CHAPITRE 2

325 26 3
                                    

Il fait froid, très froid. Tellement froid qu'une mince couche de glace commence à se former sur ma peau trop blanche. Il fait tellement glacial que mes articulations ont de la difficulté à se mouver aisément.

Je grelotte, mais je dois continuer à avancer dans ce labyrinthe fait de glace et de neige. Je sais que si je n'avance pas, ce sera la fin pour moi et ma mère.

Je regarde la belle robe que je porte, elle est d'un bleu délicat et d'un blanc éclatant. La robe colle à mon corps et est lourde à cause du givre qui s'y accumule. Je frissonne et je claque des dents, à ce moment je donnerais tout pour avoir un feu ou réchauffer mes doigts qui sont glacial, j'ai l'impression que mes membres vont tomber dans la neige et s'y perdre.

La forêt commence doucement à se refermer autour de moi, je suis complètement perdue. Je frisonne et je claque tellement des dents que j'ai de la difficulté à respirer, j'ai l'impression d'avoir de la neige dans les poumons, c'est presque comme si quelqu'un m'étranglait, comme si je me noyais...

Je tombe à genou dans la neige, tout en essayant d'arrêter de claquer des dents et ainsi contrôler ma respiration. Je suis dans une impasse.

J'entend un bruissement dans le labyrinthe, je tourne la tête avec peur et je vois une chouette qui m'observe tranquillement de ses grands yeux noir comme le charbon. La chouette noir comme un ciel de nuit sans étoile commence à me parler de sa belle voix grave :

-"C'est dommage Black, je croyais en toi. Tu étais probablement la seule qui aurait pu réussir, en fait tu es la seule que j'ai laissé essayer, mais c'est un minuscule détail... Malheureusement pour toi, tu vas devoir mourrir. C'est dommage... Moi j'ai tout gagné dans ce jeu, tu vas devenir comme ta mère et je ne perdrais pas. Comme c'est parfait. Oui, c'est absolument parfait..."

La chouette agite une aile et un tourbillon de neige commence à se former autour de moi, comme dans un rêve, je vois mes pieds devenir lentement de la glace, mes chevilles, mes mollets, mes cuisses, mon torse, mes épaules, mes avant-bras, mes mains, mon cou...

Je dois trouver un moyen de m'enfuir! Avec mes dernière force, je crie:

-"Je vais te tuer, je vais revenir, ce n'est pas la fin!"

La chouette me regarde et me dis:

-" Voyons Black, regarde toi, tu es un humain. Tu es tellement faible, que tu meurs déjà..."

La chouette commence à rire de manière cruel, alors qu'elle me regarde sans aucune pitié.

La glace atteint déjà ma bouche et je ne peux plus parler. J'ai mal, mais surtout j'ai tellement froid, tellement froid...

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Je me réveille en sursaut. Je déteste ce rêve. Il revient chaque nuit depuis maintenant deux semaines. Je respire un bon coup et je me dis à moi-même pour calmer les battements de mon coeur:

-"Tout va bien, ce n'est qu'un rêve Black, un stupide rêve."

Je me lève avec difficulté, j'aurais vraiment aimé rester dans mon lit toute la journée, mais comme dit la directrice de l'école où je me rends à tous les jours: "ce n'est pas une façon de vivre sa vie".

Je vais devant mon miroir et je soupire. J'essaie de me faire un sourire comme pour m'encourager, mais j'ai l'impression que les muscles de ma bouche ont oubliés comment il faut faire. Je détourne mon regard du miroir et je me rends dans ma mini salle de bain.

Je peigne mes cheveux rapidement et je me fais un chignon lâche. Je me met du mascara et je me brosse les dents.

Je me rend devant mon placard et attrape au hasard un skinny noir et un chandail en laine également noir. Le noir est ma couleur préférée, comme c'est ironique...

Je vais dans ma cuisine pour essayer de trouver un aliment à manger avant de partir en cours. J'ouvre mes placards, mais je sais déjà ce que je vais y trouver, de l'air.

Je ne suis pas pauvre, loin de là, j'ai même beaucoup d'argent qui m'attend dans un beau petit compte de banque, le seul problème c'est que je n'ai pas encore 18 ans. J'ai un travail. J'ai juste un peu de difficulté à acheter de la nourriture, car je payes un loyer qui selon moi est vraiment trop cher pour le petit appartement dans lequel je vis...

Il y a un mois j'habitais chez ma tante, mais elle s'est lasser de m'entendre hurler la nuit et elle m'a mis dehors. Elle est tellement gentille...

Je dégote de petits craquelins secs dans une armoire. Ils sont légèrement humide et ils ont perdu leur croquant, mais je ne vais surtout pas m'en plaindre. C'est mieux que rien.

Mon école se situe à 15 minutes en voiture, mais je fais le trajet à pieds. Si j'ai pas les moyens pour acheter beaucoup de nourriture je n'en ai surtout pas pour m'acheter une voiture.

Perdue dans mes pensées, je ne vois pas le temps filer et j'arrive devant mon école sans même m'être aperçue que j'avais fait tout le chemin. Je regarde l'horloge de l'école et vois qu'il est 8 heures tapantes. Mon cours de mathématique commence dans une dizaine de minutes, donc je me dépêche d'arriver à ma classe.

Tous les gens qui me croisent murmure sur mon passage. Ils me disent des insultes comme:

-"Démons, Fille du diable, T'es cinglée va rejoindre ta mère à l'asile, Fantôme, Sorcière, etc."

Ils ont surtout peur de moi, j'entend leur frayeur dans leur voix. Je ne réagis pas, il serait bien inutile de le faire, ils augmenteraient leurs insultes.

J'arrive à ma classe juste au moment où la cloche sonne. Je me glisse à un bureau à l'arrière de la classe là où personne ne pourra se moquer de moi.

Le professeur nous distribue un examen pour lequel je n'ai même pas pris la peine d'étudier. Je sais qu'il ne sert à rien d'étudier, les professeurs me donnent tous sans exceptions la note de passage tant ils ont pitié de ma situation.

Je dessine nonchalamment des flocons et des chouettes sur ma copie tout en repensant à mon rêve.

La journée passe vite, ce midi je me suis fais lancer un seau d'eau et j'ai du mettre mes vêtements de sport, mais pour moi ce n'est pas beaucoup, on a déjà essayé de me noyer dans la piscine de l'école et on m'a enfermer dans une pièce pendant toute une journée, donc pour moi le seau d'eau c'est très peu.

Je sors dans le couloirs et il y a une foule de gens qui me poussent et me bousculent, mais je suis tout de même heureuse, car je vais voir ma mère.

J'aime aller voir ma mère, car même si elle ne semble pas consciente de ma présence, je me détends instantanément quand je lui tient la main ou même quand je lui raconte mes problèmes et mes réussites. C'est presque comme si elle était réellement là...

C'est la seule qui ne me regarde pas avec de la peur parce qu'en fait elle ne me regarde pas du tout...

Je me rends à ma case tranquillement en rêvassant. Loïc un gars qui est dans mon cours d'histoire est appuyé sur ma case et il me dit dédaigneux de me parler:

-"Oublie pas le projet Démon, je vais pas me taper une mauvaise note à cause de toi."

Il part en me regardant avec une grimace de dégout. J'avais totalement oublié ce projet, il compte pour la moitié des points de cette année, alors ça doit être important pour lui.

Le projet est assez compliqué. On doit trouver un contrat, souligner toutes les lois et indiquer en quelle année elles ont été appliquées.

Je devais trouver le contrats et lui il faisait le reste du travail. Loïc est un perfectionniste, il ne voulait surtout pas que je touche au travail. Le jour des équipes, il était absent, alors il a été mis de force avec moi, malgré les différents arguments qu'il a donné au professeur. Dans les projet d'équipe, personne ne voulait se retrouver avec moi, le stupide démon.

Je soupire, je déteste les travaux d'équipe.
------------------------------------------------------------------------------------------------------
Il ne se passe rien de passionnant dans ce chapitre, mais dans le prochain il va y avoir plus de "mouvement" Laissez moi des commentaires! J'aimerais savoir ce que vous en penser!

Noire démonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant