La clé

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Phoenix, Paradise Valley, chambre de l'enfoiré, 8h.

Mon cœur bat la chamade. Ma peau est toute transpirante. Je suis comme paralysée. Coincé entre la réalité et mon imagination. Cette scène paraissait si... réelle.

Je prends le temps d'inspirer et expirer profondément, pour me reconnecter avec le monde réel. Mes yeux peinent à s'ouvrir. Une fois consciente de mon corps, je me retourne dans le lit de gauche à droite, essayant de trouver la motivation de me réveiller. Doucement, je cherche à me souvenir de ce qui est arrivé la veille afin d'oublier les maux de ventre créés par mon cauchemar. Les images se bousculent. Je me rejoue l'ensemble des événements de la soirée. Notre arrivée. Mon premier verre. Le fût. L'arrivée du frère de ma meilleure amie. Le waterpolo. L'action ou vérité. Puis Wayne... et le coup de poing.

Eh merde.

Je me redresse en vitesse sur ce lit qui n'est pas le mien et observe autour de moi. Personne dans la pièce. Je fixe le fauteuil vide. Plus de couette ou de coussin, tout est redevenu anormalement vide.

J'étais pourtant sûr qu'il dormait ici.

Je prends progressivement conscience que je porte ces vêtements et son odeur sur mon corps. J'ai l'impression d'être dans un mauvais film.

Tant de questions assaillent mon cerveau. Pourquoi il ne m'a pas laissé dans la chambre de sa sœur ? Pourquoi m'a-t-il prêté ses vêtements ? Va-t-il me menacer à nouveau de la fermer ? M'a-t-il kidnappé ?

La frousse secoue mon corps poisseux. J'accoure vers la porte fenêtre pour vérifier si celle-ci est ouverte. Fermé. Je me dirige précipitamment vers la porte. Fermé aussi.

La panique me gagne. Je passe mes mains dans mes cheveux pour me maintenir la tête et les tirer. Pourquoi a-t-il fermé ? Il faut ouvrir cette porte et vite. Je dois sortir. Je fais le tour de la chambre pour trouver une issue.

Merde. Merde. Merde.

Mon souffle devient de plus en plus court. L'air commence à se raréfier. La crise d'angoisse prend ma part de sérénité et me la retire lentement, telle la faucheuse qui prend une âme.

Je suis enfermé ici.

J'étouffe.

Je fouille compulsivement la chambre à la recherche de quelque chose qui me permettrait de sortir ou de me calmer. Mon téléphone se met à vibrer. Je le récupère et prends une courte inspiration pour ne pas m'évanouir. Un message, d'un numéro inconnu, s'affiche.


" Douche toi. Tu pues l'alcool. 

Tu peux t'habiller avec les vêtements 

que je t'ai mis à disposition, histoire que 

tu ne traverses pas la cour à moitié à poil.

Bois le verre d'eau et prends l'aspirine. "


Zion.

Comment ce pendejo a-t-il eu mon numéro ? A-t-il fouillé mon téléphone ?

Lui seul aurait pu m'envoyer un message en sachant tout ça.

Je me mis à sentir mes aisselles pour vérifier sa critique. Il est vrai que mon odeur n'est pas celle de la rose. Un petit mélange entre la fumée, l'alcool et la transpiration.

Même s'il n'a pas tort, sa remarque me vexe. Je me retourne vers sa commode où un tas de fringues est disposé.

Un deuxième message sonne.

The weakness of the heartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant