Temporalité altérée

All for One

Chapitre 1

Je n'ai jamais voulu être une héroïne. Je pensais que mes alters n'étaient pas assez puissants pour ça. Mon alter, psychisme, me donnait seulement la capacité de faire léviter de petits objets, et mon deuxième alter me paraissait à peu près aussi inutile que le premier. Il me permettait de réparer des objets qui avaient était cassé, ou faire fleurir et pousser les plantes, en gros rien d'extraordinaire. Cet alter portait le nom de « temporalité ».

Malgré le fait de posséder 2 alters, je me considérais comme une détentrice d'Alter mineurs... jusqu'à ce que je rencontre All for One. Cet homme m'a fait découvrir mon vrai potentiel, mais a aussi détruit ma vie. Et plus que tout, je ne lui pardonnerai jamais pour avoir fait souffrir Shota.

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J'étais étudiante à UA en filière générale. C'est là-bas que j'ai rencontré l'amour de ma vie : Shota Aizawa.

Oboro Shirakumo et moi étions amis d'enfance, nous étions dans la même école depuis la maternelle, c'était pour être avec lui que j'avais décidé d'intégrer UA. C'était son rêve d'être un héros et je voulais le soutenir en restant à ses côtés. Je suis donc entrée en seconde à UA en même temps que lui. C'est lui qui m'a présenté Shota quelques semaines après la rentrée, et je l'ai aimé dès l'instant où j'ai posé les yeux sur lui. J'aimais son air négligé et sa timidité qui cachaient en réalité une gentillesse et une bonté exceptionnelle, ainsi qu'une volonté de protéger les gens qui me faisait l'admirer bien plus que n'importe quel héros. Je savais qu'il était destiné à faire partie des plus grands. À mes yeux il brillait comme un soleil dans la nuit et la plus belle des étoiles dans l'univers.

Oboro était quelqu'un de très sociable, il s'était fait des amis dès la rentrée alors que pour moi cela avait était plus compliqué. Ma difficulté à me faire des amis était probablement lié à ma super capacité à dormir en cours. Les gens me prenaient souvent pour une flemmarde alors que j'étais juste fatiguée de nature. Je faisais souvent des cauchemars qui perturbaient mes nuits et par conséquences accentuaient ma fatigue. J'avais toujours du mal à me rappeler de ces rêves même avec les sueurs froides coulants dans mon dos et la peur m'étouffant à mon réveil. Avec le temps, les rêves sont devenus de plus en plus net, jusqu'au jour où tout à basculer.

Je me dis qui si ce matin-là je ne m'étais pas souvenu de mon cauchemar et si je n'en avais pas parlé à Oboro en lui demandant de protéger Shota, les choses se seraient passées autrement. Oboro ne serait pas mort et All for One n'aurait jamais découvert mon existence. On aurait peut-être pu être heureux. Je n'aurai pas eu à subir les lubies tordues d'All for One. J'aurais tellement voulu pouvoir changer les choses.

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– Tiens, tu es réveillée.

J'ouvre doucement les yeux, et bat des paupières pour m'adapter à la luminosité de la pièce. La première chose que j'aperçois, c'est All for One avec son masque hideux et les bras croisés sur la poitrine. Sa posture me laisse penser que cela fait un moment qu'il est là à attendre que je me réveille.

– Maintenant que tu es réveillée, on va pouvoir commencer. Black Mist, approche.

Oboro. Cette enflure s'arrange toujours pour qu'Oboro soit là lorsqu'il me torture, c'est sa manière de me rappeler que c'est de ma faute si on en est là.

Ce jour-là, j'avais rêvé de la mort de Shota, et je m'étais réveillée dans un état presque hystérique. J'avais directement appelé Oboro en pleure, sans me soucier de l'heure qu'il pouvait être, car j'étais terrorisée. Par chance, il habitait dans le même quartier que moi, il n'avait donc pas hésité une seconde avant de venir me rejoindre chez moi en passant par le cerisier en fleurs qui donnait sur la fenêtre de ma chambre. Il m'a prise dans ses bras et m'a consolée pendant plusieurs heures alors que je lui racontais mon rêve. Déjà à l'époque j'avais un mauvais pressentiment au sujet de ce cauchemar et j'en avais fait part à Oboro. Après tout cela n'aurait pas était la première fois que je prédisais l'avenir en rêve, il le savait. Cela était probablement lié à mon alter de temporalité. Il m'a donc promis qu'il veillerait sur Shota, ce qui, à l'époque, m'avait rassuré. Je me rends compte aujourd'hui que je n'aurai jamais dû lui demander ça, car le lendemain, il était mort. Le rapport parlait d'un tragique accident qui c'était produit alors qu'il venait en aide à des civils après une catastrophe. Moi je savais que c'était de ma faute, Oboro avait voulu changer l'avenir de Shota, et il en avait payé le prix. Je me suis donc rendu à la morgue pour aider à l'identifier. J'ai demandé à ce qu'on me laisse seule avec son corps, et je me suis laissée aller à la tristesse. C'est ce jour-là que j'ai utilisé le vrai potentiel de mon alter pour la première fois, j'ai inversé la temporalité d'Oboro et je l'ai ramené à la vie. Mais dès l'instant où il a recommencé à respirer, je perçus un mouvement du coin de l'œil, nous n'étions plus seuls et je ne l'avais même pas remarqué. Sur le coup, j'ai paniqué et je me suis dit que cette personne avait tout vu et allait me dénoncer pour avoir enfreint les règles de la vie et de la mort. 

Cette personne était All for One qui était venu examiner le corps d'Oboro pour voir s'il serait utile à ses expériences. J'ai su dès l'instant où j'ai croisé son regard qu'il m'avait vu ramener Oboro à la vie. Le sourire qu'il affichait à cet instant me fit froid dans le dos. Ce fut la dernière chose que je vis avant de me réveiller dans le laboratoire.

Il tenta de me dérober mon alter plusieurs fois sans succès. Il souhaitait posséder mon alter de temporalité qui défiait les lois du temps. Malheureusement pour lui,  mon alter, psychisme, empêchait toute intrusion dans ma tête et aussi, par je ne sais quel miracle, le vole de mon second alter.

Il a donc, par la suite, cherché des moyens de faire vaciller mon psychisme. Il n'hésita pas à se servir d'Oboro pour cela. Mais toutes ses tentatives restèrent vaines. Il ne parvint qu'à renforcer mes alters. C'est comme ça que je découvris ma capacité à inverser ma propre temporalité pour guérir chacune de mes blessures. Avec le temps, cette capacité devint une seconde nature, elle s'activait toute seule sans que je n'ai plus à le faire par moi-même.

Ce développement de mon alter intrigua encore plus All for One. Il se mit en tête de découvrir la limite de mon alter.

Ma vie était un cauchemar. Il découpait ma chaire, brisait mes os, me brûlait, me gelait, me prélevait des organes, encore et encore, sans jamais découvrir ma limite.

Plus le temps passait, plus il désirait mon alter.

Aujourd'hui n'était qu'une autre journée de torture comme tant d'autres, à un détail près : je n'en pouvais plus, j'avais atteint ma limite psychologique. Je ne compte pas donner mon alter à All for One, j'avais passé assez de temps en sa compagnie et à écouter leurs conversations pour savoir que je ne pouvais pas le lui donner ou cela signerait la fin du monde. Je n'ai qu'une seule solution, je dois utiliser mon alter sur moi-même, et le pousser à sa limite pour inverser ma temporalité à son paroxysme et ainsi annuler mon existence. Je n'ai aucune idée des conséquences que cela pourrait provoquer, mais je n'ai pas le choix, c'est ma seule solution, je ne veux pas le laisser mettre la main sur mon cadavre pour faire de moi une marionnette comme avec Oboro.

J'ai donc levé les yeux une dernière fois vers Oboro, une larme à coulé le long de ma joue, la dernière, et j'ai activé mon alter.