𝟎𝟎. 𝐏𝐫𝐨𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞
𝐈𝐬𝐚𝐢𝐚𝐡
Les yeux fixés sur cette boite en bois, mes pensées fusent. Ses dernières paroles envers moi, notre dernier appel, nos derniers rires, notre dernier rendez-vous. Il ne savait pas qu'il partirait à ce moment précis, mais il m'a demandé une dernière faveur, que je lui ai accordée sans hésitation.
« Isaiah, protège ma fille. »
J'étais bien plus qu'un simple garde du corps, j'étais un ami. Et lui, en plus d'être un patron, il était une figure paternelle, un exemple. Je l'admirais, plus que n'importe qui sur cette Terre. Je ne réalise toujours pas qu'il est partit, cela me semble impossible. Lui, qui était si fort, si imposant, non, impossible.
Pourtant, la vision de ce cercueil, semblant si petit pour son corps imposant me ramène à la réalité. Je n'ai plus de repère aujourd'hui, je n'ai plus de présence paternelle. J'étais son garde du corps et pourtant, il m'a bien plus protégé que n'importe qui dans ce bas monde, j'ai tout appris à ses côtés, et le défendre fut ma plus belle mission.
Leurs rires font monter mes nerfs, alors je quitte la salle Méditerranée, et je retourne devant le centre en allumant une cigarette, attendant l'heure. Je la vois sortir elle aussi et se diriger vers sa Mini Cooper, sans un regard en arrière. Je la suis jusqu'au cimetière, où je porte pour la dernière fois son corps froid, avant qu'il ne trouve sa demeure éternelle dans la terre.
« Quand mon heure viendra, enterre-moi avec douceur dans cette Terre froide. »
Je dépose son cercueil dans la terre avec l'aide des employés, puis je m'éloigne, ne supportant pas de les voir marteler le sol sachant qu'il est en dessous. C'est comme-ci j'avais échoué à ma mission.
Non. J'ai déjà échoué.
Avant qu'elle ne parte, nos regards se croisent. Ses yeux marrons, orangé sous les rayons du soleil. Elle ne lui ressemble pas, mais je vois dans son regard qu'ils sont les mêmes, qu'elle a prit la personnalité de son père.
- C'est vous, Eli ? Je demande.
Je distingue la confusion dans son regard, alors je me présente, et dès qu'elle entend mon nom, ses pupilles s'élargissent très faiblement en même temps que ses yeux ne commencent à briller.
- Votre père vous faisait confiance, je conclus, il vous aimait beaucoup.
Cette fois-ci, elle ne retient plus ses larmes en me serrant la main, puis elle s'éloigne, un léger sourire aux lèvres. Elle monte dans sa voiture en me fixant, je retrousse les manches de ma chemise blanche laissant apparaître mes bras noirs d'encre, j'étouffe, puis je rallume une cigarette.
Elle me détaille pendant ce qui semble être une éternité, et quand elle démarre enfin, je rejoins ma Mustang. Très vite, elle sort de mon champs de vision.
Cette femme ne le sait pas encore, elle pense sûrement que je suis un simple ami de son père. Mais la réalité est tout autre. Je démarre et la suit en laissant plusieurs voitures entre nous pour pas qu'elle me remarque.
Il m'a tout dit d'elle, sauf son adresse...
Eliora, aujourd'hui marque l'histoire, tu ne le sais pas encore, mais nos destins sont déjà scellés.
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Eliora
RomanceLe bonheur [ 1. Chance. Porter bonheur (porte-bonheur). 2. État de pleine satisfaction. Le bonheur d'aimer. ] Le bonheur. Je pensais qu'il se trouvait dans les choses simples. Dans les rayons du soleil qui caresse notre visage. Dans ses caresses...