Je ne sais pas trop ce que je fais ici. Je ne me rappelle pas non plus comment j'ai réussi à céder auprès de mon pote qui voulait absolument que je vienne. Je suis avachi sur un des canapés d'une villa, dans laquelle se déroule une banale fête étudiante. Je déteste ce genre de soirées, je ne m'amuse absolument pas. Du moins pas depuis que je suis au Canada. Les fêtes étudiantes n'ont aucun intérêt sans Cléo. On était allé à l'une d'elle une fois où mon emploi du temps m'avait permis de rentrer à Manchester. Elle m'avait assuré que c'était génial, qu'on allait s'éclater. Et pourtant, malgré mon scepticisme, Une heure après on se trouvait dans un appart bondé, à boire et à danser.
J'avais réessayer une fois de retour, mais ça n'était définitivement pas la même chose. Si je me trouve là aujourd'hui c'est parce que mon ami le plus proche m'a convaincu que, pour mes derniers jours au Canada, je devais absolument y aller avec lui. Il m'a travaillé un bon bout de temps avant que j'accepte. Ce que je n'ai fais seulement parce qu'il m'a promit qu'il resterait avec moi. Mais, bizarrement, depuis plus d'une demi-heure, il a disparu des radars.
Je décroche mon regard de la masse d'étudiants qui se dandine sur la piste de danse, et le reporte sur le gobelet en carton qui se trouve entre mes mains. Je ne sais pas exactement combien de fois je l'ai vidé, mais le nombre ne doit pas être bien haut car j'ai encore les idées très claire. Un peu trop même. Je fais tourner le fond de boisson qu'il y a dans mon verre, sans trop me rappeler de ce que c'est. Je le bois cul-sec, espérant que l'alcool m'aidera à tenir quelques minutes de plus.
De l'eau. C'est de l'eau.
Découragé, j'attrape mon blouson que je renfile tout en fonçant droit vers la sortie. C'est une magnifique maison, dans laquelle je ne remettrai jamais les pieds.
Je marche jusqu'au parc voisin, où je me pose près de l'eau. Je ne devrais pas être là. Je le sais. Je devrais être à mon bureau, en train de travailler pour la fac, ou bien à la patinoire. Mais ces temps ci c'est plutôt un lieu que je fuis autant que je le peux.
Je regarde la surface gelé de l'eau un bon moment avant de sentir une présence à mes côtés. Je reconnais très vite la robe fleurie que je distingue du coin de l'œil. Je relève la tête et un sourire étire doucement mes lèvres.
- Salut Ivy, soufflé-je. Qu'est ce que tu fais ici ?
- Je prends l'air. Il fait étonnement bon pour un mois de décembre au Canada, tu ne trouves pas ?
- Si...
On reste tout de même dans des températures négatives, mais je n'ajoute rien. Je sais pas trop si c'est dû au ton défait de sa voix ou bien au fait qu'elle soit pied nus dans l'herbe glacée. Mon amie s'assoie près de moi et commence à jouer avec des brins d'herbe qu'elle cueille et tord dans tous les sens. Son comportement m'inquiète. Ivy est plutôt du genre solaire et tout le temps souriante. Elle rayonne malgré tout le bordel qu'il y a dans sa vie et je l'admire énormément pour ça. Or, se terrer dans le silence comme elle le fait maintenant n'est pas dans ses habitudes.
- Ivy ? je l'interroge doucement en soulevant la mèche de cheveux qui cache son visage. Tu peux...
Je m'interromps en découvrant ses joues striées de larmes ainsi que le regard rempli de souffrance qu'elle lève vers moi. Elle cale délicatement une seconde mèche de cheveux derrière son autre oreille, découvrant alors un immense bleu près de sa tempe. Je ne cherche pas plus loin et l'attire immédiatement contre moi, en l'entourant de mes bras dans une étreinte réconfortante. La tête calé sur mon épaule, elle éclate brusquement en sanglots qui viennent déchirer le silence de la nuit. J'attends que ses pleurs se tarissent avant de l'interroger dans un murmure :
- Ton père ?
Elle acquiesce en hochant le tête tandis que ses larmes redoublent.
- C'est tout le temps comme ça depuis la mort de ma mère. Il ne me portait pas vraiment dans son cœur mais il était cordiale au moins, jusqu'à cet accident. depuis il boit et comme j'ai le malheur d'exister il se défoule sur moi, me souffle-t-elle d'une voix rauque.
- T'es une personne incroyable Ivy, t'es courageuse et t'es une des personnes les plus fortes que je connaisse. Laisse pas ce connard te laisser croire le contraire.
Elle étouffe un sanglot tout en murmurant d'une vois brisée :
- Je voulais juste qu'il m'aime... j'aurais aimé le rendre fière. Il est intouchable je peux rien contre lui. Mais, je peux plus supporter ça, Lewis.
- Je sais Ivy, je vais t'aider. Je vais te sortir de là je te le promet.
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Can You Love Me ?
RomanceLewis et Cléo partagent la même passion depuis leur six ans. le patinage artistique. C'est sur cet art qu'est née leur magnifique amitié. Et c'est au fil des médailles et des prix qu'il sont devenus inséparable. Les après-midi jeu-de-société-sans-rè...