Mark of Destiny

[PROLOGUE] Peut tu nous entendre ?

Des pensées traversent mon esprit embrouillé, je n'arrive pas à discerner les voix que j'entends. Je me sens comme dans un brouillard, mes membres paraissent si lourds. Où suis-je?

— Ree...réveille-toi....

Pourquoi j'entends distinctement cette voix? D'où vient-elle?

Je me redresse doucement, les yeux fermés, les ouvrant peu à peu pour m'habituer à la lumière du jour qui passe par les fenêtres. Je suis visiblement allongé sur un lit. Je regarde autour de moi, je suis visiblement dans le cabinet d'Estrade, le doyen du village. Je le vois, sa pipe éteinte aux lèvres, entrain de m'observer assis sur son fauteuil habituel. Mon regard se tourne vers une jeune femme dont provient la voix qui m'a réveillé. C'est Aphrodite, mon amie d'enfance. Elle semble contrariée. Je me demande pour quelle raison.

—Reste calme Aphrodite, on vient juste de le repêcher et il semble confus.

Il se penche vers moi, regardant mes pupilles, posant sa main froide sur ma joue gauche. Je n'avais pas remarqué, mais ses rides se font de plus en plus visibles. Pourtant, vu sa carrure, il ne semble pas si âgé.

— Bon, il semblerait que tu sois bien conscient, Byeliet. Comment te sens-tu, petit?

Je regarde mon corps, je semble indemne. Je hoche la tête pour signifier mon bien-être.

— Je suis juste légèrement désorienté, ne t'inquiète pas.

— Enfin! Tu sais combien de temps j'ai mis à te réveiller, Byeliet ?!

Aphrodite se penche vers moi, me tirant la joue comme si j'avais 12 ans, me rouspétant sous le regard amusé d'Estrade. Je ne peux m'empêcher de rire, bien que j'ignore pourquoi. Voir Aphrodite fidèle à elle en toutes circonstances m'a toujours amusé.

C'était sans compter le coup sur la tête qui s'ensuit.

— Je peux savoir pourquoi tu ris ?! Tu te rends compte de l'inquiétude que j'ai eue en te voyant inconscient au milieu de la forêt ?!!

Alors que je frotte l'endroit où elle m'a frappé, je vois l'expression d'inquiétude sur son visage, bien que je sois incapable d'expliquer pourquoi et comment je me suis retrouvé inconscient, encore moins au milieu d'une forêt.

— Donc, il semblerait que ta mémoire te fasse défaut, jeune homme. Laisse moi te rafraîchir la mémoire.

Alors qu'il se redresse de son siège, allume sa fidèle pipe en bois, il ne peut s'empêcher de la porter à ses lèvres pour se donner un style lorsqu'il raconte une histoire, bien pour se donner des airs de vieux sage, bien que moi et Aphrodite lui ayons toujours dit que ça lui donnait un air plutôt ridicule, plus qu'autre chose, essayer de se faire passer pour un vieux érudit.

— Estrade, j'étais sur place, je pourrais juste le raconter directement et arrête avec cette pipe, ça te donne un air ridicule.

Dit-elle d'un air légèrement blasé. Personnellement, j'ai toujours trouvé drôle cette façon à lui d'être si superficiel et pourtant, c'est celui qui a le plus les pieds sur terre.

— Silence, jeune fille, on ne coupe pas la parole à ses Aînés. Bon, comme à votre habitude, vous étiez partis en forêt en mission de reconnaissance pour assurer que les bandits restent à l'écart du village, puis...

Alors qu'Estrade nous raconte ce qui s'est passé, la porte du cabinet s'ouvre brutalement, un jeune homme me jette un sac plutôt lourd dans les bras. À cause de la vive lumière, je ne le reconnais pas immédiatement, mais le cri de douleur suite à un coup bien placé de Estrade me fait comprendre que c'est Laffort, mon meilleur ami, courreur de jupons à ses heures perdues.