Le début

2 0 0
                                    

VersaillesÀ l'Élysée 17e siècle, 

Époque victorienne. 

Me voici à pousser des soupirs d'ennui, dans une salle envahie d'aristocrates regorgeant d'or tout comme leurs bourses. Mes yeux se posent sur le calendrier ornant la paroi au-dessus de l'horloge, indiquant le temps, dix-huit heures trente. J'accepte un verre que m'offre une servante portant un plateau, avant de le porter à mes lèvres tout en observant les convives virevolter sur la piste de danse. Mon unique désir est de m'éloigner de ces ingrats, obsédés par l'argent et le remplissage éhonté de leurs coffres, débordant déjà d'opulence.Alors que je savoure mon breuvage alcoolisé, un homme s'approche de moi, se tenant à l'écart, observant la scène du bal se dérouler. 

-Mon cher ami, si je me fiais à l'expression de votre visage, je parierais sans hésiter tous mes florins que les bals ne sont pas votre tasse de thé, Interpelle l'homme. 

Je le dévisage de la tête aux pieds, avant de sortir de ma rêverie.

 -C'est exact, vous possédez ce don singulier de discerner ceux qui déplorent leur présence en des lieux qui leur sont peu agréables, Lui répondis-je en posant mon verre vide sur un plateau à mes côtés

Un léger rire s'échappe de sa gorge avant qu'il ne reporte son attention sur moi. 

-Aurais-je le talent pour cela, monsieur ? Demande-t-il

-Caleil. Caleil Delacroix. Et vous ? Lui dis-je, esquissant un sourire

-Enzo, Enzo des Marquises, Répond-il

Je le regarde avec un petit sourire avant de poser les yeux sur les autres personnes. 

-Ah, votre famille et ses hauts faits sont parvenus jusqu'à mes oreilles. Mes félicitations. Dites-moi, est-il vrai que le baron sera conduit à la guillotine dès demain matin ? Lui demandai-je

-Hélas, j'aurais souhaité que cela soit le cas, mais malheureusement, il détient une importance cruciale dans les sphères commerciales de la politique. Ainsi, non, il reste libre comme l'air, même si j'ai remporté le procès. La justice française est d'une inefficacité désolante, Raconta-t-il

Je le fixai d'un regard compatissant. L'affaire du Baron Joseph faisait grand bruit dans les rues de Paris. On raconte qu'il fut pris en flagrant délit de relations charnelles avec une domestique dans son propre lit. Quand cette nouvelle se répandit, tout Paris en fut choqué. L'affaire défraya la chronique, elle fut même qualifiée de "L'affaire du siècle", comme il aimait à le dire. 

 - Puis-je être en mesure de saisir l'insatisfaction que vous ressentez face à ce verdict, surtout si l'on apprend que la domestique est devenue enceinte peu de temps après, Exprimai-je dans le but de le réconforter, constatant la déception marquée sur son visage

Il m'adressa un sourire avant de prendre congé, la nuit commençant à s'installer. Observant l'horloge, je fus surpris de voir qu'il était déjà vingt heures pile, réalisant à quel point le temps s'écoule rapidement lorsqu'on est en conversation. Je patientai un moment avant de quitter à mon tour le palais de Versailles, me dirigeant vers ma calèche pour rentrer chez moi. 

Alors que je m'apprêtais à monter dans la calèche avec l'aide de mon fidèle valet, je remarquai une silhouette élancée émergeant de l'obscurité de la nuit, se dirigeant vers le hall d'entrée. Elle était vêtue d'une robe sombre parsemée de paillettes argentées, scintillant à la lumière de la lune, et arborait une grande capuche pour dissimuler son visage.  Était-ce pour éviter d'être vue, ou simplement pour se protéger du froid nocturne ? Je la contemplai un instant de plus, jusqu'à ce que mon valet m'indique qu'il était temps de partir. Sans plus tarder, je montai dans le carrosse, m'éloignant du palais. 

Le Couteau et La RoseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant