Chapitre 3. Observation

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Jean n'était maintenant plus qu'à quelque mètres de l'ascenseur, au bas de la tour Eiffel. Il regarda sa montre, il était 17h23. Il lui restait encore 37 min avant l'heure fixé pour  ce mystérieux rendez-vous. Il décida de s'installer sur un banc à quelque mètre de là, et d'observer les touristes et les badaud qui passait, en espérant peut-être reconnaitre la personne qui lui avait envoyé la lettre. Il  décida de se concentrer sur les gestes et comportements suspect qu'il pourrait intercepter dans la foule des passants. Ils paraissaient tous aussi impressionné qu'il ne l'avait été lui même quelque minutes auparavant devant la grandeur et la puissance que dégageait la tour Eiffel.

Il commença par observer le guichetier qui encaissait l'argent des visiteurs pour pouvoir avoir le droit de monter par ascenseur plutôt que de monter les 1665 marches de l'escalier. Ce guichetier était assez jeune, à peine 18 ans. Il paraissait fatigué et lassé de son travail répétitif. Puisque nous étions début juillet, Jean en déduisit qu'il devait faire ce boulot pour l'été, histoire de gagner un peu d'argent. Lorsqu'il avait 16 ans, il y a de cela plus de 35 ans, Jean avait lui même fait livreur de journaux le temps d'un été. Il avait utiliser l'argent gagné pour partir en vacances avec ses amis. Le jeune guichetier était à présent entrain de vendre des billets à une famille avec quatre mômes braillards et leurs mère tenant dans ses bras un cinquième enfant, tout en essayant d'extirper de son sac un chéquier. Un peu plus loin, un couple se tenait par la main, indifférents aux gens qui les entourent, trop occupés à s'embrasser. Dans la file, derrière la mère toujours entrain de fouiller dans son sac, il y a un autre couple plus âgé. La femme regarde avec envie le jeune couple toujours entrain de s'embrasser. Elle essaie de prendre la main de son mari, mais celui-ci est trop occupé à lire un journal sportif. Au loin, Jean aperçois un vendeur de glace ambulant, entouré d'enfant alléchés et les yeux plein d'envie, accablés par la chaleur écrasante. Un autre enfant un peu plus loin pleure devant un cornet de glace au chocolat, tombé par terre. Son chien lui, n'en perde pas une miette, et lèche goulument la boule de glace.

Étonnement, Jean se sentait bien, à cet endroit précis, à ce moment précis, entouré de tout ces gens qui vivent leurs vie, avec leurs joie et leurs peurs. Il voit encore une vielle dame, attendrit par l'enfant en larme, lui offrir une nouvelle glace, à la grande joie du petit garçon. Jean ne voyais décidément personne  au comportement un tant soit peu suspect. Il regarda à nouveau sa montre : 17h40. Encore 20min. Malgré son "amnésie" concernant le coup de téléphone qu'il avait passé après réception de la lettre, Jean se rappelais qu'il devait, pour une raison qui lui échappe, prendre exclusivement l'ascenseur pour se rendre en haut de la tour. Il mit sa main dans la poche de son pantalon, et senti sous ses doigts le pin's qui était dans l'enveloppe avec la lettre. Il devait également le porter.

Des frissons se mirent à lui parcourir le corps. Il avait vraiment froid tout à coup. En relevant la tête, il constat avec surprise que le ciel s'était assombrit, rempli de nuages noirs et épais. Le vent s'était levé, ce qui  avait provoqué les frissons de Jean. Ce dernier était ébahis de ne pas s'être rendu compte plus tôt que ces gros nuages approchais. Heureusement, en homme prévoyant, il avait amener une veste, qu'il enfila aussitôt. L'endroit, encore remplit quelque instants auparavant, se vidait à vue d'œil, aussi vite que n'approchais les nuages annonciateurs de pluie. Jean se demanda si le guichetier allait fermer à cause de cette perturbation mais, bien que visiblement contrarié à cette idée, il ne bougea pas et resta dans sa cabine, à recompter l'argent de la caisse. L'horloge accroché au mur derrière lui indiquait: 17h55. Jean se leva et se plaça à la fin de la petite file des courageux décidés à monter coute que coute en haut de la tour. Cela rassura un peu Jean, car même si il ne se l'avouait pas, il aurait eu un peu peur de se retrouver seul en haut avec son mystérieux interlocuteur. Il sorti le pin's blanc de sa poche et l'accrocha à son T-shirt, bien caché en dessous de sa veste. Il ne tenait pas à attirer l'attention avec ce pin's stupide où aucune inscription n'était marqué. A 17h58, il entra dans l'ascenseur à la suite de deux femmes, l'une allant sur la cinquantaine, comme lui, et l'autre, plus jeune, devait avoisiner les trente ans. Derrière lui, une adolescente de 17 ans entra à son tour dans l'ascenseur, le sourire aux lèvres, toute excitée. Les portes se refermèrent et l'ascenseur commença son ascension. 


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