je pense au jour où tu m'oublieras
c'est un moment que je vois sous ma peau, près des contours de mes veines ;
il fera bleu, il y aura une odeur de lumière et nous serons tous les deux
tu me parleras sans me regarder
et je perdrai la parole en conservant sur toi un regard vain
tu perdras mon existence comme la fin d'une phrase,
en l'ayant pourtant sur le bout de la langue
oui, je resterai dans ta bouche comme le rouge des cerises
tu m'oublieras comme ça, dans un printemps que l'on n'attendait plus
je crois que tout se passera dans le dernier regard
un ultime frétillement des yeux, un roulement fébrile sous les paupières et tu me regarderas sans savoir que c'est la dernière fois
tu me regarderas et ce sera fini ;
tu me regarderas et tu me verras pour la première fois
car peut-être qu'il faut s'oublier pour s'aimer
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la colère est une feuille de papier qui ne brûle pas
Poesiama colère est inflammable ; j'ai une peur bleue du rougeoiement des flammes 03.24