Temporalité altérée

Retour au commencement

Chapitre 2

Le réveil fût brutal et douloureux.

J'ai mal à la tête. Où est-ce que je suis ? Je reconnais la chambre que j'avais chez mes parents, tout ça me parait si loin. Est-ce que je suis morte ? Je me pince le bras et souffre, ce qui me confirme que je suis bel et bien en vie.

Je me lève du lit et me déplace dans la pièce, observant des objets de mon ancienne vie que je pensais ne plus jamais revoir. Tout est toujours à sa place : la peluche que m'a offert Oboro pour mon huitième anniversaire, les photos sur mon miroir, mon journal intime sous mon matelas... Tout est tel que je l'avais laissé. Est-ce que tout ça n'était qu'un rêve ? Cela voudrait dire qu'Oboro n'est jamais mort et que je n'ai jamais fait la rencontre d'All for One. Pourtant, tout cela me paraissait tellement réel. Je sens encore la douleur dans mes os pour ce que cet homme m'a fait subir. C'est bizarre, j'ai du mal à me faire à cette réalité, c'est vraiment comme si j'étais partie depuis longtemps.

J'entends toquer à ma porte, avant que celle-ci ne s'ouvre.

– Ma chérie, Oboro est arrivé, il est venu te chercher. Habille-toi vite et rejoint nous en bas, il t'attend.

C'est ma mère, elle a l'air si jeune. J'ai l'impression que ça fait une éternité que je ne l'ai pas vu. Elle m'avait manqué.

Je décide d'enfiler mon uniforme de UA qui était suspendu sur un cintre devant mon armoire. Oboro est le plus apte à répondre à mes questions. J'attrape mon sac de cours posé au pied de mon lit et mon téléphone sur la table de chevet, avant de descendre rejoindre Oboro et mes parents dans la salle à manger. J'entends leurs rires avant même d'entrer dans la pièce, tout le monde à l'air tellement heureux. J'entre dans la pièce et me joint à eux pour partager leur bonne humeur. Ma mère en profite pour me donner une tasse de café ainsi qu'un croissant.

– Prête pour la rentrée petite marmotte ?

La rentrée ?

– Attends, c'est aujourd'hui la rentrée ?

Oboro me lance un regard interrogateur.

– Tu avais oublié ?

– Je... je ne sais pas trop. J'ai fait un rêve bizarre, un très long rêve, et en conséquence ce matin je me sens un peu à côté de la plaque, je suis désolé.

– Ne t'inquiète pas ma chérie, on comprend. Tout ce stress t'a fait faire des cauchemars.

Si seulement c'était ça. Je sens que quelque chose est différent chez moi, comme si j'avais vraiment remonté le temps. La dernière chose dont je me rappelle dans mon rêve, c'est de m'être servit de mon alter contre moi. Serait-il possible que j'ai vraiment inversé le cour du temps et que je l'ai remonté ? Tout ça me parait tellement irréel. Attendez, il a dit que c'était la rentrée, ça veut dire que je vais revoir Shota. D'après la date de mon téléphone, la rentrée dont parle Oboro, c'est celle de première. Cela signifie donc que je n'ai encore que 17 ans.

Que ce soit un rêve où la réalité, il semblerait que j'ai une chance de changer les choses et je ne compte pas la laisser passer.

Je finis ma tasse de café, englouti mon croissant, et file mettre mes chaussures. J'attrape ma veste et mon sac, puis nous partons pour le lycée.

À notre arrivée, Shota et Hizashi nous attendent devant l'entrée du lycée. Mon dieu qu'il est beau, encore plus que dans mon souvenir. Mon cœur déborde tellement de chaleur en sa présence que je me mets immédiatement à rougir. Mon palpitant bat la chamade et j'ai les mains moites, on dirait une collégienne devant son premier béguin. Cela en est presque risible sachant que Shota est mon petit ami. Je les salue tout deux, et m'approche de lui en essayant de calmer les réactions de mon corps. Il me fait un doux sourire et je fonds, c'est comme si je retombais à nouveau amoureuse de lui. Ses sourires sont tellement rares que je les savoure comme le plus doux des nectars. C'est en le voyant comme ça que je me rends compte à quel point il m'avait manqué. Par une impulsion soudaine liée au manque que je ressens, je me glisse dans ses bras. Il me sert contre lui enfouissant son visage dans mes cheveux. Son étreinte est si chaleureuse que j'aimerai fondre dans ses bras et y rester pour l'éternité. Je me sens à ma place, là où je dois être et là où est mon destin. J'inspire profondément son odeur pour m'en imprégner et cela fait disparaître toute la tension qui se trouvait dans mon corps depuis mon réveil.