Chapitre 33

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Je cherche à ouvrir mes yeux mais je m'en sens incapable. J'ai l'impression que cette simple action va achever de m'épuiser. Même bouger mes membres est impossible comme si j'étais écrasé par un énorme fardeau. Quelque chose rentre en contact avec la peau de ma main et mon corps en est parcouru de frissons. Peu de temps après, j'ai la sensation qu'on caresse le haut de ma tête et ce qui ressemble à un baiser vient se déposer sur mon front, tout en douceur. Est-ce que c'est ma maman ?

Je n'ai pas l'occasion d'y penser davantage : je sombre à nouveau dans le sommeil...

Je m'éveille à nouveau mais j'ignore le temps qui s'est écoulé entre temps. Au moins, cette fois, je parviens à ouvrir mes yeux qui se plissent à la rencontre de la lumière du jour. Aussitôt Siwoo rentre dans mon champs de vision et s'écrie :

- Enfin ! Tu t'es réveillée ! Comment tu te sens ? Purée Hanna comme tu m'as fais peur, me fais plus jamais ça. Pourquoi tu n'as pas dis que ça n'allait pas?

Je ne réagis à aucune de ces avalanches de phrases et tente de me redresser mais j'en ai à peine la force.

- Reste couchée Hana, vu l'état dans lequel tu es, il te faut un maximum de repos.

- Qu'est-ce qu'il m'est arrivé ? Demandai-je en promenant un regard autour de cette pièce que je découvre. Je suis pas chez moi...

- Non, t'es à l'hôpital, espèce de nouille. Tu t'es évanouie.

Je me tourne vers mon amie avec un regard complètement perdu. Le visage entier de Siwoo est imprégné de reproches et j'ignore pourquoi. Siwoo s'installe confortablement sur la chaise qui se trouve à mon chevet, sans lâcher ma main, et commence à m'éclairer sur la situation.

- Je voulais te faire une visite surprise mais j'ai croisé Ara à la sortie de ta rue, donc on a un peu discuter ensemble. Je me suis doutée qu'elle venait de chez toi et j'en étais surprise puisque tu m'avais dis que tu n'avais plus trop de contact avec elle. Quand je suis enfin arrivée devant ta porte, j'ai tapé plusieurs fois mais je n'ai eu aucune réponse. J'y comprenais rien puisque je ne t'avais pas vu sortir de chez toi. Sans m'attendre à grand-chose, j'ai quand même tenté d'ouvrir la porte. Bien évidemment, elle n'était pas fermée et quand je suis rentrée dans ton appart' j'ai continué de t'appeler et je trouvais ça étrange de pas te voir parce que je sais que tu ne sortirais pas de chez toi sans avoir fermé la porte à clé. Comme la salle de bain était vide, je suis allée voir dans ta chambre et je t'ai trouvé là, étendue au sol, sans connaissance. J'ai tellement paniquée parce que j'avais beau te secouer, tu ne te réveillais pas. Tu devines la suite. J'ai appelé une ambulance et on t'a amené directement ici. Le docteur qui s'occupe de toi a dit que tu avais pas mal de carences ce qui expliquerait ton manque de force.

Au fur et à mesure que Siwoo me fait son récit, je me souviens vaguement de ce qui s'est passé juste avant que je perde connaissance. Ma crise d'angoisse a du me vider des dernières forces qui me restaient.

- J'avais tellement peur, tu te réveillais pas, continua Siwoo d'une petite voix.

- J'ai dormi longtemps ?

- Une bonne journée.

- Une journée ??

- Oui, on est dimanche matin et on t'a retrouvé hier en fin de matinée.

- Et ma maman est venu du coup ? Demandai-je en me souvenant du baiser sur mon front.

- J'ai prévenu tes parents mais ils étaient en visite chez des amis à Busan, ils devraient arriver dans la journée. Je tenais plus ta mère, heureusement que ton père a réagit plus calmement.

Je fronce les sourcils d'un air perplexe. Siwoo peut me caresser la main mais je la vois mal m'embrasser le front.

- Mais alors... à un moment, j'ai senti quelqu'un me tenir la main... et me caresser les cheveux... et comme... un baiser sur mon front.

Siwoo me lance un sourire taquin.

- On dirait pas comme ça mais c'est un petit romantique.

- Qui ça ?

- A ton avis ? Bien entendu, après tes parents, c'est logique que Jeonghan ait été le prochain à prévenir. À peine un quart d'heure après, il débarquait avec sa mine de chien battu. Si moi tu m'as fais flippé, je te laisse imaginer ce que lui a du ressentir.

Je suis trop surprise pour parler. Malgré tous ces malentendus et toutes ces tensions, Jeonghan se soucie toujours un minimum de moi.

- Il est où maintenant ?

- Je lui ai dis de rentrer se reposer un peu. Il est resté ici toute la nuit et il serait peut-être encore là si je l'avais pas éjecté en arrivant tôt ce matin.

Siwoo s'enfonce encore davantage dans sa chaise avant de murmurer, les yeux dans le vide :

- Votre petit couple me fait rêver. Quand est-ce que je trouverais un gars qui tient à moi à ce point ?

- Tout n'est pas tout rose, non plus, dis-je en tournant la tête pour ne pas lui faire face.

Un long silence s'installe. Déjà épuisée, je ferme les yeux. C'est seulement au bout de quelques instants que ma meilleure amie reprend la parole d'une voix douce :

- Je pensais que ça s'était arrangé entre vous deux.

Je ne réponds rien et me force à garder les yeux fermés.

- En voyant votre comportement, l'un comme l'autre, je peux sentir qu'il y a une légère tension dans l'air.

Pensant certainement que je me suis endormie, Siwoo ne rajoute rien de plus. Même si je préférerais dormir, le sommeil me boude. Je repense à tout ce que Siwoo a raconté et l'envie de voir Jeonghan se fait sentir de plus en plus. Mais comment je réagirai une fois face à lui? Quel sera son comportement ?

Heureusement qu'un léger coup à la porte vient interrompre le fil infernal de mes pensées. J'entends Siwoo se lever et s'éloigner de mon lit. Est-ce un médecin ? Mes parents ?

Ou... Lui ?

~ Cuz I'm your home ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant