Poe x Baudelaire (2) ~ Déclaration

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Ce sourire intrépide est une preuve de fierté. Son regard perçant fait que tout le monde s'agenouille devant lui. Recevoir l'hospitalité d'un dévot est aussi un accomplissement du puissant. Ou plutôt, c'est un privilège.

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Poe s'avança vers le banc où discutaient Baudelaire et Rimbaud d'un pas large et imposant.

Il ne comprenait pas encore bien ce qui lui arrivait, mais au moins il savait que voir Baudelaire en compagnie d'autres personnes ne lui plaisait pas. Encore moins si il se sentait bien avec eux.

Il arriva à leur hauteur, se planta devant eux les pieds bien droits dans le sol, les bras croisés et lança son regard le plus glacial à Rimbaud.

-Baudelaire, vient il faut qu'on parle.

Il avait lancé ça sans réfléchir, avec une voix autoritaire à laquelle on ne pouvait qu'obéir.

-Bien maître. On finira de discuter plus tard Arthur, le maître m'attend !

Rimbaud, toujours assis sur le banc, restait interloqué les yeux ronds et la bouche entrouverte :

A quoi je viens d'assister là ? Je vais faire comme si je n'avais rien vu.

Il savait que, pour sa sécurité, mieux valait ne pas ébruiter la démonstration flagrante de jalousie dont Poe avait fait preuve.

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Poe crut que sa tête allait exploser tant tout était confus à l'intérieur. Jamais il n'avait vécu d'expérience semblable auparavant. Si quelqu'un avait pu lire au milieu de ce désordre sans nom, voici comment il l'aurait formulé :

Et maintenant ? Qu'est-ce que je fais ? J'ai dit à Baudelaire que je voulais lui parler sur un coup de tête mais je n'ai pas réfléchi à la suite ! Je ne peux quand même pas lui dire la vérité (que je ne voulais pas le voir heureux avec quelqu'un d'autre) ! Alors, j'invente une excuse ? Ou alors je l'emmène boire un thé comme si de rien n'était ? Raah et puis d'abord, pourquoi a-t-il fallu que j'intervienne ?!

Il se remémora le sourire qui illuminait le visage de son disciple plus tôt sur le banc.

Non...décidément je ne pouvais pas rester sans rien faire...Je ne veux pas qu'il sourie à d'autres, ou plutôt, je veux qu'il ne soit heureux qu'avec moi.

Désormais il avait prit conscience de ses sentiments, mais il ne savait pas s'il voulait en parler à son disciple. Pour le moment sa fierté l'empêchait d'admettre à voix haute ce que criait son coeur...

De son côté, Baudelaire était perplexe. Ce n'était pas dans les habitudes de son maître , homme distingué malgré son franc parler, d'interrompre une conversation sans raison ; d'ailleurs c'était la première fois qu'il le voyait agir de la sorte. Poe marchait devant lui d'un pas rapide et agité, comme s'il était tourmenté par quelque chose.

-Maître ? s'enquit Baudelaire, voulant s'assurer qu'il allait bien.

Aucune réponse. Inquiet, Baudelaire continua d'appeler son maître mais sans plus de succès.

Peut-être qu'il est fâché ? Pourtant je n'ai rien fait pour l'énerver...Ou peut-être est-il simplement en train de réfléchir et qu'il ne m'entends pas...De toute façon peu importe la raison je veux savoir ce qui le tracasse !

C'est ainsi que Baudelaire prit l'initiative de tirer la manche de Poe afin de capter son attention. Cela eut l'effet escompté et ce dernier s'arrêta net, surpris.

-Maître !

-Désolé Baudelaire...j'étais perdu dans mes pensées...s'excusa Poe, confus.

-Vous êtes sûr que tout va bien ?

Recueil d'OS Bungou to AlchelmistOù les histoires vivent. Découvrez maintenant