3- Douce folie

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Ayden Hill:

La solitude. Ce mot si simple mais qui regroupe tant de choses.

La solitude, le sentiment qui ronge bien des personnes. Elle arrive doucement, sans qu'on ne s'y attende mais une fois qu'on la perçoit elle a déjà pris possession de notre être. Elle se tient à vous, fermement, et qu'importe les personnes qui vous entourent vous ne cessez de la ressentir.

Que l'on vous parle, que l'on vous accompagne ou bien que vous soyez seul, elle vous domine, vous ronge peu à peu pour ne laisser qu'une coquille vide, indifférente à toutes choses. Certains s'y habituent et décident de vivre avec comme si l'on parlait d'un petit animal de compagnie tandis que d'autres luttent, ils persévèrent contre ce malheureux sentiment.

J'ai décidé de vivre avec, de la laisser me consumer, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de moi. Le néant absolu. La seule chose que je mérite véritablement.

Sur cette esplanade qui surplombait la ville, je me laissais aller à ce sentiment qui me brûlait à petit feu. Le regard dressé vers les étoiles, je les admirais, comme elle avait l'habitude de le faire.

"Les étoiles ne sont elles pas magnifiques"

Si, elles l'étaient, elles étaient même sublimes.

Après la disparition de cet homme plus qu'intriguant j'avais décidé de me réfugier dans ce lieu où elle avait l'habitude de se rendre, comme ça m'était souvent arrivé depuis quelques semaines.

La première fois que je l'avais vu se confiner dans ce lieux si particulier je n'avais pas compris. Je n'avais pas compris ce qu'elle lui trouvait. Bien que sa beauté n'est plus à faire, il n'y avait rien de particulier. Maintenant je sais. Il n'avait pas besoin d'être particuliers en lieu même, c'était elles qui le rendaient particuliers à ses yeux, les étoiles.

Le regard dressé vers ce ciel dans lequel je pouvais me perdre à jamais, je décidais qu'il était temps pour moi de rentrer.

Je regardais alors l'heure sur mon téléphone, 20h37. Cela faisait ainsi 4h que j'étais posé sur ce banc.

Je me relevais puis réalisais le chemin retour dans le plus grand des silences, même mes pensées ne semblaient plus vouloir coopérer. Le calme, celui que j'avais tant convoité depuis des jours, il me gagnait enfin. Allais je retrouver un semblant de vie normal ? Etais-je enfin passé à autre chose ? Je ne saurais le dire mais je le souhaitais du plus profond de mon coeur.

Enfin arrivé au devant de mon appartement je me stoppais un instant. Je n'étais plus seul maintenant. Ils étaient là, ils étaient de retour, revenu pour moi.

Je repensais alors à ma discussion avec Alec et mes jointures se crispèrent automatiquement. Il savait, il savait tout mais à laissé faire. Rien de cela ne se serait produit si il avait intervenu. Elle serait encore là, le sourire aux lèvres tandis que je l'emmènerais manger dans les meilleurs italiens que l'on pourrait trouver. Non, si elle était là je l'emmènerais directement en Italie faire une tournée de ce qu'ils ont de plus bon à offrir.

Mais elle nétait pas ici, alors tout cela resterait simplement le fruit de mon imagination dévastatrice.

Dans un dernier soupir qui se voulait désespéré, j'abaissais la poignée. Alors que je m'attendais à y trouver une certaine agitation, je fus surpris d'y découvrir le plus grand des calmes. Ainsi que le noir, aucune pièce n'était allumé.

Instinctivement je dirigeais ma main vers l'interrupteur pour éclairer la pièce mais celui-ci ne semblait pas vouloir répondre à ma directive. J'enlevais alors ma veste et alors que je me dirigeais maladroitement vers les escaliers pour regagner ma chambre une puissante main venue s'abattre sur ma bouche.

Whispers from beyond : meander of the soulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant