Dans la nuit profonde et calme,
Une enfant pleure doucement.
Le désespoir l'emprisonne,
les larmes coulent sur ses joues.
Dehors il drache sur la vallée
La pluie est venue l'accompagner.
L'enfant est dans son lit, la tête sous l'oreiller.
Furieux de cette déprime, le tonnerre éclate,
Les éclairs fusillent le ciel, le vent hurle de douleur,
Les nuages déversent leur désespoir à grosses larmes.
L'enfant redouble ses pleurs tant sa douleur est grande,
Et l'orage part en fureur.
Il semble s'allier avec l'explosion de souffrance de l'enfant. Elle n'entend pas cette alliance, ce semblant de secours qu'essaient de lui offrir les maîtres de la météo. Sa peine l'assourdit trop.
La lune se cache derrière les nuages.
Elle n'éclaire plus le village tant elle est triste.
Elle se tapit comme l'enfant sous sa couette.
Puis soudainement... le calme.
Un immense silence emprisonne la vallée.
La petite s'est endormie en pleurant, le corps encore tout secoué de sanglots incontrôlables...
Alors la pluie reste, fine mais insinuante, et l'accompagne dans son sommeil.
Le tonnerre, ayant exposé toute sa fureur, se retire loin de là. Les nuages se séparent, les éclairs s'éteignent et se calment.
Et puis doucement, simplement, silencieusement, la pluie s'arrête... tout comme le cœur de l'enfant. Elle a rejoint sa maman, qui l'attend, depuis quelques heures, tout là-haut, dans le ciel.
La petite n'a plus de poids sur le cœur. L'avalanche et la douleur n'existent plus. Délivrée... enfin...
Et depuis cette nuit-là, une petite étoile brille très fort au-dessus de la montagne, du chalet où elle s'est envolée, du chalet... où le drame l'a emporté, où les forces de la montagne ont encore gagné. L'avalanche peut recommencer, elle ne l'aura jamais. La petite fille a été emportée par la douleur.
Jamais plus.
VOUS LISEZ
Echos du chaos - Le chant des abîmes
PoetryDivers poèmes/nouvelles écrits au fil de mon imagination dans le RER D de Paris...