The End

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Je fus brutalement réveillé par mon petit garçon de quatre ans et ma femme Lia.
Au début, je ne comprenais pas ce qu'il se passait.
Les gens dans la rue hurlaient, les voitures se rentraient dedans et les immenses écrans plasma des immeubles commerciaux étaient allumés avec pour fond une couleur rouge sang, et pour inscription :

« Attention, ceci est un message d'alerte à la population. Une menace nucléaire est en cours. Pour votre sécurité, merci de lire attentivement ce qui va suivre. »

Ayant directement une vue sur la baie vitrée de la chambre depuis le lit, je voyais tout ce qu'il se passait et le chaos qu'il en découlait.

Des frissons de terreur me parcoururent l'échine et je tournai la tête vers les deux personnes qui constituaient mon monde entier.

Ils ne devaient pas mourir, pas eux, ils ne pouvaient pas mourir.

Je me levai précipitamment, posa mes mains sur les joues de Lia avec un peu de raideur et l'embrassa aussi affectueusement que possible, tout en priant pour que le monde arrête de tourner.

Je me détachai d'elle et me mît à genoux devant mon petit garçon. Je le regardai et posa mon front contre le sien. Une larme coula lentement sur ma joue. Au vu de son silence, je compris que même si il ne savait pas ce qu'il se passait, il captait le moindre détail de la situation.

Il essuya de son petit doigt une autre de mes larmes qui s'étaient échappées et me fixa d'un regard interrogateur.

Je lui chuchotai le plus tendrement possible :

« Je t'aime mon ange. »

Un seul échange de regard empli de larmes avec ma femme et on sut tout les deux quoi faire.

On prit chacun une des mains de notre progéniture et avançâmes vers la cuisine. Ma femme et moi avions les yeux dans le vide, tandis que notre garçon jonglait du regard entre nous deux pour déceler une once d'information.

Arrivés dans la cuisine où une autre baie vitrée surplombait la ville, je pris la pâte à crêpe dans le frigo et commença à cuisiner pendant que mon premier amour installait notre fils sur une chaise et mis la table.

Mes gestes étaient hésitants et tremblants. Ils trahissaient mon sang froid.

J'avais peur pour eux.
Je ne pouvais pas les laisser s'en aller.

Une fois le petit déjeuner préparé, nous nous assîmes tous à tables. Malgré la discussion que Lia essayait de créer, la tension et l'effroi se faisait ressentir.

Face à moi et dos à ma femme et à mon marmot, je vis un des plus gros écrans de la ville afficher le temps qu'il nous restait.

10 minutes...

Le temps passait vite. Trop vite.
Je voulais pleurer mais je ne pouvais pas.
Et puis merde. Que la société aille se faire voir. Un homme a le droit de pleurer.

J'éclata en sanglot, rapidement suivi par les deux seules lumières de ma vie qui flamboyaient malgré le chaos.

Je me levai de table, j'étais dévasté.

À peine eu-je le temps de faire un pas que l'alarme stridente de la ville se déclencha et qu'une voix robotique nous annonça qu'il ne nous restait plus que 7 secondes avant le désastre.
Je m'écroulai sur le sol en pleurant et en hurlant. Lia prit notre enfant et vint à côté de moi, pleurant les plus gros sanglots que j'ai pu voir de toute ma vie.

La voir comme ça me brisait le cœur.

6 secondes...

Je les pris tout les deux dans mes bras et les serra le plus fort possible.

5 secondes...

On pleurait à l'unissons, les cœurs se déchirant chacun leur tour.

4 secondes...

À la vue de la bombe dans le ciel, notre petit garçon compris et hurla de terreur.

3 secondes...

Je les serrai de plus en plus fort.

2 secondes...

« Je vous aimes »

1 seconde...

Et ce fut la fin d'une vie, la fin d'une histoire. Mais probablement le début d'une autre.


Mars 2024

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 03 ⏰

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