Chapitre 3

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"Quand est-ce que tu le retires ?" Demanda la voix enfantine.
"Tu pourrais d'abord me dire qui tu es." Râla Zéra.
"Je te l'ai dis, je suis toi." Bougonna la voix.

Zéra soupira face à cette discussion de sourd.

"Tu ne peux pas être moi. Tu n'as pas ma voix et tu viens juste d'apparaître. D'ailleurs pourquoi maintenant ?" Demanda Zéra.
"Parce qu'il est là.. Il m'aide sans le vouloir.." Répondit l'inconnue dans un petit rire.
"Une deuxième énigmes maintenant ? Pour la dernière fois, qui es-tu ?" Redemanda-t-elle avec agacement.
"Trouve. Seule !" Hurla l'inconnue dans un excès de colère.

Quand Zéra se réveilla, il faisait nuit noir dehors. Elle soupira, se demanda combien de temps elle avait dormi. Il n'empêche que cela fut l'un des meilleurs sommeils qu'elle ait eu de sa vie, malgré cette voix qui ne voulait pas la laisser. Elle s'assit sur le lit en se frottant légèrement le visage puis se décida d'aller sur le balcon pour prendre l'air frais, c'est alors qu'elle vit la magnifique vue sur le jardin du château. Il était garni d'une dizaine d'espèces d'arbre, plusieurs centaines de fleurs et une grande fontaine au milieu. Elle se hissa au dessus de la rambarde en pierre et sauta de prise en prise jusqu'à arriver au sol devant des soldats étonnés. Bien sur qu'elle aurait pu tout à fait passer par les couloirs, mais c'était moins amusant. Elle déambula dans les jardins, observant les différentes fleurs. Comme sa vue devenait aussi fine que son ouïe, elle voyait ses fleurs dans tous leurs détails comme en plein jour. Elle était tellement concentré dessus qu'elle n'entendit pas la personne arriver derrière elle.

-- Magnifique, n'est-ce pas ? Demanda le roi.

Zéra sursauta en se retournant mais se détendit en le voyant. Elle hocha la tête pour toute réponse, observant le jardin.

-- Puis-je demander votre compagnie ? S'enquit le roi en tendant son bras pour l'inviter à marcher.

La présence du roi ne la dérangeait pas, elle ne sentait aucune animosité dans sa voix et son cœur battait avec calme et sérénité. Elle se mit en marche, les bras croisés devant elle. Ils marchèrent en silence un moment, appréciant le calme ambiant.

-- Vous nous avez offert un combat exceptionnel tout à l'heure. Commença la roi puis il s'arrêta pour la regarder. Je me permet de me demander comment une femme si jeune puisse avoir autant d'expérience.

La femme fut perplexe par ses mots. Elle regarda autour d'elle pour lui donner une réponse qu'il puisse comprendre. Mais elle ne savait même pas pourquoi elle lui répondait. Elle en avait juste envie. Mais entourée par cette grande ville, elle ne pouvait pas lui montrer la forêt, là où elle avait grandi et elle ne pouvait donc pas lui répondre.

-- La barrière de la langue. Rigola le roi.

Elle se sentit immédiatement blessée et elle ne savait toujours pas pourquoi. Le roi s'approcha d'elle et montra une rose.

-- Comment dites vous "une rose" ? Demanda le roi en lui souriant.

La stupeur traversa le regard de la femme. Ses mains bougèrent lentement pour faire le mot. Le roi le reproduisit le signe pour l'intégrer. Et il continua ainsi en marchant de le jardin, il lui montra plusieurs objets et elle les traduits. La nuit avançait et la température avait bien descendu, Zéra commençait à avoir froid et le roi remarqua ses petits tremblements. Il retira la peau qu'il avait sur les épaules pour entourer la femme dedans. Elle eut un petit mouvement de recul mais accepta sous le regard de Warren. Elle le remercia et l'ajusta sur ses épaules puis ils continuèrent leur balade à travers le jardin.

-- Je vous propose de rentrer, le soleil va bientôt se lever. Proposa le roi.

Zera se tourna vers le soleil, elle n'avait même pas vu que le temps était passé si vite. Juste devant les escaliers le roi s'arrêta une dernière fois vers la femme.

L'assassinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant