Pov Dazai
Allongé dans l'herbe moelleuse, à l'ombre d'un grand cerisier, j'écoutais paisiblement ma chanson préférée. Le vent tiède du printemps caressait ma peau, et mon précieux livre reposait sur ma poitrine, qui se soulevait et s'abaissait doucement au rythme de mes chantonnements discrets. Une pétale, fine et délicate, s'est détachée de l'arbre et est venue se poser, sans bruit, sur le bout de mon nez. Un souffle léger l'a renvoyée danser dans les airs, virevoltant jusqu'à disparaître quelque part dans l'herbe.
Le printemps était enfin là.
Partout autour de moi, la nature semblait s'éveiller doucement après son long sommeil d'hiver. Des éclats de couleurs se glissaient déjà dans les feuilles et les plantes qui grimpaient sur la véranda abandonnée, mon refuge secret. Personne ne venait jamais ici. C'était mon endroit à moi, calme et immuable, presque oublié du temps. Même les professeurs, j'en étais convaincu, ignoraient l'existence de cette petite merveille cachée au cœur du lycée. Un coin perdu, où le bruit de la vie quotidienne s'effaçait pour laisser place au souffle doux du vent et aux chants timides des oiseaux.
Cette véranda... c'était un lieu à part. À première vue, elle n'avait rien d'exceptionnel : une vieille structure délaissée, envahie par la végétation. Mais c'était là tout son charme. Elle n'était ni froide, ni austère. Au contraire, les plantes avaient transformé cette ancienne construction en un tableau vivant. Les poutres étaient recouvertes de lianes qui s'entrelacaient, et les murs, jadis ternes et rigides, étaient habillés d'un patchwork de mousse, de fleurs sauvages et de feuilles vibrantes. Le sol, autrefois lisse et dur, respirait maintenant sous l'herbe tendre et les tapis de pétales colorés.
À cet endroit, tout semblait en parfait équilibre. La main de l'Homme y avait disparu, effacée par le temps et la nature. Mais au lieu de sombrer dans l'oubli, cet endroit avait trouvé une nouvelle vie, une harmonie entre le passé et le présent. C'était un sanctuaire, une capsule hors du monde où rien ne pressait, où tout semblait attendre tranquillement. La véranda abandonnée était bien plus qu'un lieu : elle était un petit univers, une bulle de sérénité qui s'adaptait aux saisons sans jamais perdre sa beauté.
Et moi, là, allongé sous ce cerisier, je savourais ce moment hors du temps, emporté par les murmures de la nature et le doux chaos du printemps en train de renaître.
Un son métallique et lointain vint percer la sérénité de ce paradis, comme une note dissonante dans une mélodie parfaite.
Je soupirai, me redressai lentement, et observai les branches du cerisier, presque comme si je cherchais un prétexte pour rester ici, un peu plus longtemps. Mais non, il fallait retourner en cours. Oh, quelle joie, vraiment ! Si seulement je pouvais échapper à cette routine sans âme pour me perdre dans les ruelles animées des cafés, à la recherche d'une jeune femme aussi belle qu'intrigante. Une héroïne parfaite, avec qui je tomberais follement amoureux, pour finir ensemble, comme dans une tragédie romantique. Imaginez-nous sur le sommet d'une falaise, un soleil couchant éclatant en arrière-plan, et l'obscurité rampante du soir qui viendrait effacer les deux âmes éperdues, leur amour devenant une légende, un murmure emporté par le vent...
Aah ~ Le scénario idéal, presque trop parfait.
Quoique... mourir noyé, ça doit être horriblement douloureux. Peut-être vaut-il mieux repenser le plan. Après tout, il n'y a rien de romantique à suffoquer dans l'eau glaciale, avec la mer qui gronde comme si elle vous engloutissait avec rage. Oui, vraiment, je devrais explorer des alternatives plus... dramatiques, mais un peu moins inconfortables.
Une voix familière, légèrement agacée et pleine d'autorité, s'élève derrière moi :
- Te voilà enfin, Dazai ! Où étais-tu passé cette fois ?

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~ Who are you ? ~ soukoku
FanfictionOsamu Dazai, un lycéen aussi intelligent que désespéré, se met en tête de percer le mystère autour du nouvel élève transféré, Nakahara Chuuya. Ce rouquin intrigant piquait sa curiosité à chaque instant : pourquoi est-il si petit ? Pourquoi est-il or...