Jean commença à observer la femme de cinquante ans. Elle étais très jolie, même si elle était habillée très sobrement, avec simplement un jean, un haut en dentelle rouge et un cardigan noir. Elle avait des cheveux mi-long, châtain clair, encadrant un joli visage mince et féminin. Elle avait des yeux bleu-vert et un petit grain de beauté sur le coin gauche au dessus de sa bouche. Soudain, la cabine s'ébranla, puis stoppa net, mais les portes ne s'ouvrirent pas. Tous se regardèrent, d'abord surpris, puis inquiet. Une voix s'éleva d'une sorte d'interphone derrière Jean :
"un problème s'est produit durant la montée, l'ascenseur est bloqué, un agent va venir le réparer, veuillez patientez et nous excuser pour la gène occasionné"
Tout le monde soupira, soulagé qu'un agent soit déjà en route, et qu'ils n'allaient pas rester coincés des heures, comme dans les films catastrophe.
Les cinq premières minutes, personne ne parla, chacun évitant le regard des autres. Mais Jean en profita pour observer les deux autres personnes. La jeune femme de trente ans était petite, pas plus d'un mètre cinquante-cinq. Elle était brune, elle avait un regard profond, mais surtout, nota Jean, elle semblait angoissé. Jean regarda ses mains: elle rongeait ses ongles, également signe de stresse.
Le regard de Jean fut attiré par l'adolescente, toujours aussi souriante, et elle regardais maintenant la femme de cinquante ans, sans gêne. Au bout de quelques minutes, elle demanda d'une voie pleine d'espoir:
- Excusez moi madame, est ce que vous seriez par hasard Mélanie Charti ? LA Mélanie Charti ?
La femme se mit à rougir, tout à coup très gênée.
-Hum... Hé bien, heu, oui, en effet, c'est moi... Finit elle par articuler.
L'adolescente, déjà bien excitée devin alors hystérique.
-Mon dieu, c'est extraordinaire, je suis coincée dans un ascenseur avec mon écrivain préféré! J'ai lu absolument tout vos livres, j'adore ce que vous écrivez, vous avez le don de transporter vos lecteur dans des mondes toujours plus fantastiques ! J'ai tout particulièrement apprécié votre dernier livre "envole avec les dragons", la fin laisse clairement entrevoir une suite, vous êtes entrain de l'écrire ?
Mélanie, puisque c'est ainsi qu'elle s'apelle donc, paraissait de plus en plus mal à l'aise. Elle marmona une réponse lorsque la deuxieme femme angoissé tomba à terre et se mit à respirer de plus en plus fort et de plus en plus vite.
-Elle fait une crise d'angoisse, il faut qu'elle respire dans un sac ! S'écria Jean.
L'adolescente sorti fébrilement de son sac à dos un sachet, en retira le petit pain et tendit le sac à la jeune femme, qui lui arracha des mains et se mit à respirer à l'intérieur, fesant gonfler et dégonfler le petit sachet. Au bout de quelque minutes, elle se calma.
-Tenez, buvez. Mélanie tendit une bouteille d'eau à la petite femme angoissée.
-Merci beaucoup.
Elle bu quelque gorgée, les mains encore tremblantes puis reprit:
-Je suis désolé, cela m'arrive de temps en temps, je ne supporte pas d'être coincé dans un petit endroit clos.
-Vous êtes claustrophobe ? Demanda l'adolescente.
-En quelque sorte.
-Vous voulez manger mon petit pain ? Un peu de sucre vous fera sûrement du bien !
-Ho non, je ne voudrais pas abuser...
-Cette jeune fille a raison, manger du sucre vous fera du bien ! Intervint Jean.
La jeune femme accepta le petit pain que lui tendais l'adolescente.
-Merci mademoiselle...
-Alice. Alice Carroll
-Merci Alice
-Et vous, comment vous appellez-vous, Madame ? Demanda Mélanie en s'adressant à la jeune femme toujours assise par terre.
-Mademoiselle. Je ne suis pas mariée. Je m'appelle Gabrielle Tharros.
Gabrielle, en sueur, enleva son pull, et laissa apparaître un petit débardeur bleu. Jean ouvrit des yeux ronds, ébahis. Sur le débardeur de la jeune femme était accroché un pin's blanc. Il ne fut pas le seul à être surpris. Une tension s'était soudain abbatu dans l'ascenseur. D'une vois qui se voulait banale, Jean demanda à Gabrielle oú elle avait acheter ce pin's.
-Je ne l'ai pas acheter, je... Elle s'interrompit un instant puis reprit: Ce serait trop compliqué à expliquer, et vous ne me croiriez pas.
D'un geste lent, Mélanie écarta un pan de son cardigan. Jean n'en croyais pas ses yeux. Elle aussi avait un pin's blanc sur la poitrine. Toute exitée par cette decouverte, Alice montra à son tour qu'elle posédait également un pin's. Les trois femmes se tournèrent vers Jean. Il souleva un pan de sa veste pour montrer son pin's. Tous se regardèrent, incrédules.
-Vous... commença Mélanie s'adressant aux trois autres.
-...Avez reçu une lettre ? Poursuivit Alice.
-Avec un poème ? Renchérit Gabrielle.
-Et un numéro de téléphone. Compléta Jean.
Ils se regardèrent à nouveau, incapable d'ajouter quelque chose, tant la situation était innatendu.Jean s'apprêtait à leurs demander si l'une d'elles savait pourquoi ils avait été choisit eux, et pourquoi eux spécialement, lorsque l'ascenseur grinça et s'ébranla. Ils se sentir en alors tomber de plusieurs mètres avant que l'ascenseur ne se stabilise à nouveau. Puis la lumière s'éteignit brusquement, et ils se retrouvèrent dans le noir complet.