𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐 ☀️

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Lexington, Antigua Farm.

LEANNA

Il enfonce ses mains dans les poches de son pantalon de costume, scrutant attentivement les alentours. Cependant, il se recule soudain, détournant le regard vers un groupe d'une dizaine d'hommes imposants, tous vêtus de noir, arborant une oreillette. 

L'un d'eux s'approche de Bryan et lui murmure quelque chose à l'oreille ; il acquiesce en silence. Puis, il se dirige vers la table où notre professeur et Mathilde sont assises aux côtés de deux personnes qui me sont inconnues. 

Silencieusement, ils prennent des notes pendant la prestation de l'une de mes camarades sur le parcours. Mon cœur bat régulièrement alors qu'il s'éloigne de moi, escorté par ses gardes du corps. 

En l'observant, je remarque sa grande stature ; il est vraiment grand, il mesure probablement un mètre quatre-vingt-cinq. À côté de lui, je me sens comme une minuscule fourmi parmi tant d'autres.

La façon dont ses gardes du corps le suivent ne fait qu'amplifier cette aura puissante et indéniable qui l'entoure. Derrière la façade qu'il arbore en se vantant de sa richesse et de sa popularité, il semble dissimuler quelque chose de plus sombre, de plus sinistre. 

Les paroles qu'il m'a lancées en plein visage n'étaient rien d'autre que des provocations. Je connais ce type de personne, celles qui cherchent à prouver leur supériorité à tout prix, car tout leur est accessible sans le moindre effort. 

Et c'est précisément ce que je méprise le plus. Peu importe les conseils qu'il pourrait me donner pour améliorer mes performances, je refuse de puiser ma motivation dans ses paroles. 

— Alors, comment ça fait d'avoir eu une conversation avec une star équestre ? souffle une camarade de classe en s'avançant vers moi. 

Midnight et moi tournons nos têtes vers elle d'un mouvement synchronisé. Elle me fixe avec une lueur presque envieuse.

Je la regarde un instant, puis esquisse un léger sourire avant de répondre : 

— Je ne vois pas ce que ça pourrait me faire qu'il m'ait parlé, cela ne change rien à ma vie. Alors, je m'en moque. 

Tout le monde l'idolâtre comme s'il était un roi, comme s'il devait être reconnaissant pour tout ce qu'ils font pour lui. Certains de ses fans vont même jusqu'à attaquer ceux qui ne l'apprécient pas, semant le harcèlement dans toute la région à cause de lui. Il le sait et agit comme s'il n'était pas au courant. 

Je ne ferme pas les yeux là-dessus, surtout pas sur sa personne. 

Des grésillements de plusieurs talkie-walkies et des bruits de pas me font tourner la tête vers lui, nos regards se croisent. Un rictus se dessine au coin de ses lèvres alors qu'il se recoiffe, repassant ses doigts sur quelques mèches qui caressent son visage.

Sans que je m'en rende compte, une foule de journalistes apparaît, et immédiatement, ses gardes du corps nous entourent, me laissant face à leur chef. 

Mon cœur bat la chamade, mes nerfs sont à vif, ma tête tourne, et j'ai du mal à respirer. J'ai l'impression que je vais m'évanouir. 

Le cavalier s'approche de moi, ses yeux toujours fixés sur les miens, comme s'ils essayaient de me communiquer ce qui va se passer à l'instant. Mon cœur bat de plus en plus vite, mais je garde une certaine contenance, refusant de lui montrer qu'il est en train de me piétiner autant qu'il détruit ma réputation sans avoir à bouger le petit doigt. 

Alors, je recule d'un pas en le fusillant du regard, sachant très bien ce qu'il prévoit de faire. 
Je ne le laisserai pas m'utiliser de cette façon. 

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