Chapitre 1

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Je viens de me réveiller après avoir fait un rêve un peu étrange. Bien sûr, je ne m'en souviens plus, je me rappelle seulement de ce petit garçon qui appelait à l'aide.


Je me suis redressée, encore à moitié endormie et ai attrapé mon téléphone pour regarder l'heure. Il était encore bien trop tôt pour réveiller les deux grosses dormeuse qui me servaient d'amies.
J'ai donc profité de ce moment de calme et de solitude pour descendre dans le salon du logement de vacances, me préparer un petit chocolat chaud et appeler mon père.
Je pense que je ne le remercierais jamais assez du cadeau qu'il m'a fait pour mes dix huit ans. Il n'y a pas tous les pères qui offrent à leur fille et ses deux meilleures amies un voyage au Canada.
En plus, dès que je suis arrivée, j'ai vérifié le décalage horaire avec la France. Là-bas, il était donc midi, je pouvais largement me permettre de l'appeler, car je l'avoue il me manquait.
Comme je m'y attendais, il a décroché seulement au bout du deuxième appel. Ça m'a rassuré de savoir qu'il allait bien, j'ai même pu lui raconter les petites anecdotes du voyages et je pense que ça lui a fait plaisir.
Je lui ai dit quelle heure il était ( quatre heures du matin) et ça ne la même pas surpris, il faut dire que depuis que je suis toute petite, j'ai toujours eu des troubles du sommeil. Je lui ai également dis que nous allions commencer à explorer dès aujourd'hui, car il y avait beaucoup de choses à voir durant ces vacances.

Après avoir terminé la discussion avec mon père, je suis finalement remontée dans la chambre pour poursuivre le cours de ma nuit. Une fois le matin arrivé, je n'étais plus la première à être réveillée, sans étonnement, c'était Myriana que j'entendais parler toute seule en cherchant dans sa valise des vêtements à se mettre.
C'était elle, la plus dynamique de nous trois, c'était une ressource inépuisable d'énergie. Comme un enfant voulant réveiller ses parents, tôt le matin, elle a attrapé la couverture qui nous empêchait de trembler et la tira d'un seul coup. Je me suis levée machinalement comme si j'avais vécu ça toute ma vie. Mais s'il y en a bien une qui n'a pas apprécié et qui a râlé, c'est Laory.
Malgré toutes les années qu'on a passé ensemble, et toutes les soirées pyjama qu'on a faites, je pense qu'elle ne s'habitueras sûrement jamais aux réveils brusques qui l'attendes avec Myriana, en même temps, c'est une grande flemmarde.
Je préciserais que si je n'avais pas été là, elles n'auraient probablement jamais pu devenir amies, vu leur comportement et goûts totalement différents.
En fait, je suis assez fière. Les avoirs réunies toutes les deux, à mes côtés, me fait découvrir de nouvelles choses chaque jours, et ça me permet de bien rire et de m'évader lorsque je me sens mal.

Après s'être levée théâtralement avec des soupirs de contestation, Laory a fini par me suivre et nous sommes descendu dans le salon pour prendre notre petit déjeuné en l'absence de Myriana, qui elle, prenait une douche.
Puis, lorsque nous avons toutes fini de nous préparer pour partir en randonnée, je me suis munie de mon téléphone pour regarder la durée du trajet entre Jasper (la ville où nous logions) et la montagne que nous avions choisi. Il y avait à peu près deux heures de route à pied, et je m'imaginais déjà le mécontentement de Laory qui n'en pourrait plus.
Notre départ devait donc être imminant, je ne voulais pas perdre une seule seconde durant ce voyage et je voulais profiter un maximum.

Une fois avoir emprunté un petit chemin qui traversait un champ, nous avons marché pendant trente minutes et il y avait un énorme silence qui régnait.
Cela pouvait se comprendre de par ce qu'il y avait autour de nous. De hautes montagnes qui s'élevaient, le bruit des rivières et cascades environnantes, ici, la nature vivait en parfaite harmonie.
Pas étonnant que nous soyons toutes hypnotisées par la splendeur de l'endroit, ça changeait beaucoup des paysages du sud de la France. L'air y était très pur en ce mois de septembre.
Myriana, qui était devant nous, s'est retournée, nous a adressé un grand sourire et nous a affirmé qu'aujourd'hui allait être une belle journée.
J'ai éprouvé de la satisfaction en sachant qu'elles aimaient le voyage ainsi que les activités que nous nous apprêtions à faire. J'appréciais le moment présent, et je savais que les prochains jours seraient encore meilleurs les uns après les autres, ça me réjouissais de savoir que je les passerais avec des personnes aussi importantes pour moi.

Lorsque nous sommes arrivées au pied du mont Columbia, une très grande montagne qu'il ne fallait pas manquer, je sentais que Laory en avait marre de marcher et puisqu'il était midi, on a décidé de s'arrêter pendant trente minutes pour manger et se reposer. Laory a poussé un soupir de soulagement. À vrai dire, elle avait bien raison, cette pause était le calme avant la tempête parce que la montagne que nous allions grimper était excessivement pentue.

                                     [...]

Nous avions fini notre pause depuis un bon moment déjà, et nous nous étions enfoncées dans la forêt dense qui recouvrait la montagne. Je ne l'avais pas remarqué au début, mais il y avait une atmosphère des plus dérangeante.
Il y avait quelque chose qui m'inquiétais, la présence des animaux se faisait bien trop discrète en comparaison avec les forêts habituelles.
C'était angoissant, l'ambiance, le sentiment étrange d'être observée, tandis qu'il n'y avait personne d'autre à part nous. J'avais l'impression d'être devenue l'un des personnages d'un film d'horreur dont tout le monde prend plaisir à voir souffrir. Heureusement que je n'étais pas la seule à ressentir cela, je me suis mise à rire quand j'ai aperçu Laory qui n'arrêtait pas de trembler. Mais ensuite, j'ai jeté un coup d'œil à Miriana qui était devant (on devait s'efforcer de marcher vite pour ne pas se laisser distancer). Et comme on pouvait s'en douter, elle n'avait pas l'air de ressentir quelconque inquiétude. On ressentait dans sa démarche une certaine détermination qui pouvait nous faire penser à une athlète de haut niveau prête à tout pour gagner, (or ici, il n'y avait rien à gagner à part de la sueur et de l'épuisement en vain).

Comme si elle avait lu dans mes pensées, elle s'est soudainement arrêtée, s'est retournée en me lançant un regard des plus intrigué et s'est approchée de moi.



« Dis-moi ma petite Aria. As-tu déjà entendu parler de la légende du cœur de Rowan ? »





*

Le Sang de RowanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant