PEUR

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La musique à fond dans les oreilles, je rentrais chez moi, épuisée par cette longue journée de cours.

Il faisait déjà nuit et le froid s'était installé dans la ville. Les rues étaient désertes.

Je comprenais les gens. Si je pouvais, je serais dans mon lit, emmitouflée dans mes draps, regardant une série Netflix avec un bon bol de chocolat chaud à portée de main.

Hélas, habitant de l'autre côté de la ville et n'ayant aucun moyen de transport, je devais marcher une bonne trentaine de minutes avant d'atteindre le toit sous lequel je vivais.

Lorsque j'arriva dans la vieille-ville, un frisson me traversa.

Je détestais cet endroit au plus haut point l'été, alors l'hiver, dire que j'étais terrifiée était un euphémisme.

Les maisons plus grandes les unes que les autres semblaient se pencher vers moi pour me faire sentir prise au piège, les lampadaires passaient leur temps à clignoter et quand je baissais les yeux vers mes pieds, les vieux pavés avaient l'air de bouger comme si ils voulaient me faire tomber pour ensuite m'engloutir vers le centre de la Terre.

Etant de nature craintive, j'avais toujours une bombe au poivre sur moi habituellement.

Mais pas cette fois.

Pas rassurée, je continuai d'avancer au milieu de la rue, le regard rivé vers l'horizon, mal à l'aise et toujours avec mes écouteurs enfoncés dans mes oreilles.

Tout à coup, mon corps se figea et je commençai à trembler de peur sans même savoir pourquoi.

Or, la réponse tomba bien assez vite.

Sans que je ne m'y attende, un bras encercla ma taille et un deuxième passa sous ma mâchoire en exerçant une pression sur des points précis pour, je suppose, me couper la respiration et me rendre vulnérable. Malheureusement pour moi, c'est ce que mon assaillant réussit à faire.

Après quelques secondes de réalisation, quand je commença à vraiment manquer d'air, je me mis à me débattre.

PEUR

Mes deux mains innocentes griffèrent en vain les avant-bras de mon agresseur mais celui-ci ne fit que rigoler. Je sentais la pression monter dans ma tête, un sanglot étouffé traversa la barrière de mes lèvres.

J'essayai de m'échapper, coûte que coûte mais rien n'y faisait. La main autour de ma taille exerça une pression sur mon bas ventre pour me coller encore plus près de lui tandis que l'autre relâcha doucement la pression sur mon cou tout en continuant de le tenir fermement. Mon dos collé à son torse, je commençai à sentir son érection grandir petit à petit. Ça me dégoûta au plus au point et je ne pus réprimer un violent relent. Sans que je ne m'y attende, une montée d'adrénaline me donna la force de taper violemment dans son tibia avec mon pied et son estomac avec mon coude.

A cause de la musique dans mes oreilles, je ne put entendre si je lui avais fait mal mais l'éloignement de son corps suintant de sueur du mien me donna le feu vert. Terrorisée, je couru le plus vite possible devant moi. J'eu le courage de tourner la tête pour savoir si l'homme me suivait mais l'horreur me frappa quand je vis qu'il était à seulement cinq foulées de moi et qu'il se rapprochait de plus en plus.

PEUR

Plus j'essayai d'aller vite, plus il allait vite.

Du coin de l'œil, j'aperçu une ruelle et décida de passer par là. Je couru comme je ne l'avais jamais fait auparavant, essayant de le distancer le plus possible.

TraumatismesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant