Eden Floïde

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         Je referme mon livre, encore sous le choc de son dénouement. C'est la première fois qu'un livre me bouleverse autant. C'est peut-être parce que je suis à fleur de peau en se moment mais j'ai tellement pleuré en le lisant. J'aurais aimé qu'il ne se termine jamais. Je ne peux plus détacher mes yeux de la couverture. Le titre One Last Stop est écrit en grosses lettres blanche sur le fond rose. Juste en dessous du nom de mon autrice préférée : Casey McQuiston. En tant que lesbienne amoureuse du romantisme je me devais de le lire. Et c'est la meilleure romance lesbienne que j'ai jamais lu après The Seven Husbands Of Evelyn Hugo. Je me lève de mon lit double et me tient debout devant mon miroir en pied. C'est moi qui a demandé ce miroir à mon anniversaire avec son cadre en vieux bois. J'y ai ajouté une guirlande lumineuse et du lierre. J'observe mon reflet. Mes yeux marrons sont rougis et gonflés à cause de mes larmes, mes cheveux bruns et longs sont en pagaille autour de mon visage. Mes joues rondes sont toujours trempées. Je les essuie du revers de ma main. Il est 15h et je suis toujours en pyjama. Je n'ai pas la force de m'habiller. En fait je n'ai plus la force de m'habiller depuis 3 jours. Je remonte mes cheveux emmêlés dans un chignon complètement désordonné et me laisse tomber en arrière sur mon matelas. Je pousse un grognement sourd. Je ne sais pas moi-même ce qu'il veut dire mais je sais qu'il n'est pas positif. Je me rassois en tailleurs et prends le livre sur le dessus de la pile située sur ma tête de lit en bois foncé (toujours décoré de lierre). Sur la couverture, le tire Souviens-toi de moi annonce une sad romance. Mes préférées en ce moment...
Il y a une semaine, ma copine et moi on s'est séparées. Ou plutôt, je l'ai quittée. Je supportais plus les remarques, les regards désapprobateurs, les mecs qui s'en amusaient... Et les profs n'étaient pas très tolérants non plus. Je suis en première dans un lycée catho. Mais genre vraiment hyper catho. Vous voyez, tout le monde a un souvenir trop mignon de la première fois qu'il embrasse quelqu'un. Moi la première fois que je l'ai embrassée j'ai été convoquée chez la CPE. Pas Charlie évidemment, c'est la fille du principal. Elle ça a été pire elle s'est jamais faite engueuler comme ça. Depuis on se cachait au mieux. Je l'aimais vraiment mais j'en pouvais plus. Être amoureuse sans pouvoir l'exprimer c'est horrible. Alors je l'ai quittée, une semaine après le début des vacances d'hiver. Et maintenant je regrette. Je pensais pas que ça ferait si mal. Au début je me suis refusée de pleurer, interdite d'être triste. Alors qu'au fond je voulais juste m'écrouler. Mais je pensais que j'avais pas le droit. Après une longue discussion sur l'amour avec ma maman, je me suis acheté 5 romances et ai enfilé mon pyjama. Je ne l'ai plus enlevé depuis. Et me voila qui fixe la couverture de mon 4e livre.
Je soupire et regarde par la fenêtre. Il neige. Et je ne peux m'empêcher de me dire que c'est super romantique, que je voudrais danser sous la neige avec elle là, maintenant. Sachant que ça aurait été impossible puisqu'on ne doit pas être vues ensemble. Je ravale mes larmes et me reconcentre sur mon livre. Ou du moins j'essaie. Je n'y arrive pas. Je le referme violemment, me demandant ce qu'elle fait en ce moment, si elle pense à moi, si elle est dans le même état. J'allume mon téléphone et clique sur son prénom dans mes conversations. Mon dernier message, c'est le ''Bonne nuit Charlie'' que je lui ai envoyé le soir avant qu'on se voit. Je savais déjà que j'allais la quitter. On avait discuté de tout et de rien toute la soirée et sa m'avait brisé le cœur de me dire que je briserais le sien le lendemain. Je grogne une nouvelle fois en plongeant dans mon oreiller. Je me laisse pleurer dedans, profitant de sa chaleur, de son réconfort. L'élastique qui tenait mes cheveux attachés éclate et je les sens tomber en pagaille autour de ma tête. Je crie d'énervement sans lever ma tête de mon oreiller lorsque j'entends toquer à ma porte.

-Quoi ?, je râle.

J'entends ma porte s'entrouvrir et lève la tête pour identifier le nouvel arrivant. Je souris en apercevant la tête Maxence, mon grand frère, dans l'ouverture. Il me sourit aussi.

To our stepsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant