux roux descendaient en cascade sur ses fines épaules. Elle avait l'air désolé, et honteuse après ce qu'elle vient de dire.

-Ma chère Pelir, reprit Livar plus doucement, il ne faut surtout pas s'inquiéter. Tu sais très bien que nos terres sont protégées par la Ceinture D'Orion, donc personne ne peut rentrer. Et puis il y a aussi les autres soldats, Ivella, moi. On est tous là pour vous aider. Surtout ne succombez pas à la peur. C'est la principale source de vie de nos ennemis. Il faut que vous soyez fortes, d'accord?"

Un petit hochement de tête se fit par la majorité des apprenties.

-Bien, maintenant je demande à Ivella de me suivre, les autres vous commencerez sans moi."

Ivella se détacha du groupe et alla joindre Livar. Elle l'amena vers une maison, située au milieu des autres résidences. C'était une maison en bois, comme les autres, mais elle était plus imposante. De jolies tuiles bleues décoraient le toit. Elle semblait être la demeure de Livar. A l'intérieur, on voyait de lourdes tapisseries qui ornaient sol et murs. Plus au fond, comme cachée, une forte lumière bleuâtre était retenue dans une espèce de globe blanc. Livar aperçut la surprise de la jeune meneuse, et essaya de lui expliquer:" Ce globe retient une des magies les plus puissantes de notre territoire. Cette lumière est l'origine de la Ceinture D'Orion. Cette ceinture est en fait une couche magique protectrice. Mais ce n'est pas pour ça que je t'ai appelé, il faut que tu saches que ton rôle est cruciale lors de cette guerre, mais aussi pendant ces deux semaines. Tu as vu Pelir, la jeune rousse. Elle n'est sûrement pas la seule à être engloutie par la peur. Il faut que tu les rassure, que tu les détermine à t'aider, pour que tu puisses gagner. Maintenant, choisis tes armes"

Devant Ivella apparut une longue table, couverte de plusieurs armes: des lances, des arcs, des épées, des poignards et autres instruments qu'Ivella ne saura nommer. Après une vague réflexion, elle choisit l'arc, avec son carquois, et une dague, une espèce de petit poignard.

-Ne vous inquiétez pas Livar, je serez à la hauteur de vos espérances."

Puis elle sortit, laissant derrière elle sa lieutenante.

Tout au long de son entraînement, Ivella gardait un oeil sur Pelir, qui n'était pas vraiment à l'aise. Elle était blanche, pâle et tremblante. Elle chancelait dangereusement d'un terrain à un autre. Ivella la rattrapa de justesse, et se rendit compte qu'elle était brûlante, et que de grosses gouttes perlaient sur son visage. Ivella la porta doucement vers son dortoir. Une fois allongée sur son lit, Pelir chuchota faiblement: "Ivella, prend garde. Fais attention, tout le monde ne mérite pas ta confiance ici" puis subitement, la jeune rousse perdit connaissance. Ivella subjuguée, décida de la laissait se reposer et de sortir, afin de continuer son entraînement.
Elle avait d'abord opté pour les flèches, où elle s'était trouvé un véritable talent: toutes ses flèches atteignaient leurs cibles avec une précision terrifiante. Elle essaya aussi des proies mobiles, elle obtenait le même résultat. Ce qui ne la gênait pas, bien au contraire. Elle était si fière de pouvoir enfin servir sa meute et sa tribu. Assez satisfaite de ses résultats, Ivella partit voir Pelir avant le coucher du soleil. Celle ci était assise sur son lit, des larmes ruisselantes couvraient son visage, et elle murmurait des mots imperceptibles. Ivella s'approcha doucement d'elle, essayant de ne pas se faire remarquer. Chose qu'elle ne réussit pas. Dès que Pelir sentit sa présence, elle lui jeta un coup d'oeil et continua son marmonnement.
-Est ce que ça va?" C'était les seuls mots qui pouvaient sortir de la gorge d'Ivella.
Pelir la regarda longtemps, et avala avec difficulté avant de répondre:
"Ivella, fais vraiment attention. J'ai un pressentiment, un mauvais. Une catastrophe approche. On n'y peut rien...rien" et elle continua de répéter ces phrases. Ne pouvant ni la calmer, ni lui parler, Ivella décida de voir Livar.

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