Commencement

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Tout était noir, il n'y avait personne autour de moi, j'étais seule. Puis un filet de lumière apparue au dessus de moi, je levais la tête pour mieux voir. C'est à ce moment où je le vis, il était au dessus de moi, souriant à sa famille, pas à moi.

Il riait avec elles, il avait l'air tellement heureux. Sans nous. Sans moi. Pourquoi n'était-il pas comme ça avec nous ? Pourquoi les préférait-elles ? Qu'avaient-elles de plus que nous ? Il parlait de moi et elle.

- « je ne les portes pas dans mon cœur, elles ne sont rien à mes yeux. »
Leur dit-elles d'un ton lasse. Sa phrase me fit l'effet d'un coup de couteau dans le cœur.

Et puis il continuait à parler de nous comme si nous n'étions rien, comme si nous n'avions jamais eu d'importance pour lui. A nous critiquer dans notre dos. A dire qu'il les aimait elles, et pas nous. Ils se tourna vers la petite.

- « je t'aime trésor, pas Lexy. »

Toujours elle et pas moi.
Elle et pas moi.
Pas moi.
Pas Lexy.
Pas Lexy.
Pas Lexy.

Je me réveille en sursaut, des goutes de sueur perlent sur mon front. Ce n'était qu'un cauchemar me dis-je, ce n'était qu'un cauchemar que je ne fais que toutes les nuits. Je me redresse dans mon lit, et prends la bouteille d'eau à côté de moi. Je bois quelques gorgées.

Je me réveille toutes le nuits depuis ce fameux jour. Il n'y a pas une nuit ou ce cauchemar me laisse dormir en paix. Il y a bien longtemps que je ne fais plus de vrais nuits complètes.

Je repose la bouteille sur ma table de nuit, puis opte pour essayer de me rendormir. J'ai d'énormes cernes à cause du manque de sommeil. J'attends quelques instant avant de pouvoir tomber de nouveau dans les bras de Morphée.

*trois jours plus tard*

- « tu es sûr de vouloir partir ? Ils ne vont pas se moquer ? »
Mes muscles se contractent.

- « oui je suis sûre maman, j'y vais. »
M'exclame ai-je d'un ton froid.

- « ils ne vont rien dire sur ton poids ? C'est pas comme si ils ne l'avaient jamais fait. »
Cette fois c'est celle de trop, je me sens perdre le contrôle.

Nous n'avons jamais étés proches avec ma mère, il n'y a aucune complicité entre nous. Pourtant j'aurai aimé connaître l'amour d'une maman, comme les autres enfants. Malheureusement la mienne a choisis de me faire complexer, et culpabiliser. Elle a préféré ses bouteilles à moi. Un jour, peut être, elle s'en rendra compte et s'excusera.

- « j'y vais, maintenant. »
Dis-je fermement. Je ne lui adresse pas un regard, elle non plus.

- « d'accord. »
Et elle repart aussi vite qu'elle était venue, en titubant à cause du taux d'alcool qu'elle a ingurgité.

Je lance un dernier regard à ma maison d'enfance, j'observe une dernière fois sa façade vieillit par le temps, les plantes pas entretenues qui en recouvres une bonne partie. Tout en me faisant la promesse que c'est la dernière fois que je mets les pieds ici.

Je dois bien l'admettre le campus me manque, il me tarde d'y retourner. Avant de démarrer j'envoie un message à Harper.

MOI À HAPER: je prends la route, à toute à l'heure.

DE HARPER À MOI: d'accord fais attention en roulant ! Je t'attends pour manger.

Je repose mon téléphone et allume le contact de la voiture. Je souffle un bon coup et je prends la route. Après 2h de trajet, je décide de m'arrêter sur une aire d'autoroute, j'ai fortement besoin d'un café et de quelques chose à grignoter.

The missionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant