To our steps

Liberté terrifiante

Hello , désolée pour ce gros retard. J'ai fais une petite page blanche à cause de mon mood qui matchait plus avec l'histoire mais j'ai réussi à m'adapter donc c'est reparti ! Bonne lecture à vous!

NDA: Maintenance que la situation initiale est posée et que vous connaissez bien chaque personnage, les chapitre vont être 2 fois plus courts. Je passe de 5000 à 2500 mots par chapitre. Tout simplement pour pouvoir alterner les points de vue assez souvent et ne pas rester sur le même personnage pendant 5000 mots alors qu'ils sont tous ensemble.

POV : Eden

Cela fait 20 minutes que nous roulons sans but à travers la campagne. Nous sommes toujours en île de France bien que les paysages urbains se changent peu à peu en champs et en vaches. Dans le van, le silence est lourd et pesant. Personne n'ose parler, chacun dans nos pensées respectives. Je pense que certains se demandent si fuguer était la seule solution ou encore que d'autres regrettent.

La seule d'entre nos qui a encore l'air confiante est Charlie. Mon ancienne copine est assise à l'avant, côté passager. Les pieds posés sur le tableau de bord, elle fredonne, les yeux fermés, son casque sur les oreilles. Je ne l'ai pas vue aussi sereine depuis que je la connais. Je ne peux m'empêcher de me dire qu'elle m'a beaucoup manqué même si ses aveux de la veille me culpabilisent énormément. Je n'avais aucune idée du fait qu'elle souffrait. Déjà lorsqu'on était ensemble. Je n'aurait jamais du la quitter. Notre relation était sa lueur d'espoir, sa lumière à travers les ténèbres.

Laura, elle, est assise à l'arrière, derrière Charlie. Elle est perdue dans ses pensées. J'aimerais savoir sur quoi elles portent. Je m'en veux aussi par rapport à elle. Elle allait si mal, il lui est arrivé des horreurs et l'a gardé pour elle tout ce temps. Personne ne l'a aidée et elle se sait même pas clairement ce qu'il s'est passé. Dans un sursaut, elle sort de ses pensées et regarde tout autour d'elle, l'air perdu. Elle se penche pour regarder notre localisation sur le GPS d'Elise. Je regarde ses yeux se poser sur Charlie. Son visage s'illumine alors d'un sourire. Un vrai qui lui donne l'air heureuse. Elle chuchote quelque chose à l'oreille de mon ex. Cette dernière enlève son casque et se retourne pour discuter avec elle.

Derrière Laura, sur la banquette du fond, Ethan se ronge les ongles tout en regardant son téléphone. Je lui en veux toujours mais je suis contente qu'il soit venu avec nous. Ca va lui faire du bien d'avoir du vrai temps de qualité avec nous. Je sais que son frère va mal, qu'il est inquiet et regrette d'être parti, ça se lit dans ses yeux. Mais une fois notre liberté atteinte, il sera plus heureux que jamais.

Le seul que je ne voit pas est Lenny. Il est assit juste derrière moi. Tout ce que je vois, c'est sa main posée sur mon épaule. Un geste rassurant duquel je m'imprègne pour avoir moins peur. Je sais qu'il culpabilise. Je ne pense pas qu'il ait peur mais laisser sa mère et ses sœurs seules est très dur à accepter pour lui. Il a toujours joué un rôle de père pour les plus jeunes et ce depuis qu'il est gamin. Et sa mère ne l'a jamais vraiment vu comme un enfant.

Juste devant moi, Elise conduit sans savoir ou elle va. Elle nous a dit en partant qu'on s'arrêterait au niveau du Mans. Je ne sais pas si elle a prévu un itinéraire précis. Je sais juste qu'elle veut être libre pour une fois dans sa vie.

Ce qui est sur, c'est que personne ne dors. Personne n'a réellement essayé. Au fond, nous sommes tous un peu stressé de ne pas savoir ou nous allons, des réactions de nos familles au petit matin, terrifiés par cette liberté immense, profonde, complète qui pourrait causer notre perte. Cette indépendance totale, sans adulte pour nous protéger ou nous montrer le chemin. Mais je sais que nous ne sommes plus des enfants, que nous avons une voix et qu'il est temps de nous détacher de notre âge pour la faire entendre. Je sais que nous sommes capable d'aller très loin et d'atteindre nos objectifs, que notre génération n'est pas perdue comme les adultes aiment la décrire. Et aujourd'hui, c'est à nous de le prouver.